ROL Théophile dit ROLL D‘ESPINAY

Théophile Rol après l’école primaire fut trois ans en apprentissage comme ajusteur à l’école des Chantiers de la Loire à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). Il travailla dans cette entreprise de mille cinq cents ouvriers, puis aux Forges de Basse Indre, de deux mille travailleurs. Sa sœur Germaine chrétienne, exerçait la profession de garde malade ; ses frères Jean, professeur adjoint au lycée de Nantes et Michel, mécanicien étaient sympathisants du parti communiste. Il s’engagea trois ans dans l’armée, fut affecté au 53e Régiment du Génie à Versailles (Seine-et-Oise, Yvelines), il devint caporal, fut sergent de réserve.

Il s’éveilla aux questions sociales, à partir de 1928 par la fréquentation d’ouvriers et la lecture de l’Humanité. Il vint travailler en région parisienne, chez Olida, à Epinay (Seine, Seine-Saint-Denis), il habitait 59, rue de Paris. Il joua au rugby au club de l’US Olida, un sport qu’il pratiquait depuis 1927. La grève de juin 1936 dans cette conserverie de charcuterie concrétisera un long cheminement. Le 6 juin, il adhéra à la CGT, fut organisé au Syndicat des charcutiers en gros de la Région parisienne. Une femme, Valois lui proposera d’adhérer au parti communiste, le 20 juin 1936, « elle n’était pas comme les autres » écrira-t-il dans sa biographie du 1er juillet 1938. Il fut membre du comité de rayon, région Paris-Nord. Il ne lisait plus seulement l’Humanité, mais Front Rouge et Correspondance internationale.

Le 31 octobre 1936, il arriva en Espagne pour « lutter contre le fascisme ». Incorporé à la XIIIe Brigade internationale Dombrowski, puis à la XIVe Brigade, 4e bataillon, compagnie de mitrailleuses. Il prit part aux combats de Los Angeles, de la cité universitaire à Madrid (novembre 1936), Casa de Campo, Las Rozas (décembre 1936), Guadalajara (mars 1937), Valdemorillo (juillet 1937), Caspe, Tortosa, fut nommé caporal, sergent, puis lieutenant, commandant du bataillon Commune de Paris. Un éclat d’obus de l’artillerie ennemie le blessa à Caspe, ce qui lui valut une citation à « l’ordre du jour de la Brigade. » et une hospitalisation à Murcie.

Le service des cadres l’appréciait : « Camarade courageux et énergique. A fait de sa compagnie la meilleure de la Brigade, a toujours appliqué les ordres reçus. Très bonne conduite ». Théophile Rol ne négligeait pas le travail culturel politique et moral, il créa un journal pour sa compagnie. Il était brave au combat, certainement trop. Cet aspect était souligné comme un « défaut ». Il « était trop téméraire et eut plusieurs critiques sur son imprudence dans différents combats. » Théophile Rol combattit à Corbera, en juillet 1938, la mort le faucha le 8 septembre lors de la bataille de l’Ebre. Son ami Henri Tanguy prit son nom en hommage et devint Rol-Tanguy*.