RAIMBAULT Maurice (Pseudonyme : MOUJIK)

Maurice Raimbault était issu d’une famille d’instituteurs laïques. Sa mère fut au nombre des premiers adhérents de la Fédération communiste de Tunisie et des créateurs du syndicat de l’Enseignement laïque. Brillant élève du lycée Carnot de Tunis, il fonda en 1919 avec Ahmed Ben Milad et quelques autres, la Jeunesse communiste et en dirigea le journal, Spartacus. Militant actif de la Fédération communiste, il fit partie du petit groupe qui, sous l’impulsion de Robert Louzon, lutta pour ce que l’on appela plus tard, l’arabisation du parti. Il fut condamné en 1922 à une amende pour un article fustigeant Millerand lors de sa visite en Tunisie.

Étudiant à Lyon, il y contracta un abcès au poumon. De retour en Tunisie, il participa, au moins par la plume et malgré sa maladie, aux luttes de la Confédération générale du travail tunisienne sous le pseudonyme de « Moujik ». Il publia en particulier quelques articles sur « Communisme et nationalisme » dans lesquels il développa, contre les socialistes, la nécessité d’une libération nationale et, contre les nationalistes, la nécessité d’une libération sociale. Dès l’origine en effet, la Fédération communiste de Tunisie adopta une position conforme aux vingt et une conditions d’adhésion à l’Internationale.

Sa mort, le 22 avril 1925, qui survint pendant la répression contre le syndicalisme et la campagne contre la guerre du Rif, priva le jeune mouvement ouvrier tunisien révolutionnaire d’un de ses rares dirigeants encore libres.