PUJOL Pierre [PUJOL-MANAUT Auguste, Pierre, dit]

Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Gilles Morin

Né le 1er janvier 1900 à Toulouse (Haute-Garonne), mort le 7 mars 1966 à Saint-Cloud (Seine-et-Oise) ; professeur agrégé des lettres ; militant socialiste et résistant ; secrétaire de la fédération socialiste d’Eure-et-Loir (1935-1938), secrétaire adjoint de la fédération de Seine-et-Oise ; conseiller de la République de Seine-et-Oise (1946-1952).

Pierre Pujol
Pierre Pujol
Sénateur

Fils de Jeanne Noé, tailleuse, Auguste, Pierre Noé fut reconnu par ses parents lors de leur mariage à Toulouse le 23 août 1900 ; son père était employé.

Pierre Pujol suivit des études aux facultés de lettres de Toulouse, puis de Paris. Il épousa le 3 avril 1922 à Cahors (Lot) Marie-Françoise Veyssière. Agrégé des lettres en 1931, il enseigna aux collèges de Barr (Haut-Rhin, Épernay (Marne) et Meaux (Seine-et-Marne) puis au lycée de Chartres, au lycée Condorcet à Paris, enfin à Versailles puis Saint-Cloud. Il s’était remarié le 14 avril 1936 à Paris (VIIe arr.) avec Simone Cottel.

Pierre Pujol adhéra au Parti socialiste SFIO en 1926 à la section d’Épernay (Marne). Il eut pour parrain Marcel Déat. Professeur à Meaux (Seine-et-Marne), il fut secrétaire de la section socialiste locale de 1929 à 1931 et élu conseiller municipal en 1929.

Nommé au lycée Marceau de Chartres (Eure-et-Loir), Pierre Pujol se présenta, comme candidat socialiste SFIO, aux élections législatives du 1er mai 1932 dans la 2e circonscription de Chartres. Il obtint 1 248 voix sur 21 378 inscrits et se retira au profit du candidat républicain-socialiste. Le 10 juin 1934, il conduisit la liste socialiste aux élections partielles de Chartres : les candidats socialistes obtinrent entre 852 et 726 voix, aucun ne fut élu. Pierre Pujol n’eut pas plus de succès aux élections du conseil général, en octobre 1934, dans le canton de Chartres-sud (634 voix sur 5 896 inscrits et 4 364 votants). Secrétaire de la Fédération générale de l’enseignement d’Eure-et-Loir de 1932 à 1936, il assura également le secrétariat de la Fédération socialiste d’Eure-et-Loir, de 1935 jusqu’en 1938.

Candidat aux élections législatives d’avril 1936, dans la 1re circonscription de Chartres, il recueillit 2 256 voix sur 15 995 inscrits. La fédération SFIO d’Eure-et-Loir le délégua à de nombreux congrès nationaux. Au XXXIe congrès (Toulouse, 20-23 mai 1934), avec Ridet*, il donna ses vingt-deux mandats à des motions de gauche, sur le problème du Comité Amsterdam-Pleyel, sur l’envoi d’une délégation en URSS (motion Just), sur les élections cantonales (motion Zyromski). D’ailleurs, il fit un voyage en URSS et en donna un compte rendu dans le Populaire d’Eure-et-Loir et de l’Eure de septembre 1935. Il fit un compte rendu de son voyage en URSS lors d’une réunion publique à Chartres le 20 février 1936, où il rendit un hommage aux dirigeants de la Russie pour les efforts faits pour l’émancipation du prolétariat russe. Au XXXIIIe congrès (Paris, 30 mai-1er juin 1936) il était, avec Poli, porteur de dix-huit mandats. J. Bournas, M. Roels et Pujol participèrent au XXXVe congrès national (Royan, 4-7 juin 1938) avec soixante et un mandats qui se répartirent ainsi : cinquante et un pour le rapport moral, dix contre, quarante-six pour les sanctions envers la Gauche révolutionnaire, quinze contre. Pujol fut également délégué au congrès extraordinaire de Montrouge (24-26 décembre 1938).

Pendant l’Occupation, Pierre Pujol collabora à divers groupements de Résistance et collabora au journal Libération. En août 1944, il participa à la tentative de conquête de la mairie de Saint-Cloud (Seine) et faillit être fusillé. Il fut nommé vice-président du comité local de libération et adjoint au maire de 1944 à 1945.

Il était membre de la commission administrative et du bureau fédéral en 1944-1947 de la fédération de Seine-et-Oise et, en 1946, assurait les fonctions de secrétaire fédéral à la propagande. Candidat aux élections législatives en 1945 et 1946, il n’était pas en position éligible. Animateur du Cercle « Jean-Jaurès », il donna également des cours d’éducation socialiste.

Le 8 décembre 1946, Pierre Pujol fut élu conseiller de la République au plan interdépartemental. Membre des commissions de l’Éducation nationale et du Travail, il fit rapidement deux interventions remarquées sur la défense de l’Éducation nationale et à propos du statut de l’Algérie. Réélu lors des élections du 7 novembre 1948, il appartint en continuité à la commission du travail et de la sécurité sociale, mais surtout s’investissait dans le travail de la commission de l’Éducation nationale, des beaux-arts, des sports, de la jeunesse et des loisirs. Il en fut vice-président en 1951 et 1952. L’ancien enseignant, note le Dictionnaire des parlementaires qui détaille ses interventions, a été un conseiller très actif. Il présenta de nombreux rapports parlementaires et fit de régulières interventions en séances publiques sur l’enseignement, notamment à l’occasion des débats budgétaires. Il était par ailleurs membre suppléant de la commission exécutive du groupe socialiste du Conseil de la République en janvier 1949. Au renouvellement du conseil de la République en juin 1952, il ne se représenta pas. Selon le préfet, il n’aurait pas été représenté « en raison de son intempérance » (rapport du 29 avril 1952). Pierre Commin représenta désormais seul la SFIO départementale au Palais du Luxembourg.

Pierre Pujol était un propagandiste très actif du parti, tenant une foule de réunions publiques et faisant des tournées en province. Il fut un des animateurs des Cercles Jean Jaurès et donna des cours à l’École nationale d’éducation socialiste en 1947.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127650, notice PUJOL Pierre [PUJOL-MANAUT Auguste, Pierre, dit] par Jean Maitron, Claude Pennetier, Gilles Morin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 4 avril 2021.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Gilles Morin

Pierre Pujol
Pierre Pujol
Sénateur

SOURCES : Arch. Nat. F7/13025, 11 juin 1934 ; F/1cII/154 et 249 ; 19940500, art. 208, n° 873. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-193. — Bulletin Intérieur, n° 23, 40. — Bulletin fédéral de la Seine-et-Oise, 1944-1947. — Archives de l’OURS, notice autobiographique. — Le Populaire d’Eure-et-Loir et de l’Eure, 1932-1939. — CR des congrès nationaux. — Dictionnaire des parlementaires français, 1945-1958. — Arch. mun. Toulouse, état civil. — Notes d’Alain Dalançon.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable