ROCHE Alexandre

Tisseur, puis ouvrier fondeur, Alexandre Roche fut d’abord socialiste collectiviste puis fut gagné par l’anarcho-syndicalisme. Mais, avant 1914, comme secrétaire de la Bourse, il s’abstint de toute propagande politique et antimilitariste. Il fut parmi les majoritaires pendant la guerre. Il participa à la conférence de la CGT à Clermont-Ferrand (23-25 décembre 1917) et continua après la guerre à suivre fidèlement les mots d’ordre de la CGT, adoptant dans tous les conflits une attitude conciliatrice qui lui valut notamment lors des grèves de 1920 d’être violemment attaqué par les minoritaires.

Resté fidèle aux principes de la Charte d’Amiens, il défendit alors l’indépendance syndicale. Le débat s’engagea avec la tendance minoritaire surtout sur le mode de désignation des délégués de la Bourse. Roche et les réformistes qui tenaient les onze petits syndicats des Cuirs et Peaux, des employés de commerce, des employés de tramways, de l’Habillement, du Livre, de la Céramique, des employés et ouvriers municipaux, des gaziers, des ouvriers de ligne PTT, des sous-agents et agents PTT, se prononcèrent le 1er octobre 1921 contre la proportionnelle, tandis que les gros syndicats des apprêteurs, de l’Arsenal, du Bâtiment, des Métaux, du Textile, et des cheminots, proches des communistes, y étaient favorables. Peu après, le Textile, les cheminots, l’Arsenal ne payant plus leurs cotisations, il fut décidé le 21 novembre 1921 qu’ils n’avaient plus droit à la gestion de la Bourse. Le 16 janvier 1922, Roche, favorable au maintien de l’unité, se prononça contre toute exclusion de la Bourse. Mais la scission syndicale était déjà consommée à Roanne. Roche ne put cependant empêcher la création d’une Union locale unitaire à côté de la Bourse du Travail qui allait dans les années 1922-1927 perdre peu à peu l’initiative des luttes ouvrières à Roanne. Il conserva ses fonctions jusqu’en février 1927 puis Ernest Gastal* lui succéda.