QUINTANE Sauveur, Joseph, Pierre

Fils d’un trépointeur de Saint-Laurent-de-Cerdans, ville industrielle du Haut Vallespir, Sauveur Quintane, maçon après avoir obtenu le certificat d’études, milita, dès avant 1935, dans les rangs du Parti communiste et de la CGT. En effet, ses activités profesionnelles l’amenèrent à effectuer des déplacements à Thuir, localité où il prit contact avec le PC alors pratiquement inexistant à Saint-Laurent-de-Cerdans. Il épousa Denise Llobères, fille de Jacques Llobères*, militant communiste de Thuir. Son beau-frère, Charles Llobères*, instituteur puis inspecteur départemental de l’Éducation nationale, fut également un militant communiste. En 1935, il était secrétaire de la cellule et du rayon (section) de Thuir du PC. En septembre 1938, il fut élu trésorier de la section communiste de Thuir, succédant à Julien Vidal*. En août 1939, il était secrétaire d’une des trois cellules communistes locales. Il siégea aussi au comité de la Région catalane [Pyrénées-Orientales] du PC. En 1939, il était toujours secrétaire de la section communiste de Thuir.

La mobilisation fut pour lui un soulagement. Il a pu confier plus tard qu’être sous les drapeaux : "c’était la tranquillité pour nous". En effet, il fut à tout le moins troublé par la signature du pacte germano-soviétique. IL se souvenait que, entre cette signature et la mobilsation, il reçut une lettre du secrétaire de la cellule de Fourques lui annonçant sa démission du PC, à la suite d’un événement qu’il ne comprenait pas.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut prisonnier en Allemagne. Rapatrié sanitaire, de retour à Thuir, il intégra aussitôt le PC clandestin. Il fut, avec Jacques Llobères* et Joseph Pujol* l’un des dirigeants du PC clandestin thuirinois. Il assurait les liaisons avec le triangle régional (Pyrénées-Orientales) de direction du PC et avec la direction départementale du FN. En 1943, il mit, avec Jacques Llobères, Joseph Pujol et Émile Lassalle des jeunes de Thuir désireux de ne pas se soumettre au STO (Voir plus particulièrement Llobères Charles et Mestres Gilbert) avec les dirigeants départementaux des FTPF. Sous la conduite de Pierre Mach, ils créèrent, dans les environs de Thuir, le premier maquis FTPF des Pyrénées-Orientales. En 1944, Sauveur Quintane asurait la diffusion de tracts clandestins du PC, du FN, de l’UNE et des exemplaires de France d’abord. Sauveur Quintane assurait aussi l’animation du FN à Thuir qui ne rassemblait que des adhérents ou des sympathisants du PCF. Avec Joseph Pujol*, il assura, pendant l’hiver 1944, la collecte et l’entrepôt d’armes destinées au maquis FTPF Henri-Barbusse. Avec Michel Léal et Joseph Pujol*, il fut l’un des représentants du PCF au CLL de Thuir. Dès le 17 août 1944, il participa à la préparation de la Libération de Thuir qui fut effective le 19.

Après la guerre, il ouvrit une librairie à Thuir. Il quitta le PCF vers 1946 pour des raisons inconnues. Il en demeura toutefois sympathisant. Il avait acquis une solide culture d’autodidacte. Dans les années 1970, sa librairie était toujours l’un des lieux de culture de Thuir.