REBOURS Paul

Par Jacques Girault

Né le 9 décembre 1888 au Mans (Sarthe), mort le 10 août 1977 à Saint-Calais (Sarthe) ; instituteur dans la Sarthe ; militant syndicaliste.

Fils d’un artisan tailleur, aidé par son épouse, libres penseurs, qui avaient cinq enfants et qui moururent à la fin des années 1890, Paul Rebours fut placé pendant trois ans dans un orphelinat où il fut baptisé. Elève du cours complémentaire de La Ferté-Bernard, reçu à l’Ecole normale d’instituteurs du Mans en 1906, titulaire du brevet supérieur, il enseigna dans plusieurs communes de la Sarthe. Après son mariage, il obtint un poste double à Sainte-Sabine puis à partir de 1934 à La Bazuge où il prit sa retraite. Il fut secrétaire de mairie dans ces deux communes.

Rebours se maria uniquement civilement en avril 1920 à Amné (Sarthe) avec une institutrice. Ils eurent une fille.

Réformé après deux mois de service militaire, non mobilisé, Rebours fut le secrétaire de la section syndicale auquel il adhéra en 1911. Il fut perquisitionné au sanatorium de Saint-Jean d’Aulps (Savoie) en 1917 pour avoir correspondu avec l’institutrice pacifiste Hélène Brion. Il s’opposa dans la Sarthe à la fusion avec l’amicale qui regroupait une proportion importante des enseignants. A la suite du congrès fédéral de l’Enseignement tenu à Tours (7-10 août 1919), il fut élu secrétaire corporatif de la fédération, dont Louis Bouët était le secrétaire général. Il défendit la thèse minoritaire au congrès de l’Union départementale CGT de la Sarthe le 10 juillet 1920.

Au nom de la Sarthe, Paul Rebours signa la plate-forme de la Fédération de l’Enseignement adhérente à la CGTU en octobre 1929, qui définissait la position de la Fédération à la fois contre la direction confédérale communiste et contre la Ligue syndicaliste proche de La Révolution prolétarienne. Il demeura l’un des responsables du syndicat jusqu’à la réunification de 1935.

Rebours, délégué au congrès départemental de fusion, le 27 décembre 1935, milita par la suite au Syndicat national des instituteurs où il n’eut pas de responsabilités. En 1938, il fit campagne contre les accords de Munich qu’il condamna à nouveau fortement au congrès de l’UD qui les suivit.

Rebours, adhérent à la Libre Pensée, fut considéré comme communiste alors qu’il n’appartenait pas au Parti communiste.

Pendant la guerre, Rebours, secrétaire de mairie à La Bazuge, facilita les activités des résistants. En outre, il organisa l’accueil des refugiés et, avec son épouse, l’aide aux prisonniers. A la Libération, il prit tous les pouvoirs dans la commune en attendant les élections municipales.

Dans les années 1970, Rebours habitait Le Mans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128342, notice REBOURS Paul par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 23 avril 2014.

Par Jacques Girault

SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé. — DBMOF, notice non signée. — La République sociale de l’Ouest, 17 juillet 1921. — Le Syndicalisme dans l’enseignement, op. cit. — L’Émancipation, 13 octobre 1929. — La Révolution prolétarienne, juin-juillet 1979.

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