RESSAIRE Norbert, Élie

Né le 24 juin 1898 en Arles (Bouches-du-Rhône) ; agent des PTT ; syndicaliste CGTU puis CGT ; militant communiste des Bouches-du-Rhône.

Fils de Ferdinand Ressaire employé au chemin de fer, et de Marie-Madeleine Platon, sans profession, Norbert Ressaire fut mobilisé pendant la guerre de 14-18 à la 88e compagnie des aérostiers. Marié le 13 décembre 1924 aux Taillades (Bouches-du-Rhône) avec Marie-Rose Pernella avec qui il eu un enfant, il était entré aux PTT à Arles comme agent le 23 mars 1923. Il était chef d’équipe en 1940. Ayant adhéré à la CGT dès 1923, il était, en 1937, le secrétaire général de la section des Bouches-du-Rhône du Syndicat national CGT des Services techniques des PTT.
Interrogé en 1942, il affirma avoir adhéré au parti communiste en 1936. Pourtant, il avait été candidat communiste sans succès aux élections municipales successives d’Arles, le 2 décembre 1934, suite à une démission collective du conseil, et le 5 mai 1935 lors du renouvellement général. Une nouvelle démission collective lui permit d’être, au deuxième tour avec notamment Aimé Périllier, Georges Hubert, Robert Durand, Clément Jalabert et Augustin Mailhan, l’un des neuf élus communistes du 9 juin 1936. Membre de la cellule Portagnel, il fut élu au comité section d’Arles et faisait preuve d’une grande activité. Aux élections cantonales de 1937, il présidait aux réunions aux côtés du député Mouton.
Mobilisé dès le début de la guerre en septembre 1939, il fut déchu de son mandat municipal en vertu de la loi du 25 janvier 1940. Soupçonné de participer à la reconstitution du PC, il fut l’objet d’un arrêté d’internement administratif le 9 juin 1941 qui l’envoya à Saint-Paul d’Eyjaux (Haute-Vienne). Interrogée par la préfecture régionale sur d’éventuelles sanctions, la direction des PTT répondit le 23 décembre 1941 que l’enquête administrative n’avait rien signalé à l’encontre de Norbert Ressaire mais qu’elle mais proposait qu’il soit relevé de ses fonctions. Les Renseignements généraux donnèrent un avis défavorable à sa libération le 16 février 1942 puisqu’il était « seulement » depuis le 15 juin. Transféré à Fort-Barraux (Isère) le 11 mars suivant, il y fut auditionné le 25 juin 1942 : il affirma « n’avoir jamais été intéressé » par le pacte germano-soviétique, que le parti communiste ne l’intéressait plus du tout depuis sa dissolution ; il s’engageait « par son travail » à participer au relèvement du pays et se ralliait « au nouvel ordre social ». Le chef du camp précisa qu’il était employé à divers travaux à la popote des gardiens et qu’il donnait entière satisfaction. Il était favorable à sa libération. Le 13 juillet, le sous-préfet Arles fit savoir au préfet régional que Norbert Ressaire souhaitait s’installer à Cavaillon (Vaucluse) en cas de libération. Il ne s’y opposait donc pas. S’il condamnait le PC, une libération conditionnelle pouvait être envisagée. Fut-il libéré ou, comme il est probable, fut-il maintenu en internement ? Un autre arrêté d’internement administratif l’envoya au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) le 9 juin 1943. Le 12 août, l’intendant régional de police renouvela une proposition de libération s’il condamnait le PC et s’installait à Cavaillon. Il ne fut pas libéré mais fit partie du contingent d’internés de Saint-Sulpice transféré à la citadelle de Sisteron (Basses-Alpes/Alpes-de-Haute-Provence) en décembre 1943. Il s’y trouvait encore le 17 janvier 1944 lorsque son frère intervint en sa faveur. On ne sait s’il fut libéré ou s’il put participer aux évasions de juin 1944. Son dossier de Résistance du SHD le fait apparaître comme membre des FFI (Forces françaises de l’intérieur) avec Tartarin comme alias.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128607, notice RESSAIRE Norbert, Élie , version mise en ligne le 1er juillet 2018, dernière modification le 4 avril 2021.

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, V M2/285 et 290 ; M 6/11246 (anciennes cotes) et 5 W 210 (dossier internement). — Arch. mun. Arles, 7 F 4 n°140. — site Mémoire des Hommes SHD Vincennes GR 16 P 506592 (nc). — Rouge Midi, organe régional du Parti communiste, 1er décembre 1934, 27 avril 1935 (BNF Gallica). — Notes de Louis Botella. — Etat civil. — Rouge-Midi, organe régional hebdomadaire du Parti communiste, 27 avril 1935, p. 4, 17 juin 1936, p. 2.—notes Jean-Marie Guillon.

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