RIBIÈRE Henri, Alexis

Par Claude Pennetier

Né le 27 décembre 1897 à Montluçon (Allier), mort le 25 avril 1956 à Paris (IXe arr) ; employé, haut-fonctionnaire ; militant socialiste ; député (1945-1946) ; résistant.

Henri Ribière
Henri Ribière
Assemblée nationale

Fils d’un employé d’octroi et d’une ménagère, Henri Ribière, s’engagea volontairement pendant la Première Guerre mondiale fut gravement blessé. Il fut décoré de la croix de guerre, de la médaille militaire et de la Légion d’honneur. Employé dans un établissement de crédit à Montluçon, il se maria le 11 août 1919 à Clermont-Ferrand avec Claire Pourrat.

Révoqué pour ses activités syndicales, Henri Ribière fut appelé en 1936 par son compatriote Marx Dormoy au poste de chef adjoint de cabinet, à la présidence du conseil et au ministère de l’Intérieur. Il devint secrétaire général de la préfecture l’Ardèche en 1938.

Il joua un rôle de premier plan dans la mise en place des structures clandestines du Parti socialiste pendant l’Occupation. Daniel Mayer écrit : « Détaché de la Sûreté nationale, Henri Ribière est replié à Bordeaux avec son administration. Après un bref voyage à Paris, il revient dans le Sud-Ouest où il a des contacts avec les socialistes des Basses et Hautes-Pyrénées et de l’Ariège notamment. En septembre 1940, il est à Vichy où il rencontre André Blumel (...) Officiellement employé à la mairie de Moulins et domicilié dans la zone Sud (...), Ribière passera, durant quelque temps, pour frontalier. Cela facilitera la tâche de missionnaire que, dès ce moment, il décide d’accomplir et qu’il n’abandonnera pas durant la guerre. Discret, silencieux, presque énigmatique, mais humain jusqu’au bout des ongles, héroïque avec une étonnante tranquillité apparente, un flegme d’allure moins britannique qu’un tantinet asiatique, il sera partout à la fois, recherchant avec un mélange de hardiesse presque téméraire et de prudence presque taciturne ceux qui pourraient participer à l’action. Sa nomination à Caen devait lui permettre de fructueux résultats dans la plupart des départements normands. » (pp. 13-14). Il participa à la formation du mouvement Libération-Nord avec Christian Pineau*.

Henri Ribière, responsable de Libé-Nord recrute des membres pour son réseau de Résistance essentiellement dans le secteur de Saint-Quentin, Chauny et Tergnier. Les premiers contacts ont lieu dans le courant de 1941 et sont repris au début de 1942. Les premières réunions groupent les personnalités socialistes locales encore présentes dans le département, et ont lieu à Francilly, chez Lionel Lefèvre, employé SNCF à Tergnier et militant socialiste, soit à Tergnier. Les rencontres réunirent des personnalités socialistes locales d’avant-guerre, comme les députés Marcel Levindrey et Élie Bloncourt, mais aussi le secrétaire de la SFIO clandestine pour le Nord, Robert Verdier, de futurs responsables départementaux de Libé-Nord comme Robert Cadeau, André Baudez, Marcel Thiéry, ou Joseph Rault.

Il fit partie du Conseil national de la Résistance, comme de l’Assemblée consultative provisoire. C’est à lui que revint l’honneur de hisser le drapeau tricolore sur l’hôtel de ville de Paris lors de la Libération.

Député de l’Allier des deux assemblées constituantes en 1945 et 1946, il assura les fonctions de directeur de Libé-Soir, des services secrets de renseignement (DGER, 1946) où il remplaça Passy en 1946 et joua un rôle important, et de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Il siégea au comité directeur de la SFIO.

Il était commandeur de la Légion d’honneur.

Son frère, René Ribière né le 12 mai 1910 à Montluçon, prisonnier de guerre, évadé, résistant,responsable départemental des Mouvements unis de résistance MUR et à ce titre président du Comité départemental de Libération de l’Allier, fut maire de Montluçon à la Libération puis conseiller municipal. Leurs deux noms sont associés sur les plaques d’une rue de Montluçon depuis avril 1996.René était décédé l’année précédente.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128752, notice RIBIÈRE Henri, Alexis par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 11 décembre 2018.

Par Claude Pennetier

Henri Ribière
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SOURCES : Arch. Dép. Seine, listes électorales. — Arch. Jean Zyromski, dossier Fédération socialiste de la Seine. — Arch. Com. Montluçon : notes de M. J.-C. Comeau. — Arch. Dép. Aisne, J 1461/12 (fonds Berthiault), notes de Frédéric Stévenot. — Daniel Mayer, Les socialistes dans le Résistance, PUF, 1968. — Marc Sadoun, Les socialistes sous l’Occupation, FNSP, 1982. — Roger Faligot, Jean Guisnel, Rémi Kauffer, Histoire politique des services secrets français de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, La Découverte, 2012. - Note de Maurice Sauvé.— Site vudubourbonnais, article de Jean-Paul Perrin, 2017.

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