SALAGNAC Léon, Jean, Antoine

Par Claude Pennetier

Né le 6 mars 1894 à Treignac (Corrèze), mort le 11 décembre 1964 à Malakoff (Seine) ; charpentier en bois ; militant communiste ; conseiller municipal de Malakoff (Seine), maire (1944-1964), conseiller général, député (1962-1964).

Fils d’un charretier, Léon Salagnac, charpentier en bois se syndiqua dès l’âge de quinze ans. Mobilisé et prisonnier pendant la Première Guerre mondiale, il participa aux luttes révolutionnaires en Allemagne. Il adhéra au Parti communiste en 1921. Secrétaire de la section syndicale du Bâtiment de Noyon (Oise) qu’il avait fondée en 1921, il se fit vite remarquer par son activité militante et fut délégué en octobre 1929 à Moscou pour assister aux fêtes du douzième anniversaire de la Révolution. Il partit d’Ostende à bord du Roudzoutak avec douze français, en compagnie d’anglais et d’américains. À son retour, il publia un compte rendu de voyage dans L’Aube sociale.

Charpentier à l’Union des charpentiers de Bagnolet, devenu l’un des dirigeants du 5e sous-rayon de Malakoff, Léon Salagnac entra au conseil municipal de cette commune, dont son frère Marcel Salagnac était déjà conseiller municipal, à l’issue du scrutin du 12 mai 1935, 27e sur 27. Quelques jours plus tard, il fut désigné comme deuxième adjoint puis, à la mort d’Alexis Martin, le 12 mars 1938, comme premier adjoint de Léon Piginnier. Il siégeait, avec Émile Dutilleul et René Maurier (René Mourre) au conseil d’administration de la Société immobilière Presse et Éditions, sise 120 rue Lafayette, qui gérait les locaux communistes.

Placé en séjour surveillé le 19 décembre 1939 pour distribution de tracts (il n’avait pas condamné le Pacte germano-soviétique), déchu de son mandat le 29 février 1940 par le conseil de préfecture, Léon Salagnac fut libéré en août 1940 au moment de l’arrivée des troupes allemandes. Arrêté le 25 janvier 1941 pour distribution de tracts, acquitté, il fut interné le 21 avril 1941 à Aincourt puis le 6 septembre 1941 à Rouillé d’où il réussit, le 3 mars 1942, à s’évader et à rejoindre la Résistance. Il devint responsable de comités populaires et de syndicats clandestins. Sa femme avait été dénoncée en mai 1941 par le préfet comme continuant « sourdement l’agitation » parmi les femmes de la commune.

En 1944, Léon Salagnac présida le comité de Libération de Malakoff. L’ancien maire communiste, Léon Piginnier avait été exécuté par un commando le 23 août 1944. Tête de la liste d’union aux élections d’avril 1945, Léon Salagnac enleva la municipalité et devint maire. Il fut réélu en octobre 1947 mais avec seulement 13 élus communistes sur 27 ce qui rendit le vie municipale difficile ? Suite à la démission des non-communistes un nouveau scrutin eut lieu le 18 janvier 1948, n’obtenant toujours que treize élus communistes. Le 26 avril 1953 il enleva quinze sièges soit la majorité absolue. En mars 1959, avec 59,4 ù des voix exprimés, il fut à chaque fois reconduit comme maire. Conseiller général depuis 1945, il entra à l’Assemblée nationale en novembre 1962 et fut membre de la commission des finances. Guy Ducoloné lui succéda au Palais-Bourbon et Léopold Figuères à la mairie de Malakoff.

Il s’était marié à Paris (XIIIe arr.) en juin 1919.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130271, notice SALAGNAC Léon, Jean, Antoine par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 17 novembre 2015.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3 ; vers. 10451/76/1 et 10441/64/2. — Arch. PPo. 101. — L’Humanité, 12 et 18 décembre 1964. — Le Monde, 13-14 décembre 1964. — L’Appel des Soviets, n° 14, novembre 1929. — RGASPI, 495 270 4277, dossier du Komintern à son nom, dossier au transféré au RGANI, inconsultable jusqu’à 75 ans après sa mort. — État civil.

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