ROUX Alphonse, Marius

Par Jacques Girault

Né le 17 février 1891 à Trans (Var), mort le 2 novembre 1974 à Trans ; inspecteur de police ; résistant ; militant socialiste ; adjoint au maire de Trans.

Fils d’une journalière agricole et d’un journalier agricole, héritier de quelques terres, travaillant épisodiquement comme ouvrier de filature et de bouchonnerie, membre du cercle rouge puis du Parti socialiste SFIO, Alphonse Roux, comme son frère Joseph Roux, reçut les premiers sacrements catholiques. Après avoir obtenu le Certificat d’études primaires, il travailla à Marseille (Bouches-du-Rhône) chez un négociant d’épicerie en gros comme charretier-commis et suivit les cours de l’Université populaire tout en faisant partie des Jeunesses syndicalistes révolutionnaires et du Comité de défense sociale. Appelé sous les drapeaux dans les Chasseurs alpins au camp de Carpiagne en 1911, inscrit au carnet B, mobilisé en août 1914 comme caporal téléphoniste dans un régiment d’Infanterie alpine, gravement blessé le 14 août à Coincourt près de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), il fut fait prisonnier le 22 août dans l’hôpital auxiliaire de cette ville. Envoyé en Allemagne en train sanitaire, il séjourna à l’hôpital de Mannheim, puis à Ratstadt et à Darmstadt avant d’être envoyé en Suisse à Lézin, le 7 février 1916, pour "tuberculose" ou "bronchite suspecte" selon les documents. Rentré en France le 11 juin 1917, démobilisé le 22 mars 1919, de retour à Trans, socialiste comme son frère avec qui la police le confondait parfois, il prit part aux campagnes électorales du Parti socialiste SFIO en 1919, soutenant notamment Gustave Fourment, ami personnel de son père. Pendant deux années, surveillant à l’Ecole normale d’instituteurs de Draguignan, il y suivit les cours. Libre-penseur, il fut initié en Franc-Maçonnerie (Grand Orient de France) dans le courant de 1920.

Alphonse Roux se maria en janvier 1921 à Trans. Le couple eut trois enfants.

Reçu au concours d’inspecteur de la Sûreté nationale, le 15 septembre 1920, Alphonse Roux fut affecté en janvier 1921, au commissariat spécial de Reims (Marne) et y resta jusqu’en 1940, devenu inspecteur principal et officier de police judiciaire, suivant tout particulièrement les mouvements sociaux et les problèmes du vignoble. Électeur socialiste, toujours franc-maçon, exerçant des responsabilités locales dans le syndicat CGT de la police et dans la mutualité, il soutint les “Amis de Syndicats“ à la fin des années 1930. En 1940, il fut versé de la police politique et économique, avant d’être "déclaré démissionnaire d’office" par arrêté ministériel du 26 janvier 1942, comme dignitaire franc-maçon, licencié le 1er mars, puis "mis à la retraite d’office" par arrêté du 25 septembre 1943.

Alphonse Roux entra alors dans une entreprise d’ébénisterie de Houilles (Seine-et-Oise/Yvelines). En liaison avec la Résistance (renseignement, noyautage de la police, aide aux Israélites, selon l’attestation du délégué pour la police du mouvement Libération-Nord), réintégré, le 19 août 1944, dans la police comme commissaire de première classe, il fut affecté à la direction des renseignements généraux à Paris, à la tête de la section Archives.

Retraité, Alphonse Roux revint s’installer à Trans et réadhéra au Parti socialiste SFIO. Toujours libre-penseur et franc-maçon, élu conseiller municipal à partir d’octobre 1947, membre des commissions des finances, du ravitaillement et de l’agriculture, il fut premier adjoint de 1953 à 1965. A la fin des années 1950, secrétaire de la section socialiste SFIO de Trans, il participait aussi au comité fédéral.
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Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130053, notice ROUX Alphonse, Marius par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er janvier 2019.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 59 4 1. — Arch. Jean Charlot (Centre d’histoire sociale du XXeme siècle. Université de Paris). — Presse locale. — Sources orales. — Rens. du fils de l’intéressé.

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