RICHARD Édouard [RICHARD Jacques, Édouard]

Né le 24 février 1886, mort le 20 mai 1970 à Colmar (Haut-Rhin) ; typographe ; militant socialiste ; maire de Colmar, conseiller général et député.

Fils d’un serrurier, Édouard Richard, ayant appris le métier de typographe, devint en 1904 secrétaire du cartel syndical de Colmar et adhéra au Parti socialiste allemand. En 1914, il fut élu conseiller municipal de sa ville natale et fut l’un des animateurs, en novembre 1918, de l’éphémère conseil ouvrier qui s’allia au « soviet » militaire. Maintenu ensuite au sein de la commission municipale provisoire mise en place par les autorités de la République, il conserva son siège à l’issue du scrutin de novembre 1919 et fut désigné comme troisième adjoint. Quelques jours plus tard, Édouard Richard entra au conseil général du Haut-Rhin.

Ses mandats l’amenèrent à être de ceux qui créèrent l’Office public d’habitations à bon marché et à jouer un rôle déterminant dans la fondation de l’Association des jardins ouvriers, œuvre qu’il allait suivre pendant de nombreuses années. Réélu en mai 1925, il devint premier adjoint au maire et se présenta en 1928 aux élections législatives dans l’arrondissement de Colmar où il obtint au premier tour 4 007 voix, devancé par l’autonomiste Rossé (8 494), et 7 353 voix au second tour contre Rossé qui fut élu avec 11 268 voix.

Battu aux élections municipales de mai 1929, il prit la tête de l’opposition socialiste et radicale et brigua à nouveau un siège de député en 1932. Il rassembla 3 692 suffrages sur 26 539 inscrits et, bien qu’en seconde position, se retira pour favoriser l’échec de Rossé mais ce dernier battit son concurrent radical-socialiste par 11 156 voix contre 8 869. En revanche, aux cantonales de 1934, Édouard Richard battit Rossé et retrouva sa place au conseil général. Enfin, il conduisit une liste en mai 1935 qui appelait à la « vigilance antifasciste » et qui fut élue. Il fut alors choisi comme maire. Aux élections législatives de 1936, il rassembla 5 945 voix sur 27 097 inscrits encore devancé par Rossé (10 358) mais suivi de trois candidats dont le communiste Aschbacher (1 919) qui se désista pour lui. Néanmoins, il fut encore battu (9 945 voix) par Rossé (12 420).

Le 17 juin 1940, Colmar fut investi par les troupes allemandes. Destitué, Édouard Richard fut d’abord incarcéré puis refoulé en décembre vers le sud-ouest de la France. En 1944, il suivit les troupes alliées dans leur avance vers l’Est, intervint auprès du général de Lattre de Tassigny pour préserver Colmar de la destruction et, le 3 février 1945, reprit la tête de la municipalité.

Élu peu après député du Haut-Rhin, conseiller de la République le 8 décembre 1946, il assuma de nombreuses responsabilités : président du conseil d’administration de la Caisse d’épargne, de l’office HLM de Colmar et du Haut-Rhin, de la société de Crédit immobilier, du Théâtre alsacien de Colmar, de la société de musique « L’Union »... Il laissa Joseph Rey diriger le conseil municipal, continua d’y siéger jusqu’en mars 1965 date à laquelle il se retira pour des raisons d’âge et de santé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128813, notice RICHARD Édouard [RICHARD Jacques, Édouard] , version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

SOURCES : Arch. Com. Colmar. — La Vie socialiste, 14 mai 1932. — L’Alsace, 13 mai 1988. — Dernières nouvelles d’Alsace, 28 février 1989.

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