Par Jacques Girault
Né le 19 août 1902 à Toulon (Var), mort le 20 août 1977 à Toulon ; instituteur dans le Var ; militant du SNI.
Fils d’un second-maître de la Marine, originaire des Côtes-du-Nord, Louis Quinio était instituteur à Toulon au début des années 1930. Adhérent de l’Union générale des membres de l’enseignement public, section départementale du Syndicat national des instituteurs, après l’assemblée générale du 30 novembre 1933, élu au conseil syndical, il devint secrétaire général. Le 18 octobre 1934, il souhaitait que "les militants actifs des partis politiques n’acceptent pas les postes responsables du syndicalisme". Les responsables, membres du Parti socialiste SFIO, réagirent vivement. Il justifia ce vœu dans un article du bulletin de novembre et intervint, à diverses reprises, dans cet esprit. Par exemple, au congrès de l’Union locale CGT, les 24-25 avril 1937, sa motion demandant l’interdiction de l’accès de la Bourse du Travail aux groupes politiques fut repoussée.
A l’assemblée générale du 15 novembre 1934, Quinio laissa la responsabilité de secrétaire général, prétextant que l’auteur de la proposition d’exclusion des militants politiques des responsabilités syndicales ne pouvait conserver sa responsabilité sous peine d’être suspecté d’avoir essayé d’éliminer des adversaires possibles. Demeurant membre du conseil syndical, il devint délégué à la Fédération des fonctionnaires, au Cartel des services publics et à l’Union départementale CGT. Mais, le 25 janvier 1935, le secrétaire général démissionnant, il ne restait plus à Quinio qu’à redevenir secrétaire général sur proposition du conseil syndical réuni le 31 janvier. Aussi, se retrouva-t-il dans une position-clef dans l’organisation de la lutte antifasciste dans le mouvement syndical varois. Il prit part aux réunions préparatoires au rapprochement de deux centrales syndicales. Il siégeait à la commission exécutive de l’Union locale CGT et au bureau départemental du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. Il abandonna la fonction de secrétaire général le 16 décembre 1937. Pendant le premier semestre 1939, il joua le rôle de conseiller du secrétaire général, comme il l’annonçait dans le bulletin de mars 1939. Président du camp laïque de vacances, il demanda une subvention au Conseil général en 1937.
Après la guerre, Quinio, enseignant toujours à l’école des apprentis mécaniciens, exerça pendant quelques années des responsabilités dans le conseil syndical.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 54, 59 2. — Arch. Alziary. — Rens. de l’intéressé.— Presse locale. — Sources orales.