ROUZIER Alphonse, Arsène

Par Antoine Olivesi

Né le 16 juillet 1912 au Mans (Sarthe), mort le 28 octobre 1999 à Marseille (4e arr., Bouches-du-Rhône) ; ouvrier boucher et permanent syndical dans le Midi ; militant syndicaliste ; militant communiste.

Fils de Alphonse Prosper Rouzier, ouvrier boulanger, et de Valérie Modeste Rottier, employée aux contributions indirectes, Alphonse Rouzier quitta l’école dès l’âge de neuf ans et demi et travailla à mi-temps dans les fermes. Devenu apprenti boucher en 1925, il exerça ce métier jusqu’en 1975.

Membre des Jeunesses communistes à Nîmes (Gard) en 1932, puis du bureau régional des JC à Marseille (Bouches-du-Rhône) en 1934, il avait adhéré au syndicat CGTU des ouvriers bouchers en 1933 et en devint secrétaire à la fin de 1934. Membre de la commission administrative de la Fédération CGTU en 1935, il fut l’un des dirigeants des grèves de juin 1936 dans l’Alimentation.

Membre du Parti communiste depuis 1933, Alphonse Rouzier devint gérant de Rouge-Midi en novembre 1936 en remplacement de Louis Posiello*. Il fut, à ce titre, plusieurs fois arrêté et incarcéré et condamné à de lourdes amendes. Poursuivi en octobre 1938 pour diffamation à l’encontre des Forges et Chantiers de la Méditerranée, condamné à une amende de 365 F, il fut ensuite arrêté pour son non paiement et purgea une contrainte par corps à la prison Saint-Pierre.

Après la réunification syndicale, Alphonse Rouzier devint secrétaire de l’Union départementale de l’industrie de la Viande qu’il représenta notamment au congrès fédéral de juin 1939. Il était membre du bureau régional communiste en 1939.

Inscrit sur la liste des militants à surveiller dès le mois de septembre 1939, Alphonse Rouzier fut arrêté le 4 octobre 1939, puis incarcéré de nouveau le 1er mars 1940. Il fut l’objet d’un arrêté préfectoral d’internement qui l’envoya dans plusieurs camps dont, à son ouverture le 20 juin 1940, celui de Chibron (commune de Signes, Var). Il fut inculpé d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État le 19 décembre 1940 et déféré devant le tribunal maritime de Toulon qui le condamna à cinq ans de prison, 5 000 francs d’amende, 20 ans d’interdiction de ses droits civiques pour propagande communiste, le 28 janvier 1941. Il connu diverses prisons dont, en dernier lieu, la centrale d’Eysses, d’où il fut déporté à Dachau et Allach. Il fut libéré le 30 avril 1945 et rentra en France en juin.

Par la suite Alphonse Rouzier reprit ses fonctions syndicales et fut permanent jusqu’en 1948, puis, redevenu boucher, devint petit patron. Il présida plusieurs organisations proches du PCF, telle la Fédération des déportés des Bouches-du-Rhône.

Il s’était marié le 15 juin 1946 à Marseille avec Magdeleine Sylvie Rosier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130138, notice ROUZIER Alphonse, Arsène par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 26 juin 2018, dernière modification le 21 septembre 2021.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/10933, 11246, 11249. — Arch. Dép. Var, 4 M 291. — SHD Toulon, registre d’écrou de la prison maritime 90 160. — site Mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 526052 (nc). — Le Petit Provençal, 25 et 6 juin 1939. — Rouge-Midi, 19 février 1937, 21 octobre 1938. — Marseille-Matin (id.). — Stéphane Courtois, La politique du PCF et ses aspects syndicaux, Th., op. cit. — A. Mouton, Notes d’un vétéran, op. cit. — Réponse du militant à G. Righetti.. — État civil. ⎯ notes Jean-Marie Guillon.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable