RIVET Paul, Alphonse

Par Marcel Rivollier

Né le 23 mai 1904 à Tassin-la-Demi-Lune (Rhône), mort le 4 octobre 1990 à Oyonnax (Ain) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI, militant socialiste.

Fils d’un employé, Paul Rivet suivit les cours de l’école professionnelle Carriat à Bourg-en-Bresse (Ain), puis entra à l’École normale d’instituteurs de Bourg en 1920. A sa sortie en 1923, il exerça à Polliat puis, ayant devancé l’appel, partit six mois comme élève officier de réserve à Saint-Maixent et fut sous-lieutenant à Bourg au 39e RTA. Nommé à Dortan (Ain), il anima de nombreuses sociétés locales, fonda le Sou des écoles laïques (1926), l’Association sportive dortanaise (1930), la coopérative scolaire (1932), créa la Bibliothèque populaire (1933) et une troupe théâtrale avec d’anciens élèves. Il adhéra à la Libre pensée.

Syndiqué depuis 1925, il fut désigné secrétaire cantonal en 1928, puis membre du conseil syndical en 1932, et enfin secrétaire général de la section de l’Ain du Syndicat national des instituteurs en 1936, poste qu’il détint jusqu’à la fin de 1937. En janvier 1936, la section de l’Ain, affiliée à la Fédération départementale de l’Enseignement de l’Ain, aurait groupé, 800 instituteurs et 400 institutrices.

En 1936, Paul Rivet fut délégué au congrès national de fusion de la Fédération de l’Enseignement à Paris. En 1938, il fut élu au conseil départemental de l’enseignement primaire dont il démissionna après la grève du 30 novembre 1938 qu’il avait faite. Il fut au cœur de la vie syndicale dans les années trente, souvent en étroite collaboration avec Georges Briche. Militant actif de la Ligue internationale des combattants de la paix, il participa à plusieurs conférences publiques. Lors de l’accueil des réfugiés espagnols, il en fut le responsable local à Dortan.

Mobilisé comme capitaine au 11e régiment de zouaves en 1939, il fut fait prisonnier et passa cinq ans à l’Oflag IVD en Silésie où il regroupa les instituteurs (650 sur 6 000 officiers) et fut pendant quatre ans président de ce groupement, organisant cours, stages, causeries et créant parallèlement le groupe « Action laïque » pour lutter contre l’influence du groupe d’Action catholique animé par le philosophe Jean Guitton.

Libéré le 27 avril 1945, Paul Rivet reprit sa place au conseil départemental de l’enseignement primaire et à ce titre fut membre de droit du conseil syndical. Il démissionna en 1948, lors d’une grève, se trouvant en total désaccord avec la fraction communiste du conseil syndical. Il termina sa carrière comme directeur d’école à Oyonnax où il avait été nommé le 1er octobre 1945. Il réorganisa l’école de garçons, créa un fichier scolaire de documentation, mit en place les techniques modernes d’enseignement (Freinet) qu’il avait expérimentées dès 1931 et fit des conférences-démonstrations aux Écoles normales de Bourg. Fondateur en 1958 des « Jeudis de neige » et des « Classes de neige », il fut aussi à l’origine du Centre aéré.

Pendant vingt ans, il fut vice-président puis président du syndicat d’initiative, puis président d’honneur. Depuis 1946, il était vice-président de la Société des naturalistes. Pendant vingt-cinq ans, il publia des articles historiques sur Oyonnax et sa région, dans Plan-Guide d’Oyonnax.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article129081, notice RIVET Paul, Alphonse par Marcel Rivollier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 29 mars 2021.

Par Marcel Rivollier

SOURCES : Arch. Dép. Ain, M 1353. — Témoignage de Paul Rivet.

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