SABRE Marius [SABRE Jean-Baptiste, Marius]

Par Pierre Goujon

Né le 20 mai 1887 à Moroges (Saône-et-Loire), mort le 5 décembre 1974 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) ; vigneron ; militant communiste, maire de Bouzeron (Saône-et-Loire).

Fils de vignerons, Marius Sabre était acquis au socialisme avant 1914. Soldat pendant la Première Guerre mondiale, il fut, entre 1919 et 1939 en Saône-et-Loire, une figure marquante du communisme, qui lui dut certainement une part non négligeable de l’audience qu’il put acquérir dans cette région.

Marius Sabre était revenu cultiver sa vigne à Moroges, meurtri par cette guerre comme un très grand nombre de paysans et indigné de la politique suivie par le Parti socialiste. Ce fut donc en tant que « socialiste extrémiste » pour reprendre la formule du préfet qu’il figura sur la liste SFIO aux élections de 1919 où il recueillit 35 548 voix sur 100 397 inscrits.

Non sans hésitations, il fut partisan de la IIIe Internationale et adhéra au Parti communiste après la scission. Marius Sabre fut élu le 11 janvier 1925 secrétaire de la commission paysanne, assista une semaine plus tard au Ier congrès du Conseil paysan français tenu à Paris où il fut élu membre de son comité exécutif, puis présenta un rapport au congrès tenu à Chalon le 15 mars 1925. En 1930, avec Waldeck Rochet*, il mit en place les sections syndicales de la Confédération générale des paysans travailleurs (qui avait remplacé le Conseil paysan français) dans les communes voisines de la sienne, ce qui traduit bien l’influence qu’il exerçait. Secrétaire de la cellule communiste de Chalon (vingt adhérents) en 1932 (voir Sylvain Émile Laurain* fils), il était secrétaire du sous-rayon de Chagny (près de cinquante membres) la même année (voir Pierre Bodimbourg*), Marius Sabre appartint à la commission exécutive de la Fédération comme secrétaire à la propagande, puis entra au comité de la région de Saône-et-Loire. De même il accepta volontiers de défendre les couleurs du parti aux différentes élections législatives : en 1924 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan (6 579 voix sur 169 051 inscrits), en 1928 dans la circonscription de Mâcon, où la maladie l’empêcha de mener la campagne à son terme. Mais surtout il ne se contenta pas de tâches administratives et ne borna pas son activité à défendre les positions officielles du parti. Il participa à toutes les activités et prit en charge les préoccupations des agriculteurs parmi lesquels il vivait.

Ancien combattant, Marius Sabre fut délégué à la propagande de l’ARAC en 1922. Il assura la direction artistique du « Groupe artistique ouvrier » fondé en 1928 à Ecuisses et, en 1932, refusa de suivre Victor Ponsot* et les autres dirigeants du parti qui voulaient empêcher le carnaval de Chalon. Il y défila à la tête de « l’Aurore de Bouzeron », commune dont il était le maire.

En 1935, Sabre quitta la terre et vint s’installer comme représentant de commerce à Montceau-les-Mines, où il fut candidat aux élections municipales de 1935 sur la liste de gauche unie qui fut battue par celle de Claude Martin, socialiste indépendant. De 1936 à 1939, il appartint à la commission exécutive de la CGT et fut secrétaire du syndicat des VRP.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130181, notice SABRE Marius [SABRE Jean-Baptiste, Marius] par Pierre Goujon, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 21 avril 2016.

Par Pierre Goujon

SOURCES : Arch. Nat. F7/13096, 13130, 13134. — Arch. Dép. Saône-et-Loire, série 30 M, 41 M.

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