RÉVERBORI Georges, Jacques

Par Gilles Morin

Né le 21 mai 1907 à Lods (Doubs), mort le 12 décembre 1992 à Plaisir (Yvelines) ; instituteur dans le Doubs ; secrétaire départemental du SNI (1937-1940) ; secrétaire de la fédération socialiste SFIO (1937-1939) ; conseiller général d’Audincourt (1945-1958) ; conseiller municipal socialiste de Montbéliard (Doubs), administrateur de coopératives ; Conseiller de la République (1946-1948) ; Conseiller de l’Union française (1950-1958).

Fils d’un instituteur, Georges Réverbori fut élève au collège de Besançon puis à l’École normale d’instituteurs de Besançon. Instituteur successivement à Morteau, Baume-les-Dames et Montbéliard, il était affilié en 1929 au Syndicat national (des institutrices et instituteurs (CGT), et en était le trésorier de la section du Doubs jusqu’en 1934. Maintenu au conseil syndical de la section départementale du SNI après la fusion à la fin de 1935, il en devint le secrétaire de 1937 à 1939.

Militant socialiste SFIO depuis 1923, Georges Réverbori, rédacteur en chef de l’hebdomadaire La tribune du Doubs, devint secrétaire de la Fédération du Doubs de 1937 à 1940. Il siégea au conseil municipal de Montbéliard à partir de 1935. À l’issue du congrès fédéral tenu le 20 janvier 1935 à Montbéliard, il fut élu secrétaire à la propagande pour Baume-les-Dames. Cette fonction lui fut renouvelée par le congrès qui se tint le 2 juin suivant (voir Henri Lamy). Au congrès fédéral tenu le 14 mars 1937 à Baume-les-Dames, il succéda à Lamy par 159 voix contre 135 à Jean Minjoz et conserva cette responsabilité jusqu’à sa mobilisation en 1939.

Georges Réverbori participa pour la première fois à un congrès socialiste, celui de Paris (29 mai-1er juin 1932) et y intervint l’après-midi du 29 mai ; il vota pour la « participation conditionnée » alors que la Fédération du Doubs, avait été jusqu’à présent « antiparticipationniste ». La Fédération approuva l’attitude du groupe parlementaire. Georges Réverbori participa l’année suivante au congrès de Paris (14-17 juillet 1933) et y demanda une aide pour les réfugiés politiques allemands, la Fédération du Doubs accueillant de nombreux militants socialistes. Il prit position contre les « socialistes de gauche » de même que contre les « socialistes de droite » en faveur des « socialistes moyens » reprenant ainsi les conceptions qu’il avait développées au congrès de 1932. Entre 1936 et 1940, il est rédacteur en chef de l’hebdomadaire La tribune du Doubs. Enfin, inscrit à la SFIO, il devient secrétaire de la Fédération du Doubs de 1937 à 1940. Il fut à nouveau délégué au congrès de Royan (4-7 juin 1938) où il défendit la motion Paul Faure. Délégué de la motion « Redressement » en février 1939, présent au congrès national de 1939, il y intervint dans le débat en faveur de la réforme électorale.

Mobilisé au début de la guerre, fait prisonnier en juin 1940, Georges Réverbori fut rapatrié en mars 1941. Membre du réseau de résistance « Libération-Nord », président du comité local de Libération de Montbéliard, il rédigea, à partir de 1944, avec Jules Carrez le périodique Libération du pays de Montbéliard. Membre du Comité départemental de Libération, président du Comité d’arrondissement de Libération, il participa aux États Généraux de la Résistance française en juillet 1945.

Il présida le comité d’épuration des usines Peugeot à Sochaux. Le 30 septembre 1945, il fut élu conseiller municipal de Montbéliard en avril 1945 et fut réélu en 1947 et en 1953 et était toujours en fonction en 1959. Il fut aussi élu conseiller général du canton d’Audincourt, canton ouvrier très peuplé, en septembre 1945. Secrétaire de la commission départementale en 1945, membre de la Commission départementale, renouvelé en septembre 1946, il s’intéressait plus particulièrement aux questions financières et d’éducation. Réélu en 1951, il fut battu en 1958 par le député communiste Garnier. Le maintien d’un candidat MRP au second tour l’empêcha de réaliser le rassemblement anticommuniste qu’il espérait.

Candidat malheureux aux élections législatives de 1945, juin et novembre 1946, il représenta le Doubs au Conseil de la République de décembre 1946 à 1948, comme élu sur le plan interdépartemental. Opéré de l’appendicite en mai 1946, il n’avait pu participer à la campagne électorale. Il était membre de la commission exécutive du groupe en janvier 1948. Au renouvellement de 1948, il obtint 209 voix au premier tour et 222 au second, sur 1029 votants. Il participa aux commissions des finances, de la comptabilité, du ravitaillement. Après son échec, il fut attaché au cabinet de Segelle, ministre du travail en 1949-1950. Il a été candidat non élu au comité directeur de la SFIO en 1950 et 1957. Sur le plan départemental, il devint président de la Fédération départementale des combattants républicains en 1946 et présida le conseil d’administration de l’Office public HLM du Doubs en 1951-1955 au moins.

Réverbori fut désigné comme conseiller de l’Union française, par l’Assemblée nationale, de 1950 à 1958. Vice-président du groupe socialiste, il était membre de la commission des affaires financières, de la commission de la défense de l’Union française, de la commission du règlement, des pétitions et des questions constitutionnelles, dont il était vice-président en 1952, et de la commission des affaires économiques, en 1953. Il a encore était rapporteur général de la commission spéciale d’étude relative à la dévaluation de la Piastre en 1953. Secrétaire de l’Assemblée en 1956-1957, il était en 1957, membre du conseil d’administration de la Caisse autonome de la reconstruction et de la commission supérieure des caisses d’épargne.

Il fut de nouveau candidat aux élections législatives de 1956 et aux sénatoriales de 1955 et 1959.

Au cours de sa carrière enseignante, Georges Réverbori participa au mouvement de la coopération scolaire. Il fut aussi administrateur de l’Union des coopératives de Montbéliard qu’il amena en 1952 à la fusion avec les coopérateurs de Lorraine dont il devint membre du conseil de surveillance. Élu membre du comité national en 1953 au congrès de Dinard, il siégea, à partir de 1957, au conseil fédéral des coopératives de l’Est. Il fut aussi membre du comité directeur des organismes d’HLM. 

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128644, notice RÉVERBORI Georges, Jacques par Gilles Morin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 11 août 2022.

Par Gilles Morin

SOURCES :Arch. Nat., F/1a/3214, 4681, F/1cII/111/B, 116/B, 145, 217, 241, 255, 285, 289, 318, 319, F/1cIV/152. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1960. — La Tribune du Doubs, 8 juin 1935, 20 mars 1937. — Le Coopérateur de France (Éd. Lorraine), 29 juillet 1961.— DBMOF, notice de J. Maitron. — Notes de J. Gaumont et de Jacques Girault.

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