RABARDEL Louis, Ange, Joseph

Par Jacques Girault

Né le 23 janvier 1911 à Pléboulle (Côtes-du-Nord), mort le 24 juin 1990 à Poissy (Yvelines) ; professeur ; militant communiste en Bretagne puis en Seine-et-Oise ; résistant.

Fils de Marie-Ange Rabardel et de Séraphine Rabardel, instituteurs communistes, Louis Rabardel, élève du collège de Dinan, puis des lycées de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) de 1923 à 1929 et Louis le Grand à Paris (1929-1932), échoua à l’écrit du concours de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm mais, en 1933, candidat libre alors qu’il était maître d’internat au lycée de Beauvais (Oise), passa le cap de l’écrit, mais échoua à l’oral. Ayant obtenu la licence ès lettres (1932) et le diplôme d’études supérieures (1933) à la Sorbonne, il fut reçu 8e à l’agrégation de grammaire en 1935 (devant Roger Ikor et Léopold Senghor) alors qu’il était maître d’internat au lycée Saint-Louis à Paris.

Réformé temporaire puis définitif du service militaire, Louis Rabardel fut nommé à la rentrée de l’année scolaire 1935-1936, professeur au lycée de Brest (Finistère). Il adhéra au Parti communiste au même moment. Secrétaire du comité de Paix et Liberté et du comité local de Front populaire, très actif, il fut un des organisateurs de nombreux défilés sous le Front populaire. Il participa aux actions de soutien à la République espagnole. Membre du Syndicat des personnels de l’enseignement secondaire, il organisa au lycée la grève du 30 novembre 1938.

Non mobilisé en septembre 1939 après un examen médical, il regagna les Côtes-du-Nord et fut l’objet de surveillance. En septembre, il refusa de condamner le Pacte germano-soviétique et en décembre, rencontra Alain Signor, ancien secrétaire régional du Parti communiste. Il fut muté au lycée d’Agen (Lot-et-Garonne) en février 1940.

Louis Rabardel se maria en avril 1940 à Agen avec Else Koenig, sténo-dactylo, fille du député socialiste allemand Heinrich Koenig, réfugié dans le Lot-et-Garonne, indiqué alors comme cultivateur à Saint-Hilaire-sur-Garonne. Le couple eut deux garçons nés en 1945 et en 1950.

Responsable communiste dans le département, « organisation patriotique qui a rédigé, imprimé, diffusé des tracts patriotiques, réalisé des manifestations publiques, établi des réseaux de renseignements, camouflé des patriotes et des armes » comme il l’écrivit à la Libération, il continua son enseignement jusqu’en décembre 1943. Il rejoignit alors le maquis tout en étant en congé de maladie en 1944 avec un demi-traitement. Il commanda les FTPF dans l’Aude et l’Hérault avec le grade de lieutenant-colonel. A la Libération, l’officier FFI fut intégré dans l’armée avec le grade de capitaine ; il fit alors un stage à l’École de guerre puis démissionna de l’armée en octobre 1945.

Après la guerre, Louis Rabardel reprit son service enseignant au lycée d’Agen avant d’être muté à Paris, d’abord au lycée Claude Bernard, puis en 1948-1949 au lycée Condorcet, enseignant en classe de 6eme et de 5eme le Français et le Latin. Considéré comme un excellent enseignant et un animateur du Petit lycée, il passa au Grand lycée en 1964 et y exerça jusqu’à sa retraite en 1971.

Louis Rabardel habitait depuis 1946 Conflans-Sainte-Honorine (Seine-et-Oise). Militant du Parti communiste français dans la localité, il conduisait aux élections municipales de 1977 la liste du PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127865, notice RABARDEL Louis, Ange, Joseph par Jacques Girault , version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 2 avril 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F 17 30397. —Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, notice par Eugène Kerbaul. — Site Internet sur les professeurs du lycée de Brest. — Presse nationale. — Notes d’Alain Dalançon et d’Alain Prigent.

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