ROGALLE Jean

Par Madeleine Rébérioux

Né le 31 décembre 1875 à Toulouse (Haute-Garonne) ; tourneur sur métaux, militant syndicaliste et socialiste de Toulouse.

Ouvrier serrurier, Jean Rogalle milita d’abord avec Joseph Sarraute* dans une « Association des Jeunes gens de Toulouse » qui prit contact avec le premier groupe de la Jeunesse socialiste révolutionnaire essentiellement formé de fils de militants blanquistes. Il trouva dans ce second milieu une atmosphère et une mentalité qui convenaient mieux à son tempérament révolutionnaire et assez ouvriériste. Il ne fit pourtant qu’y passer. En 1897, il militait à l’agglomération toulousaine du POF et fut délégué, cette année-là, au congrès de Paris. En août 1902, vigoureusement antijaurésien et toujours membre du POF, il fut désigné in extremis par son parti comme candidat contre le radical Serres au siège de député laissé vacant, dans la 2e circonscription de Toulouse, par la mort de Gustave Calvinhac*. Le commissaire central signale (Arch. Dép. Haute-Garonne 2 M 48) que le congrès socialiste de Toulouse comprenant tous les groupements, y compris les quatre groupes cantonaux du POF, avait, le 3 août, désigné Viviani comme candidat ! Son remplacement par Jean Rogalle, de la part du POF, fut le résultat d’un tardif et difficile sursaut.

Au moment de l’unité il entra à la commission exécutive de la fédération SFIO et fut chargé par la municipalité socialiste mise en place après les élections de février 1906 (il était entré lui-même au conseil municipal) de l’aménagement par une équipe d’artisans socialistes de la Maison du Peuple de Saint-Cyprien (le quartier le plus ouvrier de Toulouse) où des troupes d’amateurs devaient jouer du Lucien Descaves* et du Courteline, du Maurice Donnay* et du Jules Renard*, et où une bibliothèque, une « harmonie socialiste », des sociétés de gymnastique antimilitaristes pourraient vivre. Délégué aux congrès nationaux de Limoges (1906) et de Nancy (1907) et au congrès international de Stuttgart (1907), il le fut aussi au congrès de la CGT qui se tint à Toulouse en 1910 : il était porteur d’un mandat du syndicat toulousain des mécaniciens et similaires.

Battu aux élections municipales de 1908 comme presque toute la liste, il ne se représenta pas en 1912. Mais il reprendra après la guerre une activité municipale : on le retrouvera, à partir de 1929, adjoint au maire dans la municipalité socialiste dirigée par Étienne Billières*. Jean Rogalle fut réélu conseiller municipal socialiste en 1929 et 1935. A partir de 1930, il fut adjoint au maire. L’hebdomadaire communiste régional La Voix des travailleurs le présentait comme le dirigeant de la tendance Jean Zyromski* en Haute-Garonne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article129366, notice ROGALLE Jean par Madeleine Rébérioux, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 29 avril 2022.

Par Madeleine Rébérioux

SOURCES : Arch. Nat. F7/ 12 499. — Arch. Dép. Haute-Garonne 2 M 48, 4 M 102 et 108. — La Cité, 1905-1908. — La Voix des travailleurs, 3 mai 1930.

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