RACINE Édouard, Victor

Par Paulette Cavailler

Né le 5 décembre 1863 à Paris, fils d’un déporté du 2 décembre 1851, Édouard Racine quitta l’école à douze ans et demi avec le Certificat d’études primaires. Il apprit le métier de sculpteur sur bois, se syndiqua à l’âge de dix-huit ans et participa aux mouvements ouvriers du faubourg Saint-Antoine vers 1880.

Membre du Parti ouvrier dans le XIe arr. dès 1886, il fut nommé administrateur du syndicat des sculpteurs sur bois en 1887 et secrétaire en 1890. Il soutint la Bourse du Travail de Paris puis, fonda la Bourse indépendante de la cité Riverin. En juillet 1893, il fut envoyé comme délégué de la ville de Paris à l’Exposition universelle de Chicago. Mis à l’index par le patronat, dénué de ressources, père de trois enfants, Racine travailla à domicile, devint patron et quitta le syndicat ouvrier. Il s’intéressa alors à l’enseignement public et à la coopération : il fonda « La Famille » du XIe arr., devint président de « l’Indépendante » dans le XIIe arr. et contribua à la fondation de l’Union des coopérateurs parisiens en 1912.

Il avait adhéré en 1905 à la SFIO. Pendant la Première Guerre mondiale, le travail de sculpteur étant très réduit et un de ses fils étant mutilé (un autre avait été tué), Racine devint employé de commerce à Doullens où il fut nommé membre de la commission administrative de la Fédération socialiste de la Somme. Celle-ci le présenta aux élections législatives en novembre 1919.

Racine s’installa à Chelles (Seine-et-Marne) en 1920 où il continua à militer au Parti socialiste SFIO. Le 24 avril 1921, il fut nommé délégué à la propagande dans l’arrondissement de Meaux. Bientôt élu secrétaire général de la Fédération, il demanda, en mars 1923, à l’Union départementale socialiste de coopérer au journal le Travail de Seine-et-Marne.

Le 2 mars 1924, il assista au congrès fédéral SFIO et y fut désigné comme candidat à l’élection sénatoriale du 9 mars et aux élections législatives de mai auxquelles il échoua pour 34 voix seulement. Il fut à nouveau candidat aux élections législatives dans la première circonscription de Meaux le 22 avril 1928 ; il obtint 2445 voix et se désista pour Delabarre, candidat radical-socialiste. Le 5 mai 1929, il perdit son siège de conseiller municipal de Chelles où il avait été élu en mai 1925.

Il avait remplacé en mars 1925 Jean Clar à la rédaction du journal le Travail mais, fin 1926, faute de moyens financiers, il dut abandonner la publication. Le 3 janvier, il avait été réélu secrétaire de la Fédération socialiste de Seine-et-Marne et fut membre de la commission nationale des conflits de 1927 à 1930 puis de la commission nationale de contrôle de 1931 à 1933.

En 1928, Édouard Racine proposa son aide à l’UD pour la propagande en faveur des Assurances sociales. Cette même année, le 28 décembre, il perdit sa femme, Caroline, Louise, née Fouger le 20 juillet 1871 à Paris (XIVe arr.), fille d’un proscrit de la Commune, militante de la coopération et du socialisme depuis plus de quarante ans.

Le 19 janvier 1930, Racine démissionna de ses fonctions de secrétaire de la Fédération pour raisons matérielles ; il était alors agent de la compagnie d’assurances « L’Europe ». Il fut nommé délégué suppléant au Conseil national du parti.

Édouard Racine mourut le 8 janvier 1935 à Lagny (Seine-et-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127909, notice RACINE Édouard, Victor par Paulette Cavailler, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Paulette Cavailler

SOURCES : Arch. Dép. Seine-et-Marne, série M. — La Vie socialiste, 29 décembre 1928, 17 janvier et 8 février 1930, 14 mai 1932. — Le Travail de Seine-et-Marne, 1921-1931. — Notes de J. Raymond.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable