RICHERAND Étienne

Par Maurice Moissonnier

Né le 13 octobre 1862 à Soucieu-en-Jarrest (Rhône), mort le 14 janvier 1931 à Lyon ; ouvrier cordonnier ; militant socialiste indépendant puis membre du Parti socialiste SFIO ; conseiller municipal de Lyon, conseiller général puis député du Rhône.

Cordonnier, demeurant à Lyon (Rhône), 106, rue Mazenod (?), Richerand assista comme délégué de Lyon au IIIe congrès national des Syndicats et Groupes corporatifs ouvriers de France tenu à Bordeaux-Le Bouscat, octobre-novembre 1888.

Dès le début du siècle, Étienne Richerand fut candidat, en tant que socialiste indépendant, aux élections municipales dans le IIIe arr. de Lyon qu’il connaissait bien pour y résider. Battu en 1900, il fut élu en 1904 sur une liste de concentration.

Au moment de la guerre, on cherche vainement dans la presse et les archives une trace de ses prises de position dans les luttes d’idées engendrées par la crise du socialisme. Son rôle fut d’une telle discrétion qu’on ne peut savoir quelle fut son attitude lors de la préparation du congrès de Tours (décembre 1920). Conseiller municipal, adjoint au maire, conseiller général, il fut l’un de ceux qui maintinrent le Parti socialiste à Lyon.

Au conseil municipal, au conseil général il se fit une spécialité de défendre les intérêts des personnes âgées. Un chroniqueur lyonnais décrit ainsi son action :
« Dans les réunions où il prenait la parole, Richerand ne se répandait pas en considérations sur la politique et la doctrine. De sa voix lente, monotone et un peu pâteuse, il expliquait tout bonnement les affaires du quartier. Un jour, j’ai assisté à une conférence qu’il faisait dans un village de campagne où le parti l’avait envoyé créer une section. Il ne parla ni de Karl Marx, ni de la dictature du prolétariat. Mais, avec sa bonne figure de “ gniaf ”, son langage d’une simplicité naturelle, il était éloquent en parlant de “ la misère des vieux ” ».

En 1928, il fut élu député dans 4e circonscription de Lyon. Au premier tour il avait obtenu 3 080 voix et, au second avait triomphé avec 4 146 voix. Il ne termina pas son mandat et aux élections partielles qui suivirent sa mort, un autre socialiste, Pierre Odoux fut élu.

Lors de l’inauguration de son buste, le 15 novembre 1936, dans le IIIe arr. de Lyon, place Sainte-Anne-de-Baraban, Édouard Herriot célébra en lui l’homme « honnête, simple et sans arrière-pensée, des lèvres duquel il n’est jamais sorti une parole de haine ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128872, notice RICHERAND Étienne par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 14 octobre 2022.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 644 M. — Le Progrès, 1919, 1928, 1931. — P. Sombardier, La vie à Lyon de 1900 à 1937, Lyon, 58 rue V.-Lagrange, s.d. — La Vie socialiste, 14 mai 1932.

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