SADOU Joseph, Adrien

Fils d’un marin, Joseph Sadou était en 1923 secrétaire adjoint du syndicat des marins unitaires du Havre (Seine-Inférieure) et archiviste fédéral. Il suivit Henri Julie* et André Bassaler* lorsque ceux-ci créèrent en 1924 l’Union syndicale des marins de France, syndicat autonome de tendance révolutionnaire. A leurs côtés, il participa à la direction de nombreuses grèves perlées qui perturbèrent le trafic maritime du Havre de 1923 à 1925. Il fut condamné le 24 juillet 1923 par le tribunal correctionnel du Havre à un mois de prison pour avoir « rossé » le secrétaire du syndicat CGT des marins, Joseph Le Gonidec*, et à une contravention pour défaut d’autorisation de monter à bord des navires amarrés dans le port. Le 9 avril 1924, il quitta Le Havre pour Rouen où, devenu permanent rémunéré (720 F, frais de déplacement non compris), il tenta sans succès de créer une section autonome des marins de France.

En 1926, Joseph Sadou succéda à Marcel Huard* au poste de secrétaire de la section du Havre et, l’année suivante, il assura le secrétariat général de l’Union syndicale des marins de France, entouré d’André Bassaler et Isidore Le Chevanton*. Joseph Sadou ne semble avoir été qu’un secrétaire de transition car, en février 1928, l’Union se transforma en Fédération nationale des syndicats autonomes de marins dont Albert Besserve* devint secrétaire et André Bassaler trésorier. Cette fédération groupait alors 5 600 adhérents : 1 400 à Dunkerque (Nord), 4 000 au Havre, 200 à Rouen (Seine-Inférieure). Malgré les efforts de Joseph Sadou, elle perdit progressivement son influence ; un autre syndicat autonome « Les Laboureurs de la mer », avait été créé par l’ancien confédéré Ange Rivelli*. Sadou semble avoir tenté de renforcer le groupe de Rouen avec l’appui de Bassaler.

Au début de l’année 1928, ne pouvant plus s’opposer efficacement aux confédérés et aux « Laboureurs », il entra en contact avec la Fédération unitaire qui lui donna délégation pour reconstituer un syndicat unitaire des marins au Havre. Jules Milox* jugea bientôt qu’il ne respectait pas les consignes fédérales et demanda son remplacement. Joseph Sadou cessa alors de militer et devint docker sur les quais du Havre.