SABIANI Simon, Pierre

Par Antoine Olivesi

Né le 14 mai 1888 à Casamaccioli (Corse), mort le 29 septembre 1956 à Barcelone (Espagne) ; transitaire ; militant socialiste, puis communiste, puis socialiste-communiste ; conseiller municipal, conseiller d’arrondissement et conseiller général de Marseille entre 1919 et 1940 ; premier adjoint au maire de cette ville de 1929 à 1935 ; député des Bouches-du-Rhône de 1928 à 1936 puis dirigeant du PPF de Jacques Doriot.

Simon Sabiani était le fils d’un petit propriétaire du Niolo, région la plus montagneuse de la Corse, qui avait épousé une institutrice, Marie-Ignace Casalta, originaire de Cervione. Cette dernière fut nommée, pour son premier poste, à Casamaccioli, s’y maria et y séjourna jusqu’à sa mort après être devenue la doyenne du corps enseignant français.

Les époux Sabiani eurent sept enfants, dont cinq garçons. Le père fit de la politique locale dans le clan républicain « antigaviniste », donc contre les conservateurs. La mère eut beaucoup d’influence sur son fils Simon, ainsi que la sœur aînée, plus tard professeur. Elles lui communiquèrent le goût de la lecture tout en ayant du mal à discipliner un jeune garçon vif, ardent et querelleur. Dans son autobiographie, Colère du peuple, Simon Sabiani évoque lui-même son enfance, puis ses études comme interne à partir de 1900 au lycée de Bastia où un bulletin le décrit comme un « élève turbulent, agité, intelligent, peu enclin au travail », plus littéraire que scientifique. Selon son témoignage, Simon Sabiani, qui obtint son baccalauréat de philosophie en 1906, se lia d’amitié avec Gustave Chipponi* et Pierre Mattei, qu’il retrouva plus tard à Marseille, et aurait collaboré avec eux à L’Idée, journal socialiste bastiais. Il lisait beaucoup : Marx, Proudhon, des théoriciens socialistes, des auteurs classiques et manifestait déjà des qualités oratoires indéniables.

Simon Sabiani débarqua en 1907 à Marseille où son frère François Sabiani était avocat. Il voulait entreprendre des études de notariat et s’inscrivit à la faculté de droit d’Aix-en-Provence. Mais une double otite et des revers familiaux (son père dut vendre des terres et aller travailler comme comptable à Bastia) l’obligèrent à interrompre ses études. Il envisagea alors une carrière militaire et prépara, comme caporal, le peloton des EOR à Aix, mais après une fièvre typhoïde compliquée de méningite, il fut réformé n° 1.

Simon Sabiani exerça ensuite divers métiers à Marseille, notamment dans une chemiserie. Il s’installa définitivement à Marseille en 1913. En 1934 dans Rouge-Midi, Léger Tarnat* affirma qu’en 1912, aux élections municipales, le frère de Simon Sabiani, François Sabiani, avait failli être candidat contre Chanot (modéré) qui fut élu maire de Marseille à la suite de ce scrutin. Or, en 1914, Simon Sabiani, comme son frère du reste, fit campagne pour Chanot dans la 1re circonscription (quartiers du vieux et des nouveaux ports) aux élections législatives. Il fut mêlé à une bagarre au cours d’une réunion politique de l’adversaire de Chanot, Bergeon, le 24 avril 1914. Simon Sabiani prétendra plus tard avoir été en désaccord avec son frère et n’avoir soutenu Chanot que par devoir ainsi que par solidarité corse. En effet, Simon Sabiani appartenait au comité électoral de Chanot et faisait son apprentissage sous la direction d’un homme politique corse influent, Roch Olivier Colombo (progressiste), dans le 4e canton de Marseille qui deviendra plus tard son fief. Grâce à Colombo et à son frère, François Sabiani, Simon Sabiani avait obtenu un emploi stable à la compagnie des Docks. Il suivait donc fidèlement les méandres subtils de la politique de clientèle, mais on peut le classer alors parmi les chanotistes, c’est-à-dire la droite nationaliste marseillaise.

Il n’est donc pas surprenant que Simon Sabiani, lorsque la guerre éclata, ait quitté la Corse, où il était revenu au début de l’été, pour Toulon, et réussissait à se faire incorporer à Aix, au 112e régiment d’infanterie de ligne. Pendant la guerre, Simon Sabiani fit preuve d’une bravoure que ses adversaires, par la suite, ne lui ont jamais déniée. Dans ce conflit, où trois de ses frères, notamment François Sabiani, furent tués, lui-même se battit avec un courage qui lui valut cinq blessures, les galons de lieutenant, quatre citations dont une assortie de la Croix de guerre avec palmes, et la Légion d’honneur à titre militaire. En juin 1915, il perdit l’œil droit à Douaumont, ce qui lui vaudra d’être surnommé plus tard, en corse « U Guercho » (le borgne). Il devait porter un œil de verre dont la fixité allait devenir légendaire. Celui qu’on appela le Lion de l’Argonne ou le Bayard corse, fut hospitalisé à Bourges, puis termina sa convalescence en Corse. En 1917, il fut, un temps, instructeur militaire à Toulon où il eut à intervenir pour calmer des soldats manifestant avant de s’embarquer pour le front d’Orient, et où il aurait lui-même, par ailleurs, évolué vers le pacifisme.

Libéré le 1er avril 1917, pensionné à 100 %, marié depuis avril 1916, avec Pasquine Julie Agostini, fille d’un conseiller municipal de Bastia, union qui donna naissance à trois enfants, Simon Sabiani revint à Marseille et y fonda une maison de transit (import-export), près de la Joliette. Il avait peu de capitaux mais de nombreux appuis et des associés, Barral, Chipponi, Lucien Mangiavacca* qui le suivront dans son aventure politique.

Car la politique attira à nouveau très vite Simon Sabiani. L’expérience de la guerre, le spectacle de l’horreur, la réflexion, le conduisirent, dira-t-il plus tard, à l’internationalisme. Ses adversaires ne voulaient voir dans son comportement qu’un pur et simple arrivisme, la conjoncture politique à Marseille étant, à l’époque, favorable aux socialistes. Simon Sabiani adhéra à la SFIO, semble-t-il, en avril 1919, mais un rapport du 2 décembre 1918 le classait déjà parmi les plus révolutionnaires favorables aux Soviets. Il réorganisa la 4e section, présida le comité d’intérêts du quartier du Lazaret, collabora à L’Égalité, fit de la propagande pour l’adhésion à la IIIe Internationale.

Simon Sabiani était aussi secrétaire des pupilles de la Nation. Il établit, donc, à la fois les bases d’une influence locale concrète en prévision du jeu électoral tout en adoptant les positions idéologiquement les plus violentes. Ainsi, il participa à la campagne électorale de l’automne 1919 pour les élections législatives, porta la contradiction avec, déjà, des troupes de choc aux adversaires des candidats SFIO, empêchant notamment Léon Daudet de prendre la parole. Et pour les élections municipales, il fut retenu comme candidat sur la liste de coalition formée entre Siméon Flaissières* et les socialistes unifiés ; il fut élu le 30 novembre 1919 avec 41 445 suffrages sur 114 617 inscrits. Puis, aux élections cantonales, en décembre, Sabiani fit campagne pour la réélection de Dominique Duverger* (SFIO) au conseil général dans le 4e canton.

Selon Léger Tarnat, Simon Sabiani faisait déjà partie du comité restreint des élus SFIO qui décidaient, en privé avec Léon Bon* et Jean Costes*, de la politique locale et des avantages qu’elle pourrait rapporter, au lendemain de la guerre, notamment dans le renouvellement des conventions entre la ville et les diverses compagnies (Gaz, Électricité, Tramways). Simon Sabiani aurait servi d’arbitre entre le groupe Bon-Costes et le reste du conseil municipal, lui-même recevant diverses délégations. Populaire, généreux, venant en aide aux plus déshérités parmi les habitants des vieux quartiers auxquels il faisait distribuer des bons de pain, des secours, recevant tout le monde à son bureau, à la mairie, il aurait établi également, déjà, des contacts avec les hommes du milieu des vieux quartiers et amorcé ainsi une sorte d’engrenage dont il ne pourra jamais plus, par la suite, se défaire.

Ces pratiques ne furent pas incompatibles avec son passage au Parti communiste. Simon Sabiani avait réorganisé, en juillet 1920, le comité des Soviets, créé deux ans plus tôt par Marceau Desmoutier* et fut délégué après le congrès fédéral d’Arles, en février 1920, au congrès de Strasbourg. Selon le témoignage de François Guidicelli*, Sabiani aurait alors été très sincèrement communiste. Selon Léger Tarnat, se sentant barré par Léon Bon et Henri Tasso* à la mairie, il aurait préféré jouer la carte du nouveau parti.

Quoi qu’il en soit, il fut l’un des premiers à y adhérer après le congrès de Tours et participa à la préparation du congrès de Marseille, l’année suivante. A l’hôtel de ville, Simon Sabiani siégea dans l’opposition au conseil municipal, votant contre le renouvellement des conventions, tout en conservant, selon Léger Tarnat, des relations occultes avec Léon Bon. Léger Tarnat lui reconnaît, cependant, des qualités d’organisateur et de propagandiste pendant les deux années qu’il passa au PC. Sabiani se montra très social, très près du peuple, faisant participer les employés de sa maison de transit aux bénéfices de cette dernière. Cette fonction de transitaire était importante dans la mesure où elle permettait de servir de façade à la propagande communiste outre-mer, à la correspondance avec les ports soviétiques de la mer Noire, à la distribution de tracts et de brochures, et aux transferts de fonds. A ce titre, Simon Sabiani fit partie du comité secret des sept qui était en liaison avec le comité directeur national du PC. Un épisode mal éclairci de cette activité est l’affaire du naufrage du navire anglais Hornsee. Un rapport du préfet au ministre de l’Intérieur sur enquête de ce dernier, en date du 6 mars 1922, signale des tractations existant entre la maison Sabiani et Cie et le gouvernement soviétique. Simon Sabiani, « l’un des plus ardents communistes de Marseille », avait été chargé par le comité d’assistance et de secours aux Russes victimes de la famine, en 1921, — comité organisé, sur le plan local, par le PC, l’UDU et l’ARAC des Bouches-du-Rhône —, de procéder à l’achat et au chargement de marchandises destinées à Odessa, notamment 10 000 sacs de riz. Un télégramme de Simon Sabiani, daté du 24 novembre 1921, annonça le départ le jour même du vapeur « au camarade commissaire du gouvernement des Soviets d’Odessa ». Or le navire fit naufrage en mer Noire, et les compagnies d’assurances refusèrent de payer la cargaison évaluée à un million de francs. Ce problème d’assurance donna lieu par la suite à des insinuations défavorables à Sabiani.

Membre du comité pour l’amnistie intégrale, chargé par Mayoux en juillet 1921 de constituer une garde rouge à Marseille, pour lutter contre la CGT, Simon Sabiani se prépara surtout à aborder les élections cantonales de 1922. Toujours selon Léger Tarnat (qui s’appuie sur le témoignage de Gabriel Péri*), systématiquement hostile, la commission exécutive de la Fédération communiste des Bouches-du-Rhône aurait été opposée au cumul des fonctions de conseiller municipal et de conseiller d’arrondissement et Simon Sabiani aurait promis, en cas de victoire, de démissionner de l’un de ses deux mandats.

Simon Sabiani fit donc sa campagne dans le 4e canton contre le socialiste Paul Blanc (voir Paul Édouard Blanc* et Toussaint Franchi* (Entente républicaine). Il attaqua violemment la gestion des socialistes de l’hôtel de ville et leur reprocha en outre d’avoir reçu Millerand. Arrivé en tête au 1er tour avec 1 142 voix sur 7 997 inscrits et 4 050 votants, Simon Sabiani fut élu au second, le 21 mai, avec 2 382 suffrages sur 3 745 votants. Il avait bénéficié du désistement peu enthousiaste de Blanc et de l’appui du Petit Provençal afin d’empêcher le succès éventuel de Franchi. Simon Sabiani se trouva donc être le seul élu communiste du département et se garda bien de renoncer à ses deux mandats. En 1924, on le retrouve administrateur du bureau de bienfaisance. Mais, dans l’intervalle, en 1923, Simon Sabiani avait quitté le Parti communiste.

Au début de 1923, Simon Sabiani participa encore à la campagne antimilitariste contre l’intervention française dans la Ruhr, avec le PC. Il s’en fit exclure, selon Léger Tarnat, parce qu’il n’y avait aucun espoir pour lui dans le parti et qu’il avait trouvé « l’idée géniale de créer un parti plus communiste que le vrai », où il serait enfin le seul maître. En fait, le conflit qui divisa la Fédération communiste des Bouches-du-Rhône opposa le groupe dirigé par Aimé Carlier* et les membres des Jeunesses communistes, soutenus à Paris par Gabriel Péri*, à une fraction où on retrouve Simon Sabiani et ses lieutenants corses ainsi que Flavien Veyren*. Il porta notamment sur le problème du Front unique, des rapports avec Moscou et de la Franc-maçonnerie. Un nouveau congrès se déroula à Miramas, au mois de mars, où, en présence de Gérard Werth* envoyé par le comité directeur, la scission fut consommée : une demande d’exclusion fut faite contre les partisans de Simon Sabiani, c’est-à-dire Joseph Mussa*, Lucien Mangiavacca*, Paul Mattei*, Étienne Ortusi* et il fut laissé au comité directeur le soin de statuer sur les cas particuliers de Flavien Veyren et de Simon Sabiani lui-même.

Deux fédérations communistes se trouvaient donc en présence, la Fédération dite unitaire, c’est-à-dire l’orthodoxe, et la Fédération dite autonome qui entraîna les 1re, 4e, 7e, 11e et 12e sections et qui devint plus tard l’Union socialiste-communiste. Dès le 7 avril, parut le 1er numéro du journal des dissidents, La Vérité communiste. Au congrès fédéral du PC qui se tint de nouveau à Miramas, à la fin septembre 1924, la rupture était consommée. Le rapport moral évoqua l’épuration nécessaire, la reconstitution des nouvelles sections, et notamment de la 4e qui avait suivi en bloc son leader, Simon Sabiani. Selon ce dernier, Marcel Cachin* aurait déploré, en apprenant son départ, la perte d’un militant d’élite.

Désormais et jusqu’en 1932, les rapports avec le PC et Sabiani passeront par des phases de conflit et de rapprochement alternées dans la mesure où Sabiani allait progressivement s’imposer sur le plan local comme un élément de force politique non négligeable s’appuyant sur des couches populaires suffisamment nombreuses et fidèles. Ainsi, aux élections législatives de 1924, Simon Sabiani s’allia à Henry Torrès* pour présenter dans la 1re circonscription des Bouches-du-Rhône, c’est-à-dire l’arrondissement de Marseille, une liste de l’Union socialiste-communiste soutenue par Le Radical, qui obtint plus de voix que la liste du PC, c’est-à-dire 13 899 sur 136 085 inscrits.

Dès cette époque, Simon Sabiani évoqua le thème de l’union entre socialistes et communistes s’intercalant entre les deux partis, l’un bureaucratique et autoritaire « soumis à une discipline de caserne », l’autre ayant obliqué à droite et pratiquant la collaboration de classe. C’était donc l’Union socialiste-communiste qui était « le véritable parti du prolétariat révolutionnaire » dans la ligne de Jules Guesde*, de Jean Jaurès* et déÉdouard Vaillant*. Simon Sabiani conduisit une liste d’Unité ouvrière aux élections municipales le 3 mai 1925 ; il attaqua violemment la gestion de certains édiles de la municipalité sortante et notamment Léon Bon*, puis, après les résultats du scrutin, dénonça la fraude électorale. Là encore, Simon Sabiani, avec qui certains membres du PC auraient voulu constituer une liste commune, mais qui se heurtèrent au refus du secrétaire régional Joseph Roque*, devança la liste communiste, obtenant personnellement 6 399 voix sur 125 646 inscrits et 102 024 votants, pour une moyenne de 4 000 suffrages environ à sa liste et de 3 700 environ pour celle du Bloc ouvrier et paysan. Au second tour, pour quelques sièges en ballottage, il semble que Sabiani ait recommandé de faire voter pour des candidats corses modérés, comme Ausilia, contre les conseillers SFIO les plus discrédités.

Quelques mois plus tard, en juillet, Simon Sabiani se présenta comme communiste indépendant, dans le 4e canton, pour le conseil général, contre le vieux conseiller sortant SFIO Dominique Duverger*, d’origine corse également. Or, Duverger avait déjà annoncé sa retraite politique et ne se représenta que sur ordre de son parti. En outre, son adversaire avait l’avantage de la jeunesse, du dynamisme, n’hésitant pas aussi à recourir à des méthodes d’intimidation et de violence. Les rapports de police de l’époque évoquent les bagarres, l’obstruction systématique des réunions de Duverger par les commandos sabianistes. Dans une lettre au préfet, le 16 juillet 1925, Duverger écrit : « Il souffle dans le quartier du Lazaret un vent de meurtre qui me cause de grandes inquiétudes. » Sabiani fut élu au 1er tour avec 2 362 voix contre 1 380 à son concurrent sur 8 678 inscrits et 4 688 votants. Le 21 juillet, deux mille personnes défilèrent, après sa victoire, au chant de l’Internationale avec des drapeaux rouges. Les rapports préfectoraux de l’époque présentent Sabiani comme un élu actif et ambitieux « qui ne portait pas sa décoration de la Légion d’honneur », et qui « combattra les socialistes » au conseil général. « Monsieur Sabiani est un violent. Je ne le crois pas apte à jouer un rôle politique important » pronostiquait, non sans légèreté, le préfet en janvier 1925. Au conseil général, Simon Sabiani défendit les intérêts populaires et ceux des marins en particulier.

Simon Sabiani, qui avait participé à la manifestation contre Castelnau en février 1925, fut présent avec les communistes au congrès contre la guerre du Maroc le 25 août de la même année, de même qu’il avait participé avec Henry Torrès et Flavien Veyren à des réunions antifascistes en juin.

Ce fut au cours de l’année 1926 que se précisa le rapprochement entre l’Union socialiste-communiste et le PC. Le 19 septembre, Simon Sabiani et Joseph Roque se rencontrèrent pour négocier un accord sur le Front unique. Venu de Paris, Paul Marion*, au nom du comité central, intervint pour éviter les querelles et insister sur l’unité d’action. Le 8 octobre, une entrevue eut lieu entre les représentants de l’Union socialiste-communiste, Henri Toti*, Étienne Ortusi, Paul Desoche* et ceux du PC, Roger Duisabou, Antoine Tomasi* et Adrien Mouton* puis, le 14, fut signé le texte commun d’un accord prévoyant la création de comités d’unité prolétarienne dans les entreprises et dans les cantons. Les deux organisations garderaient leur indépendance mais mèneraient des actions communes avec des délégués communs. L’expérience commencerait par les 4e et 5e cantons et un appel serait fait à la SFIO pour élargir ce mouvement de Front unique.

En fait, cet appel resta sans écho. Ainsi, le 14 mai 1927, à Arles, Paul Louis*, secrétaire général du nouveau Parti socialiste-communiste issu de l’USC, et Simon Sabiani parlèrent en faveur de l’unité ouvrière, et d’une entente avec le PC, mais Sixte-Quenin déclara que cet accord devait se faire en choisissant la SFIO ou le PC et non en créant un troisième parti. Sabiani, membre du comité directeur du Parti socialiste-communiste et ses partisans reprirent le thème de l’unité ouvrière dans des réunions à Marseille. Le 30 janvier 1927, Sabiani participa avec les dirigeants locaux du PC à une réunion contre le chômage. Puis il publia un journal local, La Défense, organe de la Fédération socialiste-communiste des Bouches-du-Rhône, destiné à la préparation des élections législatives de 1928.

Avec le rétablissement du scrutin uninominal elles devinrent désormais le principal objectif de Simon Sabiani. Il se présenta comme socialiste-communiste dans la 3e circonscription nouvellement créée qui englobait des quartiers populaires du 4e et du 5e cantons où l’électorat corse était particulièrement nombreux, entre Saint-Lazare et la Joliette. Sabiani avait aussi l’avantage d’avoir, dès 1927, placé à la tête du syndicat des inscrits maritimes, nombreux dans ce secteur, son secrétaire personnel, Pierre Ferri-Pisani*, en profitant des dissensions qui opposaient marins confédérés, unitaires et partisans de Rivelts.

La lutte électorale fut agitée : Simon Sabiani accusant la mairie de fraude, Jean-Baptiste Canavelli* dénonçant le recours à la violence. Elle n’opposa que des insulaires ; Simon Sabiani, Jean-Baptiste Canavelli (SFIO), Antoine Tomasi (PC) et Morazzani (modéré). Paul Louis vint faire campagne pour Simon Sabiani et fut acclamé avec lui par plus de 2 000 personnes aux accents de l’Internationale. Simon Sabiani appliqua à l’échelle de la circonscription les méthodes qui lui avaient déjà réussi au niveau du canton. Il bénéficia aussi de l’alliance communiste contre la SFIO. Simon Sabiani obtint 4 399 voix sur 14 980 inscrits (29,36 %) au 1er tour, contre 4 575 à Canavelli (30,54 %), 644 à Tomasi (4,29 %) et 2 632 à Morazzani (15,76 %). Il fut élu au second tour avec 5 914 suffrages (39,47 %) contre 5 690 (37,98 %) à Canavelli sur 11 704 suffrages exprimés. L’analyse du scrutin montre bien que Simon Sabiani bénéficia du report des voix communistes et d’un tiers environ des suffrages modérés, les autres se partageant entre l’abstention et la SFIO.

Le PC avait préféré faire élire Simon Sabiani et battre en même temps Jean-Baptiste Canavelli en adaptant le mot d’ordre « classe contre classe » aux circonstances locales. Sabiani aurait pris alors des engagements à l’égard du PC que ce dernier l’accusa plus tard de ne pas avoir tenus. En mai 1928, cependant, Sabiani réclama avec le PC et le SRI l’amnistie pour les militants communistes emprisonnés.

Au Palais-Bourbon, Simon Sabiani siégea parmi les non inscrits et fut membre de la commission de la Marine marchande, des Douanes, des Conventions commerciales et rapporta notamment un projet de loi sur l’accord commercial avec l’Autriche signé le 16 mai 1928. Il rapporta également sur des projets similaires, l’année suivante, au sujet de la Pologne et de la Hongrie, ainsi que sur les tarifs douaniers en Guadeloupe et en Nouvelle-Calédonie. Il participa par ailleurs régulièrement à la discussion du budget, notamment pour la Marine marchande, les Travaux publics, les Postes et intervint dans les débats sur le perfectionnement de l’outillage national et le chômage.

En octobre 1928, Simon Sabiani consolida sa position en faisant élire l’un de ses partisans, Alexandre Eyssautier*, au siège du conseil d’arrondissement pour le 4e canton et il fallut compter avec lui désormais pour les élections municipales de 1929 qui s’annonçaient. Les communistes, trop faibles, étaient alors isolés. Simon Sabiani fut sollicité à la fois par la SFIO et par Siméon Flaissières* qui étaient passés de l’alliance à la rupture. Henri Tasso* ayant constitué une liste à dominante SFIO offrit à Sabiani d’y entrer, mais Simon Sabiani exigea l’élimination de Léon Bon* et d’autres édiles sortants contestés pour leur gestion, ce que Henri Tasso ne put consentir. Au cours de la campagne le 29 mars, Sabiani déclara que Tasso était « un homme honnête et travailleur à qui on n’a rien à reprocher » mais que son alliance avec des gens malhonnêtes tels que Léon Bon, Guillaume Massias*, Auguste Joblin*, Jean Billès*, etc... lui serait funeste. Tasso, ajoutait-il, n’aurait jamais dû rompre avec Flaissières qui avait su empêcher le groupe du Petit Marseillais de mettre la main sur les terrains de la Bourse. C’est pourquoi Sabiani conclut un accord avec Flaissières à la fois contre la liste Tasso et la liste de droite.

Toute la grande presse marseillaise combattit la liste Flaissières-Sabiani. Seul, l’hebdomadaire Massalia la soutint. Son directeur, Paul Goyet*, exigea que Simon Sabiani s’engageât publiquement, ce qu’il fit par affiches, à ne pas devenir, en cas de succès, ni maire, ni même le 1er adjoint de Flaissières vieillissant.

Au 1er tour, la liste Flaissières arriva en tête et Simon Sabiani obtint personnellement 39 940 voix (2e rang). La liste fut élue en entier au second tour, Sabiani recueillant 53 265 suffrages (avant-dernier rang). On évalue à 10 000 ou 12 000 environ l’apport sabianiste dans cette ultime victoire de Siméon Flaissières. Reniant sa promesse, Simon Sabiani fut élu 1er adjoint cumulant les mandats de député, conseiller général et conseiller municipal, trois mandats lui rapportant, selon Massalia, 110 000 F par an, puis plus tard, 130 000. Le slogan de « l’homme aux trois mandats qui n’en remplit aucun » (Massalia, 30 avril 1932) sera repris par ses adversaires notamment par Rouge-Midi.

Massalia, en effet, fut l’un des premiers journaux à combattre Simon Sabiani après l’avoir soutenu en 1929 contre « les socialistes affairistes ». Le 20 décembre 1930, il le présenta comme « autoritaire et despotique », puis le traita, le 9 mai 1931, « de César de pacotille », pour le comparer, enfin, le 13 août 1932 à Mussolini.

On peut considérer que l’apogée de Simon Sabiani se situa entre 1931 et 1934. En effet, après la mort de Siméon Flaissières, en mars 1931, il renforça son autorité en faisant élire maire de Marseille un personnage effacé, le docteur Ribot. Mais, premier adjoint, ce fut lui qui pendant quatre ans, gouverna la ville. Lors de l’élection complémentaire municipale qui pourvoyait au siège laissé vacant par Flaissières, ce fut lui qui arbitra le duel entre Rémy Roux* (SFIO) et le modéré Eugène Pierre — le candidat communiste, Gabriel Péri*, ne comptant guère — et il fit voter au second tour pour Eugène Pierre qui fut élu.

En octobre 1931, Simon Sabiani fut réélu conseiller général du 4e canton après une campagne de nouveau émaillée d’incidents et même de coups de feu. Il se présentait toujours comme socialiste-communiste, et fut mis en ballottage au premier tour où il recueillit 2 611 voix sur 8 714 inscrits et 5 515 votants. Mais au second tour, il dut affronter son ancien lieutenant Pierre Ferri-Pisani, qui s’était brouillé avec lui après les élections municipales de 1929. Simon Sabiani l’emporta au second tour avec 3 184 voix sur 4 319 votants et 8 714 inscrits. Le Petit Provençal dénonça la violence, l’appui de la droite, des Jeunesses patriotes, des armateurs, notamment de Jean Fraissinet, qui venait de créer un nouveau quotidien, Marseille-Matin, de l’Evêché, « le sabianisme, nouvelle forme de fascisme » (25 octobre), avec ses phalanges prolétariennes. Simon Sabiani réfuta les calomnies, rappela qu’il était « le gêneur, celui qui avait chassé les affairistes de l’hôtel de ville, les politiciens véreux ».

Jusqu’en 1930, Simon Sabiani se réclamait encore du marxisme. Entre 1930 et 1932, l’étiquette socialiste-communiste lui permit toutes les combinaisons politiques. Au Palais-Bourbon, il vota avec l’extrême gauche, mais il rompit aussi avec le Parti socialiste-communiste, puis en 1931, avec le PUP qui lui reprochait ses compromissions avec les armateurs marseillais.

Les élections législatives de 1932 ne lui posèrent guère de problèmes. Simon Sabiani fut élu facilement au premier tour, avec 6 748 voix sur 17 143 inscrits contre Pierre Ferri-Pisani. Là encore, il semble que la candidature communiste d’Émile Gimello* (234 voix) n’ait été que symbolique. La droite le ménagea, et lui-même fit élire Eugène Pierre contre Louis Régis, dans la 4e circonscription, la plus modérée, car il détenait désormais le contrôle des listes électorales. Le Charivari (2 avril 1932) qui estimait que « Sabiani tenait plus de place sur la Canebière qu’au Palais-Bourbon » (où il siégea à la commission de l’Aéronautique) le comparait à un condottiere de la Renaissance, digne de vivre à l’époque du Colleone : « Très volontaire, la fixité d’un œil de verre accentue son masque énergique, mince et nerveux, violent à froid, chef de bande de notre grand port méditerranéen. »

Le phénomène Sabiani est complexe : sa popularité personnelle, fondée sur la clientèle et les services rendus était incontestable, mais reposait aussi sur des bases ouvrières réelles. Il possédait un véritable ascendant de chef, une éloquence ardente et un sens aigu de la tactique politique. Sincère et probe au début, sans doute, ambitieux certes, mais se heurtant à une puissante machine socialiste dont certains membres étaient corrompus, il utilisa tous les moyens pour la combattre, d’où son entente, parfois, avec les communistes, trop faibles pour agir seuls avant 1934, et aussi son alliance avec la droite, qui espérait se servir de lui. Outre le soutien de Marseille-Matin et de son homologue du soir, Marseille-Soir, il disposa aussi d’un hebdomadaire, Marseille-Libre, fondé avec l’appui de Philibert Géraud en 1930, et où l’on peut retrouver ses articles et ses photos.

Mais il y avait aussi les « phalanges prolétariennes » de Sabiani (2 000 membres qui formeront plus tard les troupes du PPF), les bandes armées de « nervis » recrutées dans le milieu marseillais, les gardes du corps Spirito et Carbone, gangsters notoires, l’intimidation et la violence qui font penser, à la fois, au fascisme et au banditisme à l’américaine, à une époque où la violence politique s’installait en Europe et où Marseille avait la mauvaise réputation d’être devenue le Chicago français.

Ce furent l’orgueil et le goût du pouvoir, la passion de la politique, beaucoup plus que l’argent qui motivèrent surtout Simon Sabiani. Dans un article de Xavier Debros, publié après la Libération par Massalia, le 3 novembre 1945, on peut lire, sous le titre « Les Aventures et les crimes de Simon Sabiani » qu’il fut un aventurier et un héros, que « l’orgueil était son moteur et son corrupteur, pour occuper une place en vue, qu’il ne fut jamais que sabianiste. Trafiquait-il de ses mandats ? S’était-il enrichi ? C’est peu probable, l’argent n’étant pas pour lui, comme pour tant d’autres, une fin, mais un moyen, et la fin, c’est-à-dire lui et sa bande, justifiait tous les moyens ». La réserve de sa vie privée contrastait avec le côté théâtral et violent de l’homme public.

A la Chambre, au cours de la nouvelle législature, Simon Sabiani déposa des propositions de loi sur les sociétés de prêts immobiliers, sur la révision de l’impôt calendaire foncier, sur l’emploi des anciens combattants dans les compagnies de chemin de fer et de tramways, notamment, et demanda à interpeller le gouvernement sur une affaire de constructions d’HBM à Marseille. Il participa par ailleurs aux travaux de la commission d’enquête chargée de rechercher les causes de la journée du 6 février 1934.

On peut estimer qu’à partir de 1931-1932, la biographie de Simon Sabiani n’intéresse plus l’histoire du mouvement ouvrier marseillais. Pendant trois ans, il allait entretenir l’équivoque affirmant être demeuré fidèle à l’extrême gauche tout en s’orientant vers la droite nationaliste ou fascisante. Il administra Marseille, entre 1931 et 1935 et laissa à Henri Tasso* le déficit budgétaire qui existait déjà à la mort de Siméon Flaissières. Mais il fut aggravé et l’accroissement pléthorique du personnel municipal fut aussi l’un des aspects les plus contestables du sabianisme.Toutefois, parmi les grands travaux de l’époque, il faut citer le stade-vélodrome et plusieurs écoles neuves.

Sur le plan politique, le 6 février 1934 accéléra chez Simon Sabiani l’évolution vers le nationalisme. Il descendit dans la rue, à Paris, puis prononça un discours qualifié de « fasciste » par Rouge-Midi, le 11 à Marseille, et refusa de s’associer, le 12, à la grande manifestation organisée par la gauche dans la ville où des incidents sanglants éclatèrent dans la soirée. Cependant, il vota quelques jours plus tard contre le cabinet Doumergue. Peu après, l’affaire Prince, où son protégé Carbone fut impliqué, le mit de nouveau au premier plan de l’actualité, car le 31 mars, il le défendit publiquement, ainsi que Spirito, par voie d’affiche : « Peuple de Marseille, Carbone et Spirito sont mes amis. Je n’admettrai pas qu’on touche à un seul de leurs cheveux. »

Simon Sabiani était, désormais, très vigoureusement combattu par les communistes. Contre eux, surtout, il créa un Front français qu’il devait définir, en 1935, comme une forme de « socialisme national », de « socialisme français, celui de Blanqui » (Marseille-Libre, 14 et 15 mai 1935), opposé au Front commun socialo-communiste. Les sabianistes chantaient désormais La Marseillaise et Le Chant du départ. En 1936, le Front français devint antibolchevik.

L’accord conclu entre les socialistes et les communistes à Marseille constitua, pour Simon Sabiani, le début du déclin. Ses partisans furent battus, pour la plupart, aux élections cantonales d’octobre 1934, grâce à l’unité d’action entre le PC et la SFIO dont il avait su exploiter pendant des années les antagonismes. En décembre, il transforma le Parti socialiste-communiste, qui n’avait plus de raison d’être, en Parti d’action socialiste, mais on connaissait surtout à Marseille, les Amis de Simon Sabiani (ASS). L’assassinat du roi Alexandre de Yougoslavie en octobre 1934 rejaillit sur sa gestion municipale, bien que la protection policière nationale ait été, en fait, insuffisante. Sabiani essaya, vainement du reste, de rendre les communistes responsables de cet attentat. Aux élections municipales du printemps 1935, il présenta des listes avec Ribot, dans tous les secteurs. Le Petit Provençal le ménagea jusqu’aux résultats du premier tour, et le plaça sur le même plan que la SFIO, le PC et les radicaux parmi les candidats de la gauche, pour faire bloc contre les listes de la droite classique. Ce ne fut qu’à l’issue du premier tour, lorsque les listes du PC se désistèrent en bloc pour la SFIO, alors que Simon Sabiani s’allia ouvertement avec la droite, que Le Petit Provençal écrivit, le 9 mai : « Nous nous sommes trompés sur Monsieur Sabiani. Nous pensions à la réconciliation de toutes les gauches marseillaises, de toutes les forces populaires. Sans doute, dans le passé, quelques incertitudes légitimaient-elles quelque méfiance. » Mais après le premier tour, Sabiani constatant son déclin, a « fait volte-face à droite ».

Simon Sabiani réélu conseiller municipal dans le 4e secteur, siégea dans l’opposition à l’hôtel de ville avec la droite. Sur le plan national, il rejoignit Jacques Doriot* après l’exclusion de ce dernier du PC et fut battu aux élections législatives de 1936 par François Billoux* après un affrontement mémorable. Il adhéra ensuite au PPF dont il devint le secrétaire régional à Marseille, puis vice-président national, membre du bureau politique. Réélu conseiller général en octobre 1937, il fut également réélu conseiller municipal en février 1939 après avoir démissionné au lendemain de la catastrophe des Nouvelles Galeries.

Puis ce fut la guerre, la collaboration totale en qualité de membre du directoire du PPF, la mort de son fils François Sabiani, tué sur le front russe dans les rangs de la LVF le 2 juin 1942, la fuite en Allemagne en août 1944, puis en Italie, alors qu’il était condamné à mort par contumace le 1er décembre 1945 par la Cour de justice de Marseille, pour intelligence avec l’ennemi, ainsi qu’à la dégradation nationale et la confiscation de tous ses biens. Sabiani se réfugia ensuite à Buenos-Aires où il résida six ans puis, en 1953 semble-t-il, il revint en Europe et se cacha à Barcelone. Selon Saint-Paulien, il se serait même rendu clandestinement en Corse, cette année-là, pour revoir sa mère.

Simon Sabiani mourut dans une clinique de Barcelone sous le pseudonyme de Pedro Multedo et fut inhumé en Corse dans son village natal. Il a laissé des notes d’exil manuscrites et un appel aux Français enregistré sur disque en 1954.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130164, notice SABIANI Simon, Pierre par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 4 février 2022.

Par Antoine Olivesi

ŒUVRE : La Vérité sur l’attentat de Marseille, conférence, Paris, 29 novembre 1934, Éditions des Ambassadeurs, 32 p. (photo). — Colère du Peuple, préf. J. Doriot, Les œuvres françaises, 1937, 220 p.

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, II M3/51, 54 à 61 ; III M/48, 49, 52 à 56 ; IV M/16 ; 5 M2/245, 250, 255, 256, 258, 261, 276, 282, 283, 284, 289 et 290 ; M 6/8340, 10793, 10801, 10803, 10804, 10806 à 10809 ; XIV M/25/133. — Arch. Com. Marseille. — Le Petit Provençal, 1er et 10 décembre 1919, 23 février 1920, 20 juillet 1925, avril-mai 1929, 16 à 25 octobre 1931, 8, 9 et 15 mai 1935, etc. — Le Petit Marseillais, 20 et 25 juillet 1925, 29 novembre 1938 (articles de Sabiani), etc. — Marseille-Matin, octobre 1931, 9 et 18 octobre 1937 (photos), etc. — Marseille-Libre, notamment les 15 et 19 mai 1935 (photos). — Massalia, de 1925 à 1939, et le 3 novembre 1945. — Le Bavard (caricatures). — L’Humanité du Midi, 30 septembre 1923 et 29 août 1925. — L’Unité ouvrière, 1er février 1928. — Rouge-Midi, passim (notamment articles Léger Tarnat). — Dict. parl., t. VIII. — D. Wolf, Doriot, du communisme à la collaboration, Paris, 1970. — Saint-Paulien, Histoire de la collaboration. — J. Bazal, « Le Clan des Marseillais », et des articles du même auteur, avec photo, dans Provence-Magazine, « Marseille au temps des Borsalinos », n° 386 et 387, mai-juillet 1975. — E. Saccomano, Bandits à Marseille, Paris, 1968. — D. Moulinard, Le Parti communiste à Marseille, op. cit. — J. Vaucoret, Un homme politique contesté, Simon Sabiani, (biographie), Th., Aix, 1979 (photos). — J.-P. Brunet, Doriot, du communisme au fascisme, Balland, 1986. — J.-B. Nicolaï, Simon Sabiani, un « chef » à Marseille, 1919-1944, Orban, 1991 (nombreuses photos). — Rens. mairie de Casamaccioli, Madeleine Baudoin, J. Vaucoret, Anne Agostini et H. Lenziani. — Francis Arzalier, Héroïsme politique et désir de pouvoir. Destins militants parallèles  : de la diaspora corse au Panthéon sacrificiel de la nation française, Colonna éditions, 2013.

ICONOGRAPHIE : La Vérité sur l’attentat de Marseille, op. cit.

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