RICHARD Jacques

Par Maurice Moissonnier

Né en 1871 ; passementier ; militant du Parti communiste dans le Rhône ; gérant de l’hebdomadaire régional du PC La Voix du peuple.

Ancien membre du Parti socialiste SFIO, Jacques Richard, devenu communiste après le congrès de Tours, joua, au cours de la crise des années trente, un rôle important à Lyon. Secrétaire général du comité central des chômeurs de la région lyonnaise installé à Lyon (VIIe arr.), il créa et géra le groupement d’achat en commun rattaché à cet organisme. Au moment de la réunification syndicale, il entra en conflit avec l’Union départementale CGT dirigée par Marius Vivier-Merle à propos de la reconnaissance de l’appartenance syndicale des chômeurs, leur permettant de supprimer les frais d’une réadhésion à la CGT lorsqu’ils retrouvaient du travail. Il anima d’autre part des Amicales de vieux travailleurs de la région lyonnaise.

Un deuxième axe de son activité consista à assurer la gérance entre 1932 et 1939 de l’hebdomadaire régional du Parti communiste La Voix du peuple. Dès le 29 novembre 1933, il passa en correctionnelle pour un article sur l’armée, de même en 1935, quatre fois de suite pour des motifs divers concernant des articles sur l’armée ou sur l’activité de la maison de textile Neyron-Rasurel. Le 6 mai 1936, sous l’inculpation de provocation de militaires à la désobéissance, il fut condamné à 100 F d’amende et trois mois de prison ferme. Incarcéré à la prison Saint-Paul, il fut libéré une semaine plus tard en raison des protestations et de l’avènement du gouvernement de Front populaire. En 1937, il était l’un des dirigeants de la section Lyon-centre du PC forte alors de 250 adhérents.

Jacques Richard fut aussi le candidat, toujours battu, aux élections où le PC n’avait aucune chance de l’emporter : Aux législatives de 1932, dans la 10e circonscription de Lyon, il obtint 802 voix au 1er tour tandis que le candidat URD l’emportait ; il se présenta aux cantonales du 7 octobre 1934 dans le 4e canton de Lyon ; aux municipales de mai 1935, il conduisit la liste du Bloc ouvrier et paysan dans le IVe arr., enfin, au conseil d’arrondissement du 10 octobre 1937, il se désista pour le radical-socialiste Humbert qui fut élu au second tour.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128826, notice RICHARD Jacques par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 31 décembre 2012.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, série M, élections, 1932-1937. — La Voix du peuple, 1932-1938. — Le Progrès. — Lyon-Républicain, novembre 1932, 5 octobre 1937, mai 1936. — La Vie socialiste, 14 mai 1932.

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