ROUDEILLAC Gaston, Octave [ROUDEILLA dit]

Par Jacques Girault

Né le 3 juin 1883 à Claviers (Var), mort le 21 décembre 1944 à Draguignan (Var) ; entrepreneur en électricité ; militant socialiste à Draguignan ; vénérable de la Franc-maçonnerie.

Indiqué "Roudeilla" à l’état civil de Claviers et de Draguignan, fils d’un boulanger, militant socialiste actif, Gaston Roudeillac exploitait une petite entreprise d’électricité industrielle et automobile à Draguignan. Il se maria en septembre 1905 à La Londe (Var). Le couple eut deux garçons.

Militant du Parti socialiste SFIO au milieu des années 1920, secrétaire de la section locale, Gaston Roudeillac fut délégué au congrès fédéral de Toulon en janvier 1930.

Initié le 18 juillet 1920 à la loge L’Égalité (Grand Orient de France), il en devint le trésorier, puis le vénérable le 21 novembre 1926 et le resta jusqu’à son décès. Il joua, à ce titre, un rôle local de première importance, défilant par exemple en tête du cortège, le 12 février 1934, lors de la manifestation antifasciste de Draguignan. Militant de la Ligue des droits de l’Homme, président de l’organisation à Draguignan en 1933, il devint membre du comité fédéral au congrès départemental d’avril 1934, puis vice-président en avril 1935. Il joua aussi un rôle au Bureau de Bienfaisance, à la Caisse d’Epargne et au Cercle local de la Ligue de l’Enseignement.

Au tribunal de Commerce de Draguignan, Gaston Roudeillac exerça pendant quelques années des fonctions de juge suppléant à partir du 19 juin 1923, titulaire le 5 décembre 1929 jusqu’en mars 1931.

Gaston Roudeillac ferma la loge par anticipation le 16 juin 1940 et cacha les archives maçonniques dans son caveau de famille au cimetière de Claviers. Contacté par le Comité d’action maçonnique et par Paul Custaud*, il participa à la reconstitution de la Franc-maçonnerie dans le département à partir de septembre 1940. Jusqu’à la Libération, il assura la permanence maçonnique à Draguignan. Lors de l’exposition anti-maçonnique « la Franc-Maçonnerie dévoilée » à Paris, le fauteuil du vénérable et le drap mortuaire furent exposés. Président de la Société civile, il provoqua une réunion de reprise chez lui, le 17 août 1944 puis demanda un local pour la loge, le 7 septembre 1944. Il participa à la formation de "Combat" et diffusa dès sa parution Franc-tireur. Il fut chargé du service social des MUR dans l’arrondissement.

Selon Le Réveil socialiste, à ses obsèques civiles, en tête du cortège funèbre, derrière le drapeau du Parti Socialiste, cravaté de crêpe, les cordons du poêle étaient tenus notamment par des dirigeants de la Libre Pensée et de la Caisse d’Epargne. Devant sa tombe à Claviers, Charles Veyrac*, son successeur, lui rendit hommage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article129747, notice ROUDEILLAC Gaston, Octave [ROUDEILLA dit] par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 26 juillet 2012.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 46, 18 M 91. — Renseignements fournis par la famille de l’intéressé. – Notes du Tribunal de commerce de Draguignan et de Maurice Mistre.

ICONOGRAPHIE : Portrait dessiné paru dans {Le Var}, 3 juin 1928.

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