RICHAUD Marc, Félicien

Par Jacques Girault

Né le 25 avril 1870 à Ginasservis (Var), mort le 20 novembre 1939 à Ginasservis ; médecin ; maire socialiste (1896-1939) de Ginasservis ; conseiller général du canton de Rians (1898-1939).

Son père, Laurent Richaud, cultivateur et propriétaire, maire « blanc » de la commune (1884-1890), fut battu par un « rouge ». Ancien royaliste, partisan du comte de Chambord, il fit donner une éducation catholique à son fils. Ce dernier fréquenta le collège de Manosque puis le lycée de Digne (Basses-Alpes). Après des études de médecine à Montpellier et son service militaire à Toulon, en 1896, il s’installa dans son village.

Marc Richaud rayonnait dans tout le canton, possédant une automobile à partir de 1912, se faisant souvent payer en produits de la ferme, ne réclamant parfois pas ses honoraires. Très apprécié, souvent sollicité par ses électeurs, il n’hésitait pas à user de son influence. Mobilisé dès août 1914, il exerça tour à tour dans les hôpitaux de Brignoles, de Bayon (Meurthe-et-Moselle), de Vaux-le-Vicomte et enfin de Saint-Gilles (Gard) à partir de 1917, avec le grade de capitaine.

Maire de sa commune depuis 1896, Marc Richaud ne rencontra pas de concurrent jusqu’en 1935. Il fit partie à partir de 1920 du conseil d’administration de l’Amicale des maires de l’arrondissement de Brignoles et le demeura jusqu’à la guerre.

Élu conseiller général radical-socialiste du canton de Rians en 1898, Marc Richaud fut réélu avec la même étiquette le 24 juillet 1901 puis le 4 août 1904. Toujours candidat des comités républicains-socialistes, mais adhérent du Parti socialiste SFIO, il retrouva son siège le 24 juillet 1910. Après la Première Guerre mondiale, il fut réélu à trois reprises sans adversaire les 14 décembre 1919, 14 mai 1922 et 14 octobre 1928. Ayant quitté le Parti socialiste SFIO, il affronta alors ses adversaires avec l’investiture du Parti socialiste de France. Cette longue présence au conseil général se traduisit par des vice-présidences (1922, 1923, 1937), une fonction de secrétaire (1935) et une présence constante dans de nombreuses commissions.

Son évolution politique marquée dans un premier temps, par des « palinodies successives » selon l’expression du préfet en 1907, l’avait conduit au Parti socialiste SFIO. Il fut membre du comité fédéral avant 1914 et au début des années vingt. Secrétaire de la section socialiste de Ginasservis, Richaud envisagea sérieusement d’être candidat au Sénat. Désigné sur la liste socialiste SFIO par le congrès du 12 décembre 1926, aux côtés du sénateur socialiste SFIO sortant Gustave Fourment (voir ce nom), il mena une active campagne auprès des maires du département. Pour être élu, il fallait devancer les deux radicaux-socialistes sortants, Martin et Renoult, tous deux francs-maçons. Il n’arriva qu’en quatrième position, le 9 janvier 1927, avec 170 voix sur 490 inscrits.

Marc Richaud participa régulièrement aux divers congrès socialistes SFIO. A la fin de 1933, il quitta, comme la plupart des élus du Var, le parti, sans adhérer semble-t-il au Parti socialiste de France. Néanmoins, candidat « Parti socialiste de France. Comité des républicains de gauche », il se présenta au renouvellement du conseil général. Le Parti socialiste SFIO lui opposa un candidat. Il obtint, le 7 octobre 1934, 455 voix sur 1 247 inscrits et fut élu, le dimanche suivant, avec 532 voix. Soutenu par le Parti socialiste de France lors des élections sénatoriales du 20 octobre 1935, il réunit au premier tour 49 voix sur 510 inscrits. Aussi, sans revenir au Parti socialiste SFIO, fit-il campagne pour son candidat aux élections législatives de 1936 alors que Hubert Carmagnolle, député sortant, se représentait.

A la Libération, le nouveau président du conseil général, le 29 octobre 1945, fit l’éloge funèbre de Marc Richaud en ces termes : « [...] type de médecin de campagne, assidu aux séances et défendant opiniâtrement les intérêts de la classe paysanne. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128857, notice RICHAUD Marc, Félicien par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F7/13085. — Arch. Dép. Var, 2 M 3 52, 4 11, 12 7, 5 187, 191, 194, 210, 212, 219, 241, 240, 249, 286, 292, 6 23, 3 Z 2 5. — Arch. Com. Ginasservis. — Procès-verbaux du conseil général. — Rens. fournis par O. Pélegrin, parente de l’intéressé.

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