QUILLIER Ulysse, Théodore

Par Antoine Olivesi

Né le 4 janvier 1867 à Toulouse (Haute-Garonne), fils d’un chaudronnier et d’une tailleuse de robes, Ulysse Quillier, ébéniste à Marseille, compta dès 1895 parmi les militants du POF guesdiste. Il était membre du comité Carnaud et du cercle « Le Réveil ». En 1902, il faisait partie du conseil d’administration de l’UCSO des Bouches-du-Rhône où on le retrouve, presque chaque année, jusqu’en 1911. Au congrès national de la CGT en 1908, à Marseille, il fut le rapporteur de l’étude consacrée au problème de la diminution des heures de travail. Il avait été candidat aux élections municipales, à deux reprises, en février et en mai 1895, avec Bernard Cadenat*, sur les listes socialistes les plus avancées, contre Flaissières.

Aux élections municipales de 1908, à Marseille, Ulysse Quillier constitua un comité ouvrier syndicaliste qui décida de présenter des candidats dans les différentes sections de la ville pour protester contre la décision prise par la Fédération du Parti socialiste SFIO, dont il était devenu membre, de faire des listes communes avec des candidats de la gauche non socialiste, contrairement aux consignes de lutte de classes données par la IIe Internationale. Dans ce comité figurèrent des leaders syndicalistes de la CGT tels Rivelli, Ollivier, Audoye, etc... Quillier fut lui-même candidat dans la 6e section et manifesta, au cours de la campagne, notamment le 20 avril 1908, son peu de confiance à l’égard des élus dans la défense de la classe ouvrière et la nécessité pour les syndicalistes de mener leur propre combat. Il décida ainsi que tous les autres candidats du comité ouvrier, de se désister en faveur des listes socialistes au second tour.

À l’automne 1920, Quillier fut délégué par le syndicat des ébénistes des Bouches-du-Rhône, au congrès de la CGT à Orléans et il y vota pour la minorité de même que, l’année suivante, au congrès de Lille. Après la scission syndicale, il fit partie, en mars 1922, du bureau de l’UD-CGTU des Bouches-du-Rhône puis, fut membre de l’Union locale d’unité qui regroupa quelque temps les forces ouvrières à la Bourse du Travail de Marseille. Il appartenait, en 1925, au conseil d’administration de cette dernière. La même année, il fut candidat en mai sur la liste communiste aux élections municipales puis participa au mois d’août au congrès contre la guerre du Rif.

Ulysse Quillier était conseiller prud’homme. Le 16 octobre 1937, à l’âge de soixante-dix ans, il fut élu président du syndicat général CGT de l’Ameublement des Bouches-du-Rhône. En novembre 1938, il soutint les candidats de la CGT aux élections pour le conseil des prud’hommes. Lui-même fut déchu de sa fonction par décret du 26 septembre 1939. Il avait présidé la section industrielle du conseil en 1935.

Ulysse Quillier mourut le 26 avril 1959 à Marseille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127814, notice QUILLIER Ulysse, Théodore par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 17 septembre 2022.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, V M2/165, 166, 218, 224 et 268, M 6/3400, 10803, 10823 et 10827. — Arch. Com. Marseille. — Indicateur Marseillais, 1902-1935. — Le Petit Provençal, 2 octobre 1908, 1er mai 1925, 17 octobre 1937, 1er-24 novembre 1938. — L’Ouvrier syndiqué, 1er juillet 1909. — D. Moulinard, Le Parti communiste à Marseille, op. cit.

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