ROMÉAS Jean, Philémon

Par Jean Lorcin

Né le 21 septembre 1899 au Mazet-Saint-Voy (Haute-Loire), mort le 30 septembre 1944 à Alger ; instituteur puis un temps permanent ; conseiller municipal de Saint-Etienne (Loire) ; dirigeant communiste de la Haute-Loire.

Fils d’un cultivateur et d’une ménagère, Jean Roméas entra à l’École normale de Montbrison le 1er octobre 1916. Instituteur depuis le 1er octobre 1921, domicilié à Saint-Étienne (Loire), Roméas adhéra au Parti communiste en 1925, recommandé par Jean Doron. Il fut membre du comité du rayon communiste de Saint-Étienne dès 1928, et élu trésorier le 13 octobre 1929. Il était alors en congé sans solde. Il fut délégué du comité régional de Lyon en 1931. Candidat au conseil municipal de Saint-Étienne en 1930, il obtint au 1er tour 2 790 voix sur 28 794 votants. La liste communiste, qui s’était maintenue au second tour, fut battue par la liste de coalition de gauche présentée par le radical Antoine Durafour. En 1930-1931, Roméas était rédacteur en chef du Cri du peuple dans lequel il signait « Pointes rouges » et « Le Piqueur de service ». En 1932, l’administration refusa se réintégration dans l’enseignement et il s’occupa de la Fédération des locataires comme secrétaire fédéral. Il était marié avec Elise Dugonnet, veuve de guerre, sans profession, membre du Parti communiste.

En 1933, la commission des cadres jugeait la biographie qu’il avait remplie « trop brève », « insuffisante », et précisait « n’est pas d’accord avec la tactique ’classe contre :classe’ du parti (tendances opportunistes). ». Une autre notation, de la main de Maurice Tréand, le qualifiait sans hésitation d’ » opportuniste ». Il était cependant classé « A », parmi les dirigeants à maintenir dans leurs fonctions.

Jean Roméas fut élu conseiller municipal de Saint-Étienne le 12 mai 1935 sur la liste du Front populaire présentée au second tour par Louis Soulié. Candidat communiste aux élections législatives de 1936 dans la circonscription d’Yssingeaux (Haute-Loire), il n’obtint que 1 083 voix sur 21 289 inscrits, mais la propagande faite pour cette élection permit au PC de s’implanter dans un arrondissement considéré jusque-là, selon Le Cri du peuple, « comme réfractaire à toute idée de progrès et d’avant-garde ». Le 17 juillet 1936, Jean Roméas présida le premier congrès communiste de l’arrondissement d’Yssingeaux où quatorze cellules étaient représentées.

Délégué officiel du Parti communiste dans la région, Jean Roméas fut élu, en 1937, vice-président du comité de Rassemblement populaire de l’arrondissement d’Yssingeaux.

Déporté en Algérie pendant la guerre, il y mourut le 30 septembre 1944 avant le retour des déportés.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article129523, notice ROMÉAS Jean, Philémon par Jean Lorcin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 9 décembre 2011.

Par Jean Lorcin

SOURCES : RGASPI, 495 270 535, autobiographie sans date [1933] numérotée 968 et notée A (notes de Claude Pennetier). — Arch. Nat. F7/13105, 13116, 13121, 13125, 13749. — Arch. Dép. Loire, 6 M 62. — La Tribune républicaine, 14 juillet 1930. — Le Mémorial de la Loire, 11 novembre 1935. — André Moine, Déportation et Résistance en Afrique du Nord (1939-1944), Paris, Édit. Sociales, 1972. — Etat civil de Mazey-Saint-Voy.

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