Né le 19 novembre 1903 à Lyon (IIIe, Rhône), mort le 20 juillet 1990 à Saran (Loiret) ; agent technique ; militant syndicaliste dans le Var, le Gard et la Seine ; militant du PCF.
Fils d’un tourneur sur cuivre, Marius Rognon reçut les premiers sacrements catholiques chez ses parents adoptifs à Châteaudun (Eure-et-Loir). Après avoir obtenu le certificat d’études primaires en 1916, apprenti mécanicien à la SFMC de Châteaudun (1917-1920), il travailla en région parisienne comme ajusteur-traceur (La Courneuve, Aubervilliers chez Babkok, Pantin, Boulogne chez Renault). Il commença son service militaire dans les tirailleurs marocains à Meknès en novembre 1923 et le termina au centre de recrutement indigène de Rabat en avril 1925. Il réintégra l’usine Renault qu’il quitta à la suite d’une grève en 1927. Il travailla alors comme traceur à La Courneuve (Aciéries du Nord), à Issy-les-Moulineaux (SEV), à Paris (Delahaye). En février 1930, il entra à l’arsenal de Guérigny (Nièvre) comme ouvrier fraiseur. Admis à l’école technique nationale de Cherbourg (Manche) en février 1931, il devint agent technique ajusteur machines en avril 1932. De retour à Guérigny où il créa la Fédération sportive et gymnique du Travail et en devint le secrétaire local. Nommé agent technique en mai 1935, il fut affecté à l’Arsenal maritime (direction des constructions navales) de Toulon en juillet 1936 comme chef de lancement au département des torpilles. Il adhéra alors à la CGT.
Marius Rognon se maria uniquement civilement en juillet 1927 à Paris (XVIeme arr.). Le couple eut un garçon.
Marius Rognon, pendant son séjour en région parisienne, sympathisa avec des communistes, dont Paul Vienney*, futur avocat communiste. adhéra au Parti communiste en 1936. Il faisait partie de la cellule du quartier Saint-Roch où il habitait tout en étant collecteur syndical parmi les chefs de travaux de l’Arsenal. Il était en 1939 le secrétaire régional de la FSGT.
Marius Rognon, mobilisé au début de la guerre à Avignon (Vaucluse) dans une unité de tirailleurs algériens, fut réformé dès le 18 septembre 1939.
Révoqué de l’Arsenal le 4 novembre 1940 pour activités communistes, Marius Rognon se replia à Alès (Gard) comme contremaître aux Forges et fonderies d’Alès. Il reconstitua avec des communistes clandestins une cellule dans son entreprise et hébergea des dirigeants (Paul Vienney et sa famille, Auguste Delaune notamment).
A la Libération, Marius Rognon, désigné comme juré à la Cour de justice d’Alès, organisa le premier comité d’entreprise de l’usine et en fut le premier secrétaire. Il fut réintégré, le 2 juin 1946 au service technique du Ministère de la Marine à Paris et y travailla jusqu’à sa retraite en novembre 1968 comme chef de travaux et d’études.
Marius Rognon, à la STCAN, boulevard Victor à Paris, fut le délégué de la CGT, puis le trésorier de la section des chefs de travaux et exerça des responsabilités de la Fédération des travailleurs de l’Etat. Il militait dans la cellule communiste de la rue Linois (XVeme arr.) jusqu’en 1987, adhérait au Mouvement de la Paix et à Tourisme et Travail.
Retiré à Tigy (Loiret) en 1987 chez son fils, Marius Rognon fut admis dans le Centre pour personnes âgées en avril 1988 à Saran. Il fut incinéré à Tours (Indre-et-Loire).
SOURCE : Arch. Dép. Var, 4 M 59 4 4, 3 Z 4 22.— Renseignements fournis par le fils de l’intéressé.