Par Claude Pennetier
Né en 1848 à Suresnes (Seine), mort le 3 juin 1935 à Agen (Lot-et-Garonne) ; adhérent de l’AIT ; communard ; militant communiste du Lot-et-Garonne.
Dans un article du Travailleur du Sud-Ouest (19 mars 1932), Paulin Régnier raconta sa vie militante. Il avait adhéré à la Première Internationale, avec son père, avant 1870 : « S’il y avait des doctrinaires qualifiés dans l’Internationale, pour nous les jeunes tout cela était confus, seules la République et l’action comptaient. » Ils furent « aguerris par les luttes des deux dernières années de l’Empire sous lequel nous-mêmes nous avons subi la prison ». Son père fut arrêté à Rouen (Seine-Inférieure), en juin 1870, (il se confond sans doute avec Antoine, Arnoux Régnier). Paulin Régnier se battit dans la Garde nationale du IIe arrondissement pendant le siège de Paris puis la Commune : « L’inexpérience de ma jeunesse ne m’a pas permis de faire plus, je fus un soldat discipliné dans le rang. » Son père, fait prisonnier par les Versaillais, fut condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie où il resta neuf ans. Après la Semaine sanglante, Paulin s’enfuit en province avec sa famille.
On le retrouve en 1923, membre du comité de la Fédération communiste du Lot-et-Garonne. Il symbolisait, dans le département, la continuité historique du mouvement ouvrier. Au congrès ouvrier et paysan d’Agen, convoqué le 21 juillet 1929, par le PC et la CGTU, « le vieux Communard toujours plein d’ardeur vient porter ses encouragements aux congressistes. En 1871 il manquait aux masses un guide. Ce guide existe aujourd’hui. La victoire est certaine » (Le Travailleur, 27 juillet 1929). Il prit également la parole au congrès d’Agen contre la guerre, le 20 mai 1932.
Paulin Régnier fut élu conseiller municipal d’Agen, le 12 mai 1935, mais il mourut le mois suivant. Le 5 juin, un millier d’Agenais accompagnèrent son char funéraire entouré de drapeaux rouges et d’emblèmes révolutionnaires. Le maire socialiste François Messines et l’avocat communiste Gaston Pérau prononcèrent les discours d’adieu.
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat. F7/13000. — Le Travailleur, 1929-1935. — L’Humanité, 9 juin 1935, p. 2.