RONDEAU Pierre, Camille

Par Jean-Jacques Doré

Né le 24 juillet 1895 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) le 24 juillet 1947 ; préposé au service des douanes ; secrétaire du syndicat des Douanes actives du Havre de 1926 à 1928 ; communiste.

Fils d’un cordonnier, Pierre Rondeau entra au service des douanes du Havre le 1er décembre 1919 et donna son adhésion au syndicat autonome des Douanes actives et au Parti communiste en 1922.

De 1923 à 1926, il fut le fidèle adjoint du secrétaire Robert Storez, le bureau était complété par Pierre Roger puis Roger Huitel (trésoriers). En juillet 1926, il fut délégué à Fécamp (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) pour convaincre les douaniers du port de se joindre au mouvement de grève du zèle déclenché au Havre.

Lorsque Storez quitta Le Havre après son élection de secrétaire fédéral adjoint, il lui succéda au secrétariat du syndicat le 28 août 1926. Moins charismatique que son prédécesseur, il était cependant très écouté et largement suivi par ses camarades ; il préserva ainsi la représentativité et la force de son organisation qui comptait 650 préposés sur 700 salariés.

Le 24 mai 1927, il fut sanctionné par son administration à vingt mois de retard d’avancement pour insubordination et abandon de poste alors qu’il avait pris en charge la direction de la cellule communiste et la rédaction de son organe La Douane rouge. Ce cumul généra pourtant au mois de juin la défection des sous-officiers qui créèrent leur propre syndicat.

Réélu secrétaire en janvier 1928, Rondeau, à l’instigation des dirigeants du Parti communiste, qui appréciaient ses talents d’orateur, souhaitaient lui confier une tournée de propagande en Algérie. Il se préparait à déposer sa demande de mutation, lorsque brusquement, en décembre 1928, il démissionna de son poste de secrétaire des Douanes actives et quitta le Parti communiste pour rejoindre la Ligue syndicaliste (voir Maurice Chambelland).

Il apparut une dernière fois le 5 novembre 1929, lorsqu’il condamna publiquement La Douane rouge pour ses critiques à l’encontre de Piquemal et Métayer, les secrétaires fédéraux minoritaires.

Rondeau parti, le syndicat perdit près de 200 adhérents hostiles à la main-mise du Parti communiste.

Pierre Rondeau mourut au Havre le 24 juillet 1947.

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Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article129552, notice RONDEAU Pierre, Camille par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 4 octobre 2020, dernière modification le 3 octobre 2020.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Nat. F7/13713. — Arch. Dép. Seine-Maritime Sûreté générale rapports mensuels des commissaires spéciaux 1924-1928 non classés Réunions de fonctionnaires dossier non classé, 1 MP 343 Dossiers individuels des membres du PCF de L à Z,1 MP 535 Manifestations politiques et syndicales, 4 MP 2604 et 2801. — État civil.

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