REVEL Albert, Irénée

Par Jacques Girault

Né le 4 octobre 1881 à Ampus (Var), mort le 16 août 1961 à Draguignan (Var) ; employé des PTT ; militant socialiste, puis communiste ; conseiller municipal d’Ampus ; résistant.

Fils de Jacques Revel, cultivateur (ménager), et d’Élise Aicard, Albert Revel, employé des PTT, se maria le 5 mars 1905 à Bormes (Var) avec Nathalie Coulet. Le couple eut un enfant.
Albert Revel fut mobilisé pendant la guerre de 14-18 et milita après-guerre dans l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC).

Secrétaire de la section socialiste SFIO d’Ampus, Albert Revel la représenta au congrès fédéral de Toulon en février 1924. Mais lors du congrès du Luc (Var) qui suivit, la candidature d’Émile Herpe, décidée en février, fut écartée. Revel fut le premier secrétaire de section à protester. Dans Le Petit Provençal, le 18 mars 1924, il s’élevait contre "la cuisine" et prenait la tête d’un mouvement de protestation. Lors du nouveau congrès fédéral de la fin du mois à Toulon, il distribua des tracts de protestation. Le 30 avril 1924, lors de la réunion du comité fédéral à Draguignan, selon la presse, il "essaya de justifier son attitude et […] partit en faisant claquer les portes sans vouloir se joindre au mouvement d’union".

Toujours secrétaire de la section d’Ampus, Albert Revel fut élu au conseil municipal, le 3 mai 1925, arrivant en dernière position avec 99 voix contre 140 en moyenne pour les onze autres élus. Habitant Mouriès, puis Cuges dans les Bouches-du-Rhône, il siégea rarement aux réunions. Lors des démissions de 1928, il fut le seul à ne pas démissionner. Par la suite, la section socialiste SFIO dut se dissoudre. Lors du congrès fédéral du 3 décembre 1933, après la scission, il représentait la "section nouvelle" socialiste SFIO d’Ampus. Il n’était plus inscrit sur les listes électorales de la commune à partir de 1928.
C’est à Cuges qu’il prit sa retraite d’ambulant des PTT. Il s’y fit remarquer par ses critiques ouvertes et réitérées contre le gouvernement de Vichy et son opposition à la municipalité pétainiste tant et si bien que le maire du Cuges le signala comme « anti-gouvernemental » en compagnie du président de la Fédération des Amis de l’Instruction laïque de Marseille, Édouard Mercier, et d’un cultivateur communiste, Étienne Allègre. Le maire leur avait refusé à tous les trois la délivrance du permis de chasse, ce qui n’empêchait pas Revel et Allègre de chasser sans permis. La Police spéciale enquêta sur eux. Son rapport du16 septembre 1941, basé sur les déclarations du maire, affirmait que la population (sous-entendu : bien pensante) était mécontente car notamment Revel, dont l’internement administratif avait déjà été demandé, était toujours en liberté malgré ses attaques violentes contre le régime, mais elle n’osait pas le dénoncer par écrit par peur de représailles… Revel fut l’objet d’un arrêté d’internement le 27 septembre 1941. Il fut envoyé au camp de Saint-Paul d’Eyjaux (Haute-Vienne) le 2 octobre. Il protesta auprès du général Laure, secrétaire général de la Légion française des combattants, le 27 novembre 1941 en attribuant son internement au fait qu’il était président de l’ARAC de Cuges. Il précisait qu’il n’avait jamais été membre du Parti communiste et qu’il n’avait eu aucune activité politique. Il proposait d’être envoyé en résidence forcée à Ampus, son village natal où il est propriétaire. C’est ce qui lui fut accordé par un arrêté du 17 avril 1942. Puisqu’il souhaitait se fixer à Ampus définitivement, le préfet régional fut d’accord pour la levée de l’astreinte, ce qui fut fait le 5 novembre 1942.

Retraité, cultivateur, Albert Revel, à la Libération, maintenant secrétaire de la cellule communiste d’Ampus, animait un Comité local de Libération opposé à celui formé par le maire Taxil. Une violente polémique s’étala dans la presse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128636, notice REVEL Albert, Irénée par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 4 avril 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7 30 1, 31 1, 18 M 86, 3 Z 2 5, Cabinet, 600, Arch. CDL. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône 5 W 210 (dossier internement). — Presse locale. — Notes de Jean-Marie Guillon.

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