SALOU Marie [CAM Marie]

Par Gilles Pichavant

Née le 31 novembre 1914 à Saint-Marc, commune aujourd’hui rattachée à Brest (Finistère), morte le 12 juillet 2011 à Brest (Finistère) ; militante communiste ; résistante, déportée.

Manifestation du 14 juillet 1942 à Brest. Simone Bastien, Marie Salou et sa fille, Angèle Le Nédellec. Photo prise par Jean Le Nédellec.

Née le 30 novembre 1914, d’un père ouvrier à l’Arsenal de Brest (Finistère) et d’une mère travaillant à la Poudrerie de Saint-Nicolas au Le Releq-Kerhuon (Finistère), Marie Cam avait deux sœurs plus âgée qu’elle. Elle se maria le 4 juin 1932 avec Goulven Salou, ajusteur à l’arsenal. Ils eurent deux enfants.

Marie Salou milita au Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme où elle s’occupa notamment de l’aide aux enfants de républicains espagnols. Elle adhéra au Parti communiste en 1939.

Après la déclaration de guerre et la mobilisation, le couple fut séparé. En 1940, son mari se retrouva à Dakar (Sénégal), puis Casablanca (Maroc), où il entra dans la Résistance. En avril 43, il intégra la 1re DFL et fut envoyé en Tunisie. Il participa à la libération de l’Italie, au débarquement de Provence, et l’avancée sur Marseille, Lyon, et Colmar.

Resté à Brest, elle participa à la reconstitution du parti communiste clandestin, et aux premières actions de la Résistance. Avec Jeanne Goasguen, Marie Salou devint une des dirigeantes de l’Union départementale clandestine des femmes patriotes du Finistère, organisme créé par le parti communiste, et organisa le 29 avril 1942 une manifestation de ménagères devant une annexe de la mairie de Brest (Finistère), située rue Danton. Lors de cette manifestation elle fut arrêtée, puis relâchée, faute de preuves et d’aveux. En août 1942, avec Raymonde Vadaine, elle saccagea la vitrine de la LVF (Ligue des Volontaires Français contre le Bolchevisme), située rue de Siam à Brest. Travaillant au Fort de Montbarrey à Brest, où des républicains espagnols étaient incarcérés, elle aida à leur évasion.

Le 1er octobre 1942 elle fut arrêtée par de policiers français sur dénonciation, elle fut une première fois condamnée à mort le 11 décembre 1942 à Rennes, puis le 28 août 1943 à Paris, par le tribunal allemand du Grand Paris, 11 rue Boissy-d’Anglas à Paris. Sa peine ayant été commuée, elle fut envoyée en déportation dans différentes prisons avec le statut NN.

Le 17 septembre 1943, 19 de ses compagnons furent fusillés au Mont Valérien. (Voir : Albert Abalaint, Lucien Argouach, Berger André,Louis Departout, Yves Giloux, Eugène Lafleur, Louis Le Bail, Paul Le Gent, Louis Le Guen, Paul Monot, Henri Moreaui, Jean-Louis Primas, Jean Quintric, Albert Rannou, Albert Rolland, Étienne Rolland, Joseph Ropars, Charles Villemin.)

Elle fut libérée par la Croix rouge le 28 avril 1945 à Mauthausen (Allemagne).

Revenue en France, tout en continuant à militer au Parti communiste, elle adhéra et milita, à l’Union des Femmes Françaises, à la FNDIRP, à l’ARAC.

On la décora de la Médaille de la déportation, de celle du Combattant volontaire de la Résistance, de la Croix de guerre 39-45, de la Médaille militaire. Elle fut fait Chevalier de la légion d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130357, notice SALOU Marie [CAM Marie] par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 17 février 2021.

Par Gilles Pichavant

Manifestation du 14 juillet 1942 à Brest. Simone Bastien, Marie Salou et sa fille, Angèle Le Nédellec. Photo prise par Jean Le Nédellec.

SOURCES : Josette Cothias-Dumeix, La participation des femmes à la vie sociale et politique (1935-1945), Mémoire de Maîtrise, Paris VIII, 1987. — Témoignage d’Andrée Loaec, sa fille — Chronique d’une section communiste de province, Brest, janvier 1935 – janvier 1943, d’Eugène Kerbaul, presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1992, ISBN 2-950 7016-0-4. — 1918-1945, 1640 militants du Finistère, de Eugène Kerbaul, presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1988.

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