ROUSSEL Fernand, Sylvain

Par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule

Né le 16 mai 1902 à Paris (XVIIIe arr.), mort le 28 janvier 1967 à Douelle (Lot) ; fondeur typographe, employé d’octroi puis secrétaire de mairie ; secrétaire des Jeunesses socialistes d’Ivry-sur-Seine (Seine) ; militant communiste ; résistant.

Fils de Paul Roussel, militant socialiste et de Jeanne Curiou, tous deux artisans tailleurs, Fernand Roussel était le petit-fils de Ferdinand Roussel, qui fut le premier maire guesdiste de la région parisienne, à Ivry-sur-Seine (Seine). Fernand Roussel y passa le Certificat d’études primaires puis fut admis à l’École Estienne en 1915 où il apprit le métier de fondeur typographe.

Très jeune Fernand Roussel accompagna son père et son grand-père à des réunions politiques. Pacifiste pendant la Première Guerre mondiale, il adhéra au Comité pour la reprise des relations internationales et propagea les idées de la conférence de Zimmerwald ; il fut même arrêté en 1917 lors du procès d’Hélène Brion.
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Cet engagement précoce perturba sa scolarité : il quitta finalement l’Ecole Estienne, au bout de trois années, au lieu de quatre. La direction de l’école nota à son propos : "pour travailler de suite chez M. Allain Guillaume. Esprit imbu de théories socialistes qu’il comprenait très mal. Exerçait plutôt une influence mauvaise sur ses camarades."

En 1919, Fernand Roussel reconstitua à Ivry-sur-Seine le groupe des Jeunesses socialistes dont il devint le secrétaire. Il se montra partisan de la IIIe Internationale et fut un des premiers ivryens à rallier les rangs du Parti communiste. Il fit alors la connaissance de Marguerite Chesneau qui lui fit rencontrer Charles Rappoport* et Marcel Cachin*.

Réformé, il se maria en 1922 et fut embauché comme surveillant auxiliaire à l’octroi de Vitry. En 1925, bénéficiant de la loi d’avril 1923 sur les emplois réservé aux victimes de guerre, il réussit l’examen de commis. Suivant des cours à la faculté de Droit où il obtint le certificat de capacité en droit et au conservatoire des Arts et Métiers, il assura comme sous-chef de service le secrétariat du docteur Robert-Henri Hazemann* au service d’hygiène de la mairie de Vitry. En conflit avec le maire, Charles Rigaud*, il quitta Vitry. De 1930 à 1934 il remplit les mêmes fonctions à la mairie de Suresnes dont le maire socialiste était Henri Sellier* et de 1934 à 1937 à Charenton. En 1937, il devint secrétaire général de mairie à Gentilly ; il fut rétrogradé en 1941 par le gouvernement de Vichy aux fonctions de sous-chef du service des sports d’Asnières.

Toujours militant communiste, Fernand Roussel s’était présenté aux élections législatives de 1936 dans la circonscription de Cahors (Lot) sur la demande de son ami Pierre Périé*, ancien maire de Vitry. Il recueillit 2 786 voix sur 20 789 inscrits.

Résistant sous l’Occupation, il entra dans la clandestinité et rejoignit en 1942 les FTPF. Il participa à la libération de la mairie de Saint-Denis contre les doriotistes.

Après la guerre, Fernand Roussel fut secrétaire général de la mairie de Saint-Denis jusqu’en 1965 puis se retira dans le Lot poursuivant bénévolement ses activités de conseiller juridique au Logement dyonisien et à la Société calorifique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article129947, notice ROUSSEL Fernand, Sylvain par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 10 avril 2020.

Par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule

ŒUVRE : Avec R.-H. Hazemann et Proquitte, « Les Lotissements dans la banlieue de Paris et leurs répercussions sur la santé publique », Revue d’hygiène, T. L., n° 5, mai 1928. — Avec M. Toursière, « Du soleil toute l’année pour les enfants de la banlieue de Paris », Le Mouvement sanitaire. — « La crise du logement et l’hygiène », Le Progrès médical, n° 46, 10 novembre 1928.

SOURCES : Registre des élèves, Ecole Estienne, Arch. Paris. - Arch. familiales. — Témoignage de Madame F. Martinez. — l’Humanité, 27 janvier, 7 et 28 juillet 1921. — Arch. Com. Ivry-sur-Seine.

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