RICARD Charlotte, Henriette, née BOUEYRE Charlotte

Par Jacques Girault

Née le 7 juin 1887 à Paris (VIe arr.), morte le 1er janvier 1969 à Sainte-Maxime (Var) ; relieuse ; militante socialiste SFIO puis PSOP (1938), puis communiste (1944) ; résistante ; adjointe au maire de Sainte-Maxime.

Fille de tailleurs d’habits, Charlotte Boueyre vivait avec sa mère à Saint-Etienne (Loire) après la mort de son père à Bourganeuf (Creuse) en 1905. Sans profession, elle épousa Antoine Lyraud en juillet 1907 à Bourganeuf et le couple eut deux enfants. Veuve de guerre en mars 1915, sténographe-dactylographe, elle se remaria avec Henri Ricard mutilé de guerre, en juin 1922 à Paris (XVeme). Elle était relieuse d’art et habitait, vers 1933, Puget-Ville (Var).

Socialiste SFIO, elle menait des attaques très vives contre les amis de Pierre Renaudel. La municipalité fut conquise aux élections municipales de 1935 par une liste à direction communiste qui l’emporta sur des socialistes SFIO sortants. Peu de socialistes SFIO se montraient partisans de l’unité avec le Parti communiste. Lors de la constitution officielle de la cellule communiste en juin 1935, Charlotte Ricard appela ses camarades à l’« unité d’action [...] Unité quand même. Unité partout ». Ses empoignades avec Josette Poussou marquèrent la Fédération socialiste SFIO sous le Front populaire. Elle fut déléguée avec son mari au congrès fédéral de La Seyne où elle présenta une motion favorable aux positions de Marceau Pivert qui recueillit 84 mandats contre 227 à la motion Toesca et 17 abstentions. Déléguée pour la Gauche révolutionnaire au congrès national de Royan, elle quitta alors le Parti socialiste SFIO et devint, en juillet 1938, secrétaire générale de la nouvelle fédération du Var du Parti socialiste ouvrier et paysan dont elle fit partie de la commission nationale de presse. Elle intervint lors de la Conférence nationale du PSOP des 16 et 17 juillet 1938, « pour que le parti développe le recrutement des femmes ». Elle écrivit dans son journal, Juin 36. Elle était aussi éditorialiste du Combat socialiste du Sud-Est, organe fédéral du PSOP.

Avec son mari, Charlotte Ricard vint habiter Sainte-Maxime (Var). En relation avec le mouvement « L’Insurgé » de Lyon, à partir d’octobre 1942, avec Marcel Bourlot (voir ce nom) de Toulon, elle participa à la Résistance, diffusa la presse clandestine, fit des collectes pour le maquis, prit part à la manifestation locale du 14 juillet 1943. Elle fut mise en cause par le maire vichyste et perdit la recette buraliste que tenait son mari. Présidente du comité local de Libération (CLL) de Sainte-Maxime dans la clandestinité, elle était en liaison avec Thomas Darnac et Jean Vatinet pour la Brigade des Maures. Au titre de l’Union des femmes françaises, membre du CLL de Sainte-Maxime, elle participa aussi, en 1945, au bureau départemental des Mouvements unis de résistance. Devenue membre du Parti communiste français et du Front national, elle fut adjointe au maire communiste Jacques Sadoul en mai 1945. Toutefois, pour avoir contesté la ligne du PCF, elle fut mise à l’écart des responsabilités mais elle resta communiste. Vice-présidente de l’Association républicaine des anciens combattants et de la Ligue des vieux de France, elle fit partie du comité de parrainage de la candidate communiste aux élections législatives de 1958.

Le fils de Charlotte Ricard, membre de la Brigade Malraux, était mort pendant la guerre d’Espagne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128764, notice RICARD Charlotte, Henriette, née BOUEYRE Charlotte par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 2 décembre 2020.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 50, 59 2, 3, 18 M 86, Cabinet, 1970 W 22 (dossier ONAC). — Juin 36, 1er juillet 1938, 22 juillet 1938, 30 septembre 1938 et 7 octobre 1938. — Le Combat socialiste, n° 1, 20 octobre 1938. — Presse locale. — Sources orales. — Notes de Jean-Marie Guillon et de Julien Chuzeville.

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