ROGER Arthur, Arsène

Secrétaire syndical dans la Haute-Marne, Arthur Roger vint ensuite à Nancy où il fut, avant 1914, secrétaire du syndicat des coiffeurs En décembre 1913, il avait remplacé A. Charbos pour représenter les coiffeurs à l’Union des syndicats de Meurthe-et-Moselle. Il militait également au Parti socialiste SFIO.

Bien que mutilé de guerre (amputé d’une jambe), Arthur Roger reprit en 1918 la direction du syndicat des coiffeurs et fut élu le 26 janvier 1919 secrétaire général de l’UD-CGT de Meurthe-et-Moselle à la place de Gustave Signoret*. Mais, dès le retour de Lucien Humbert* en juin de la même année, il lui céda la place pour devenir secrétaire adjoint de l’UD. En mars de cette même année, il fit appel à Humbert pour le remplacer à ce poste. Membre de la commission exécutive de la Fédération socialiste, puis communiste de Meurthe-et-Moselle, il se présenta en novembre 1919 aux élections législatives (il recueillit 18 106 voix sur 87 614 inscrits) et, sans plus de succès, aux élections municipales de Nancy, où il fut, de tous ses colistiers, celui qui obtint le plus de voix (inscrits : 27 183, votants : 13 923, suffrages exprimés : 13 584, Arthur Roger : 1 799). Bien qu’il prit rapidement au sein du mouvement syndical des positions unitaires, il se montra, tout comme Humbert et Jacquemin, hostile à toute scission en Meurthe-et-Moselle. Certains éléments de la Fédération communiste, en particulier Gilka Kourtz*, chargée alors des questions syndicales, lui reprochèrent de ne pas appliquer une « politique nettement communiste » au sein de l’UD ; ce fut pour cette raison qu’il fut exclu du PC au début d’août 1923 en même temps qu’un certain nombre de syndicalistes membres de la section de Nancy.

Arthur Roger resta secrétaire adjoint de l’UD confédérée de Meurthe-et-Moselle jusqu’en juillet 1928. Il siégea encore à la commission administrative de l’UL et de l’UD en tant que représentant des coiffeurs jusqu’en juin 1929, date à laquelle les syndicats unitaires furent expulsés de la Maison du peuple de Nancy. Mais il garda toujours le contact avec toutes les tendances du mouvement ouvrier : il était en effet depuis 1919 secrétaire de la Fédération des locataires de l’Est et militait activement à l’ARAC et au Secours rouge international. Il fut aussi l’un des premiers militants du département à faire un voyage à Moscou en 1925.

A partir de 1934, Arthur Roger milita au Comité contre la guerre et le fascisme et fut élu à la nouvelle commission administrative au congrès de réunification de l’UD de Meurthe-et-Moselle, le 22 décembre 1935, où il représentait les coiffeurs unitaires.

Interné en 1940, Arthur Roger fut libéré en 1943 mais ne revint à Nancy qu’en 1945. Il continua à s’occuper durant de nombreuses années du syndicat des coiffeurs et de la Fédération des locataires. Conseiller prud’homme de 1919 à 1969, il fut à plusieurs reprises président de la section industrie du conseil de prud’hommes de Nancy.