ROGER Émile

Fils d’un ouvrier mineur, Émile Roger ne put trouver d’emploi au sortir de l’école primaire au moment où la crise économique frappait de plein fouet le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Il parvint à se faire embaucher dans une fabrique de meubles à Flines (Nord) puis à Paris. Revenu dans sa commune natale en 1936, il resta sans emploi pendant plusieurs mois et devint secrétaire du comité de chômeur de Lallaing. Embauché à la fosse Barrois des mines d’Aniche en 1937, il participa activement à toutes les grèves des mineurs. Il avait adhéré aux Jeunesses communistes et devint en 1939 secrétaire de la section locale.

Élu secrétaire du syndicat CGT des mineurs de Lallaing à la Libération, puis secrétaire du syndicat CGT des mineurs du Nord au congrès de Waziers (mai 1947), Émile Roger dirigea les grands mouvements de grève de juin 1947 et d’octobre 1948. En décembre 1948, il fut nommé secrétaire général du syndicat des mineurs pour le bassin d’Aniche avec comme tâche de reconstituer l’organisation démantelée par l’arrestation et le licenciement de nombreux cadres syndicaux. Élu secrétaire de la Fédération régionale des mineurs en 1952, il accéda en 1956 au poste de secrétaire général du syndicat des mineurs du Douaisis. Il entra alors au Bureau national de la Fédération des mineurs et à la commission administrative de l’Union départementale des syndicats ouvriers du Nord.

Émile Roger militait toujours activement au sein du PC et de la CGT lorsqu’il devint en 1967 député de la 14e circonscription du Nord (il succéda à Henri Martel*) ; il le demeura jusqu’en 1986. Élu maire de Lallaing en 1971, il assume toujours cette fonction. Président de la Société de secours minière d’Aniche de 1959 à 1990, il fut administrateur des Houillères du Bassin Nord-Pas-de-Calais de 1963 à 1967. De 1973 à 1978, Émile Roger fut représentant de la France au Conseil de l’Europe.