ROUSSEL Paul, Jean-Baptiste, Isidore

Par Yves Le Maner

Né le 30 avril 1884 à Armentières (Nord), mort le 22 décembre 1962 à Houplines (Nord) ; ouvrier tisserand ; militant syndicaliste, socialiste, puis communiste du Nord.

Fils de tisseurs, Paul Roussel entra lui-même au tissage à l’âge de douze ans et milita très tôt au syndicat du Textile d’Houplines et de ses environs. Il adhéra au POF en 1900 et rejoignit la SFIO lors de l’unité socialiste de 1905.

A son retour de la Première Guerre mondiale, il reconstitua le syndicat du Textile dont il devint secrétaire et trésorier. Élu conseiller municipal d’Houplines en 1919, il se rallia au Parti communiste dès la scission de 1921 et parvint à susciter l’adhésion de son syndicat à la GGTU. Très actif, il créa à Houplines une section de l’Association républicaine des anciens combattants ; il appartenait alors à la commission administrative de la Fédération du Nord de cette organisation. Candidat aux élections législatives de 1924 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan, il recueillit 64 696 voix sur 507 546 inscrits. Licencié, mis à l’index par les patrons des usines de la vallée de la Lys, Paul Roussel subsista en faisant de petits métiers et en tenant un estaminet. Il continua néanmoins à diriger le syndicat unitaire du Textile d’Houplines et, en 1928, peu après la naissance du syndicat d’Armentières, il fut l’un des principaux artisans de la fusion entre les deux organisations. Paul Roussel fut maintenu au secrétariat de la section d’Houplines et nommé trésorier du nouveau groupement, le syndicat CGTU d’Armentières-Houplines et environs. Dans un questionnaire rempli pour le Parti communiste en 1930, il disait avoir travaillé en entreprise pendant trente et un ans et être hors de l’entreprise depuis trois ans. Cette formule concernait généralement les permanents mais rien n’indique que ce soit le cas de Paul Roussel. Pendant cette période, il dirigea également le sous-rayon d’Houplines du Parti communiste (deux cellules locales), rattaché au rayon d’Armentières-Houplines (voir Maurice Fago*).

Élu, à la fin de l’année 1934, trésorier du syndicat fraternel du Textile d’Armentières-Houplines résultant de la fusion des groupements unitaires et confédérés, dont le secrétaire était Ernest Vigreux*, Paul Roussel faisait alors figure de leader local incontesté du Parti communiste à Houplines. Constamment réélu aux municipales, il avait bénéficié des conseils de Gabriel Coisne* lors du séjour de ce dernier à Houplines, et il dirigeait l’ensemble des groupements d’obédience communiste (SRI, ARAC, etc.) de la partie est de l’agglomération armentiéroise.

Mais, brutalement, en 1937, il quitta son foyer, la région, et ses responsabilités syndicales et politiques, pour s’installer à Paris. Il ne revint à Houplines qu’en 1962.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article129961, notice ROUSSEL Paul, Jean-Baptiste, Isidore par Yves Le Maner, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 décembre 2012.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 37/75, M 37/76B, M 154/191. — RGASPI, Moscou, 495 270 1302, questionnaire daté du 30 juillet 1930 (peu utile). — J.-C. Héras, MM, Lille III, 1973, op. cit. — Rens. mairie d’Armentières.

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