ROSSI Marin, Philippe

Par Annie Pennetier

Né le 17 juillet 1897 à Hussigny-Godbrange (Meurthe-et-Moselle), mort le 22 janvier 1966 à Agen (Lot-et-Garonne) ; mineur ; militant communiste

Fils d’un ouvrier mineur et d’une mère au foyer, Marin Rossi travaillait comme mineur de fer à d’Hussigny-Godbrange, à Longwy et également dans des mines luxembourgeoises proches d’Hussigny. Il s’était marié dans sa commune natale le 29 avril 1919 avec Germaine Czaïka, fille de Lucas Czaïka, émigré polonais.La famille vivait dans une baraque en bois, dans le quartier de la « Basse Italie », peuplé de la moitié d’Italiens ayant fui la misère. Affecté spécial pendant la guerre, il fut incorporé dans l’armée le 4 juin 1919 puis démobilisé le 2 octobre 1919, grâce à son statut de soutien de famille, son fils était né le 31 août 1919.
Il fut trésorier du syndicat unitaire des mineurs d’Hussigny-Godbrange puis en janvier 1927, secrétaire permanent du syndicat régional unitaire des mineurs de fer des bassins de Briey et Longwy, lors de sa création. En 1928, il en devint trésorier.
Militant communiste, il était à la même époque secrétaire du rayon de Longwy-Hussigny et fut candidat aux élections cantonales d’octobre 1931 à Longwy. En 1938, il travaillait aux mines Raty, à Hussigny, d’où il fut licencié après la grève du 30 novembre. Les directions des mines et des usines du bassin firent passer la consigne de ne pas l’embaucher ; de longues périodes de chômage s’en suivirent. Sa maison servait aux réunions de cellule, avec beaucoup de discrétion en raison des menaces d’expulsion qui pesaient sur les étrangers italiens. Des Allemands anti-nazis y trouvaient également refuge avant de rejoindre les républicains espagnols.
En septembre 1939, il fut réquisitionné pour continuer à extraire le minerai de fer indispensable pour l’armement. La population civile fut évacuée, Hussigny étant localisé au-delà de la ligne Maginot. Après trois jours de transport dans un wagon de marchandises, les familles furent réparties dans le canton de Lesparre, sa femme et ses trois enfants dans une maison réquisitionnée de la commune de Gaillan-en-Médoc. Marin Rossi les rejoignit et travailla dans une exploitation forestière comme bûcheron avec son jeune fils Vladimir né le 14 juin 1927.
Le 25 septembre 1942, des gendarmes français de Lesparre vinrent l’arrêter alors qu’il travaillait à la vigne. Il renonça à s’enfuir craignant une assignation à résidence pour sa famille, écrivit son fils Vladimir dans ses mémoires. Celui-ci rejoignit le maquis en avril 1944.
Interné politique au camp de Mérignac-Beaudésert (Gironde), Marin Rossi y resta presque deux ans, du 26 septembre 1942 au 21 août 1944. Le 21 septembre 1942, 70 otages avaient été fusillés au camp de Souges près de Bordeaux et 46 à Paris, sous les ordres de Oberg commandant du RSHDA, à Paris.Il échappa à la sélection des otages pratiquée par les Allemands.

Sa demande d’homologation d’appartenance à la Résistance Intérieure Française RIF lui fut refusée en 1952. Le 5 mars 1955, le statut d’interné politique lui fut attribué pour la période allant du 25 septembre 1942 au 22 août 1944.
Sa domiciliation était alors 185 Faubourg Saint-Vincent à Orléans (Loiret).

Marin Rossi mourut le 22 janvier 1966 à Agen (Lot-et-Garonne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article129659, notice ROSSI Marin, Philippe par Annie Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 24 février 2020.

Par Annie Pennetier

Marin Rossi en 1965. Clichés de la famille.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13129. — Arch. Dép. Meurthe-et-Moselle, M 641. — La Lorraine ouvrière et paysanne. — SHD Vincennes, GR 16 P 520986. — Témoignages d’Alain Rossi, 29 octobre 2019, 23 décembre 2019 ; extrait du registre des entrées au camp de Mérignac-Beaudésert.

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