RICHARD Marius

Par Justinien Raymond

Né le 10 juillet 1869 à Lézan (Gard), mort le 28 avril 1924 à Saint-Tropez (Var) ; tour à tour instituteur, employé et journaliste ; militant socialiste du Gard.

Marius Richard, issu d’une famille de petite paysannerie d’esprit démocratique, entra à l’École normale, en sortit instituteur et occupa son premier poste à Jonquières (Gard). Il passa bientôt dans l’administration préfectorale du Gard, à Nîmes, puis la quitta pour le journalisme et l’action politique dans les remous de l’Affaire Dreyfus. Il donna de nombreuses conférences dans le Midi, parfois aux côtés de Jean Jaurès et de Francis de Pressensé. Rédacteur régional de La Dépêche du Midi, dans le Gard, il contribua, par ses talents de journaliste et d’orateur, au succès de François Fournier, candidat socialiste contre le comte de Bernis, royaliste, à l’élection législative complémentaire du 20 janvier 1901, dans la 1re circonscription de Nîmes.

Marius Richard fut un des fondateurs et un des animateurs du groupe socialiste nîmois l’Émancipation qui compta jusqu’à 400 membres avant l’unité. En février 1900, il participa à l’organisation de la Maison du Peuple, coopérative qui le délégua au congrès de Paris, salle Wagram (septembre 1900) où il représentait aussi les groupes socialistes de Lasalle, de Bellegarde et de la Grand’Combe. Cette année-là, Marius Richard se rangea dans la fédération autonome face à celle qui adhérait au POF et, en 1901, il fut son délégué au congrès de Lyon. Avec elle, il entra dans le Parti socialiste SFIO en 1905 et fut un moment délégué au Conseil national du parti.

Après des années d’une active propagande dans tout le département et notamment dans le bassin houiller, Marius Richard quitta le Parti socialiste en 1910. Cette même année, il devint directeur des services parisiens du Petit Provençal, de Marseille. Il y publia des « Lettres de Paris », des comptes rendus de débats parlementaires, des articles littéraires, puis un bulletin quotidien pendant la guerre de 1914 à 1918. Il fut secrétaire général du syndicat des grands quotidiens régionaux et du groupement des intérêts économiques de la Presse française. Il était également membre du Comité de la presse républicaine départementale. En octobre 1919, il prit la direction du Petit Provençal. Il y soutint, comme il l’avait toujours fait, la politique « d’union des gauches », entre radicaux et socialistes. Son dernier éditorial du 20 mai 1924 était dirigé contre la politique extérieure de Poincaré. Il participait activement à la campagne électorale du Cartel des Gauches quand, le 21 avril 1924, près de Cavalaire-sur-Mer (Var), il fut victime d’un accident d’automobile qui devait lui coûter la vie.

Marius Richard était marié et père de deux enfants
ŒUVRE : M. Richard a écrit une pièce de théâtre, La Tourmente, jouée aux Arènes de Nîmes puis à la Comédie-Française.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128836, notice RICHARD Marius par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 9 octobre 2018.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., p. 318 et ss., passim.Compère-Morel, Grand Dictionnaire socialiste, op. cit., p. 782 et 1050. — Le Petit Provençal.

ICONOGRAPHIE : Le Petit Provençal, 28 avril 1924.

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