ROGUET Jean, Charles, Ernest

Par Yves Le Maner et Jean-Pierre Besse

Né le 12 juillet 1910 à Y (Somme), mort le 19 novembre 1964 à Amiens (Somme) ; représentant de commerce, puis menuisier, puis employé de bureau ; militant communiste et secrétaire fédéral du Parti communiste (1949-1953) ; militant socialiste.

Jean Roguet était représentant en appareils de TSF. Militant socialiste SFIO, il passa au Parti communiste en 1936 et fut, dans les années trente, secrétaire de la section de l’Association des Amis de l’Union soviétique de Cambrai (Nord) où il s’était établi. À la fin des années 1930, il était secrétaire de la section PCF de Ham et militait dans les syndicats agricoles de la région d’Ham.

Pendant l’occupation, il fut un des responsables du FN dans la région de Tourcoing (Nord). À la Libération, il fut élu conseiller municipal de Péronne (Somme) et représenta son parti aux élections cantonales d’octobre 1945 dans le canton de Péronne. Il exerçait alors la profession de représentant. Jean Roguet recueillit 1 817 voix sur 6 516 suffrages exprimés et 7 908 inscrits et se désista au second tour pour le candidat socialiste Vermond qui fut élu. Il fut candidat aux élections législatives de juin 1951 en troisième position derrière Louis Prot*, et René Lamps*. Le PCF, qui confirmait sa place de première force politique départementale et augmentait légèrement son pourcentage, conserva ses deux sièges, il ne fut donc pas élu.

Jean Roguet connut une promotion rapide au sein de la direction départementale communiste qui ne fut pas sans étonner certains, René Lamps en particulier. Membre du comité fédéral à partir de mars 1945, du bureau fédéral de mars 1946 à juin 1947, Jean Roguet fut élu secrétaire fédéral en 1949, il était alors présenté comme menuisier. Il accédait à cette responsabilité en pleine affaire Prot et dut gérer la crise qui secouait alors la fédération. Il fut aussi membre de la commission centrale de contrôle financier en 1950 et en 1953.

Devenu secrétaire fédéral, Jean Roguet fut à ce titre la cible principale des accusations portées, en 1952, par l’écrivain André Stil, membre du comité central, chargé de suivre la fédération et parues dans l’hebdomadaire France nouvelle, à l’issue d’une enquête de plusieurs semaines menée pour tenter d’expliquer le net recul du PC dans le département. Le nombre des adhérents était passé de 11 189 en 1946 à 4 600 en 1952, celui des cellules d’entreprise de 53 à 14 et les cellules locales de 447 à 156. Accusé « de ne pas être l’animateur qu’il devait être », Jean Roguet accepta de faire son autocritique qui parut dans France nouvelle, en janvier 1953 , et dans le numéro du 3 janvier 1953 du Travailleur de la Somme, dans un article intitulé « L’autocritique, outil des communistes ».

Il fut écarté du secrétariat fédéral à l’issue de la XVIe conférence en février 1953 mais demeura membre du bureau fédéral et fut élu conseiller municipal d’Amiens en avril 1953. En 1954, il était représentant des « Editeurs français réunis », des éditions « Hier-Aujourd’hui » et des éditions du « Cercle d’art », sociétés à direction communiste et parisienne.

Jean Roguet, qui appartenait à la direction de France-Nouvelle, participa activement à la campagne électorale pour les élections législatives de janvier 1956 en animant plusieurs meetings mais fut écarté du bureau fédéral en juin 1956, toujours présenté comme menuisier, et du comité fédéral en juin 1957.

Il rejoignit peu après la SFIO, fut délégué au 52e congrès départemental administratif de ce parti à Amiens en avril 1960 et au congrès politique de juin suivant défendit la motion de Nord. Il était alors employé de bureau à la société coopérative L’Union à Amiens. Au sein de la fédération socialiste de la Somme, il apparaissait comme un des plus fidèles soutiens de Max Lejeune. Il fut membre de la commission exécutive fédérale de mars 1961 à 1964 et secrétaire administratif de la section d’Amiens sud-ouest en 1964 au moins.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article129405, notice ROGUET Jean, Charles, Ernest par Yves Le Maner et Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 3 mai 2015.

Par Yves Le Maner et Jean-Pierre Besse

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 154/200. — Le Travailleur de la Somme, 1949-1965. — Le Cri du peuple, 1949-1970. — Le Monde, 31 décembre 1952 et 4-5 janvier 1953. — Rens. de H. Lenglet et mairie d’Y. — Notes de Julien Cahon.

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