RAUZY Alexandre

Par Justinien Raymond

Né le 14 janvier 1903 à Albi (Tarn) ; mort le 2 avril 1977 à Niaux (Ariège). Avoué ; militant socialiste, député de l’Ariège (1928-1940).

Alexandre Rauzy (1903-1977)
Alexandre Rauzy (1903-1977)
Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla

Alexandre Rauzy était issu d’une famille de propriétaires terriens ariégeois. Il fit ses études secondaires à Toulouse puis y suivit les cours de la faculté de droit jusqu’à la licence. Étudiant engagé, il fonda, à dix-huit ans, Germinal, organe d’éducation républicaine et de défense laïque. À Toulouse, il fut vice-président de l’association des Étudiants républicains et collabora au quotidien socialiste régional, le Midi socialiste ainsi qu’à celui de Clermont-Ferrand, la Montagne. En 1924, il réorganisa les Jeunesses socialistes de l’Ariège et, sur le plan national, fut un des animateurs de la Voix des jeunes.

Il allait s’établir avoué à Foix (Ariège) en 1928, lorsque la Fédération socialiste SFIO du département lui offrit la candidature aux élections législatives dans cet arrondissement. Il signa une profession de foi d’un ton très réformiste et recueillit 5 688 voix derrière le candidat radical-socialiste (5 750) mais devant le candidat agraire (1 690) et le communiste Claverie (1 060). Au second tour, Rauzy l’emporta avec 7 166 suffrages contre le radical-socialiste. Il fut le benjamin de cette législature. Aux élections cantonales de l’automne 1931, Rauzy s’empara du siège de conseiller général dans le canton de Tarascon-sur-Ariège par 1 286 voix contre 1 221 à un radical indépendant. Il devait y être réélu en 1937. Entre temps, il avait par deux fois été réélu député. En 1932, sur 18 882 inscrits et 14 613 votants, il arriva en tête avec 6 835 voix, suivi de Sableau, radical indépendant (4 085), Thomas, radical-socialiste (2 801), et Betons, communiste (693). Au second tour, Rauzy avec 7 769 voix battit Sableau (6 672) et Betons (222). En 1936, Rauzy retrouva Sableau, son adversaire de 1932, sous l’étiquette radical-socialiste, mais hostile au Front populaire et qui ne se désista pas bien que Rauzy eût 6 877 voix et lui-même, 6 169. Bénéficiant du désistement du communiste Lagarde (1 182 voix) Rauzy battit Sableau par 8 698 suffrages contre 369. Dans sa profession de foi, Rauzy ne fit pas la moindre allusion au Front populaire. Il parut souvent à la tribune de la Chambre, notamment lors des discussions budgétaires, sur l’Agriculture et la Santé publique.

Rauzy avait été délégué de l’Ariège aux congrès de la SFIO en 1930 (Bordeaux), 1932 (Paris) et 1936 (Paris).

Le 10 juillet 1940, devant l’Assemblée nationale de Vichy, il vota l’octroi des pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain et collabora pendant l’Occupation à la France socialiste. Il fut membre du Conseil national de Vichy en 1941, il en fut évincé le 2 novembre 1941, à la demande de Henry de la Barthète, selon ce dernier, pour son « attitude collaborationniste » (en même temps que Cresp et Dumoulin).

Il fut exclu du Parti socialiste en novembre 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128193, notice RAUZY Alexandre par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er juillet 2019.

Par Justinien Raymond

Alexandre Rauzy (1903-1977)
Alexandre Rauzy (1903-1977)
Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla

SOURCES : Arch. Nat. F7/12973, 13024, 13031. — Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Le Monde, 18 juillet 1975, 9 avril 1977. — J. Jolly, Dict. parl., op. cit. — C.r. du congrès extraordinaire du PS (Paris, novembre 1944).

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