RIGAULT Jacqueline

Par Michel Dreyfus, Jacques Girault, René Lemarquis, Claude Pennetier

Née le 2 mai 1915 à Beauvais (Oise), morte à Eaubonne vers 2005 ; employée de bureau, puis permanente du Parti communiste ; militante communiste ; résistante.

Fille de Marcel Rigault et Renée Rigault (voir ces noms) militants communistes (horloger-bijoutier et professeur de musique sur son acte de naissance), Jacqueline Rigault, employée de bureau, milita aux Jeunesses communistes et à l’Union des jeunes filles de France.

Elle fit ses études jusqu’à l’âge de seize ans et fut reçue au brevet élémentaire et au brevet d’enseignement primaire supérieur. En 1927-1928, elle accompagna ses parents en URSS où elle apprit le russe. Elle commença à travailler à seize ans et garda les enfants des " camarades russes de la représentation commerciale à Paris ". Entrée en novembre 1931 dans une école commerciale, elle exerça, d’avril à juillet 1932, les fonctions de dactylographe au Secours ouvrier international (SOI) puis fit des remplacements à la Syndicale-taxis et dans une amicale de mutilés de guerre. Malade en octobre 1932, elle entra au début 1933 chez un particulier comme dactylographe le matin mais elle fut licenciée pour ses idées politiques.

En février 1933, elle travailla à la Fédération unitaire des produits chimiques où elle prit en sténo l’analytique du congrès. Après deux semaines à la CGTU en mai 1933 elle devint employée à l’Union des syndicats unitaires de la région parisienne.

En 1935, elle fut envoyée par le Parti communiste à Moscou pour travailler comme dactylo au Komintern. Elle y écrivit son autobiographie pour la commission des cadres de l’IC. Jacqueline Rigault au contact de ses parents et de leurs amis avait été " forcément au courant des choses politiques et du parti en particulier ". Lors du premier séjour en URSS où elle fut membre des pionniers, son professeur de russe lui avait fait lire L’ABC de la politique pour le Komsomol. Elle entra aux Jeunesses communistes lors des législatives de 1932 et fut secrétaire d’une cellule de Bagnolet puis trésorière du rayon avant de tomber malade. Elle adhéra ensuite au Parti communiste en août 1934 sur la demande d’Auguste Gillot. Elle était également membre du syndicat unitaire des employés de la région parisienne pour lequel elle tapait et distribuait le journal syndical. A Moscou, elle fut dactylo et traductrice de décembre 1935 au début 1938. Elle suivit des cours du soir à l’École léniniste internationale de Moscou. Une note conservée dans les archives du Komintern, signée Eisenberger et datée du 15 octobre 1936, vantait ses qualités (sérieuse, studieuse) et concluait : " pas d’opposition à un travail confidentiel ", vraisemblablement pour l’OMS.

A son retour, elle participa au congrès de l’Union des jeunes filles de France à Montreuil en tant que secrétaire du foyer UJFF de Deuil-Montmagny. En 1938 et 1939, elle travailla au secrétariat de Maurice Thorez et de l’Humanité.

Après l’interdiction du Parti communiste, elle participa à la confection de publications communistes et à celle de l’Humanité clandestine. Au moment de l’exode, effectuant une liaison, elle retrouva sa mère dans la Creuse et la mit en relation avec la délégation du comité central en zone sud et Victor Michaut. Arrêtée, avec sa mère, à Lyon le 14 mars 1941 et condamnée à la prison à perpétuité, elle fut successivement emprisonnée à Lyon (deux ans), à Marseille, à Rennes, à Romainville avant d’être déportée à Ravensbrück (Allemagne) puis dans un kommando dans les Sudètes, de fin mars au 9 mai 1945.

Après la guerre, elle reprit son emploi au comité central du PCF. En 1948-1950, elle travailla à Bucarest (Roumanie) au Bureau d’information des Partis communistes et ouvriers (Kominform) puis revint auprès du comité central du PCF. Entrée à l’association France-URSS en 1959, elle fut la secrétaire du général Petit (président-délégué pendant trois ans), puis, jusqu’en 1978, la responsable de la documentation. Membre du bureau de l’Amicale de Ravensbrück, puis de sa vice-présidence, elle est l’un des auteurs du livre Les Françaises à Ravensbrück.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article128983, notice RIGAULT Jacqueline par Michel Dreyfus, Jacques Girault, René Lemarquis, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 mai 2020.

Par Michel Dreyfus, Jacques Girault, René Lemarquis, Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 531 1 176, 24, Moscou, 495 270 2132. — Josette Cothias-Dumeix, La participation des femmes à la vie sociale et politique (1935-1945), Mémoire de Maîtrise, Paris VIII, 1987. — Georges Cogniot, Parti pris, Paris, 1976 et 1978, 2 vol.. — Notes de Jean Maitron. — Rens. de la militante.

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