Par Jean Maitron et Claude Pennetier
Né le 15 mai 1875 à Firmi (Aveyron), mort le 19 août 1968 à Decazeville ; secrétaire du syndicat CGT des mineurs de Decazeville ; maire adjoint socialiste de Decazeville.
Albert Rieux fut secrétaire de la section socialiste de Decazeville, de juin 1916 à 1918 au moins. Le congrès départemental du 25 février 1917 le délégua au conseil national. Il s’affirmait alors favorable à la reprise des relations internationales, mais au congrès fédéral du 10 février 1918, il présenta une motion de la section de Decazeville se déclarant attachée « à la défense du pays attaqué et envahi. Il [le congrès] approuve le Parti d’avoir constamment voté les crédits militaires » et appuya le programme de paix du président Wilson. La motion de Decazeville recueillit 230 voix contre 35 à celle, minoritaire, de Rodez. Il y avait deux militants socialistes du nom de Rieux dans le département : l’un à Decazeville, l’autre à Rodez. Rieux (lequel ?) présenta au congrès fédéral du 15 février 1920, une motion favorable à la reconstruction de la IIe Internationale qui obtint 166 voix contre 141 à celle préconisant l’adhésion à la IIIe.
Après le congrès de Tours (décembre 1920), Albert Rieux resta à la SFIO et assura la fonction de maire adjoint jusqu’en 1935 au moins. Il se consacra essentiellement à l’action syndicale. Au congrès confédéral de Lyon (septembre 1919), il avait voté la confiance au CCN. Son compte rendu de mandat fut approuvé par le congrès de l’UD à l’unanimité moins une voix. Après la scission de décembre 1921, il reconstruisit le syndicat CGT des mineurs de Decazeville et en assura le secrétariat jusqu’en 1935. Il avait prononcé le discours inaugural et avait présidé le congrès national de la Fédération du Sous-sol à Decazeville les 24-28 septembre 1932.
La CGTU était plus influente que la CGT chez les mineurs de Decazeville, aussi lors du congrès de fusion, le 27 octobre 1935, l’ancien unitaire Albert Tournié fut élu secrétaire et Rieux secrétaire adjoint. Ce dernier renonça à ce poste et fut remplacé par un ancien confédéré, André Cayrol.
Par Jean Maitron et Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat. F7/12974, 13032, 13081. — Arch. Dép. Aveyron. — L’Éclaireur, 1916-1920. — La Voix des travailleurs, 2 avril 1927. — Le Progrès de l’Aveyron, 1932.