SAROGLIA Baptiste

Par Maurice Moissonnier

Né le 3 septembre 1904 à Turin (Italie), mort le 8 août 1991 à Villeurbanne (Rhône) ; émigré politique italien naturalisé français ; métallurgiste ; militant communiste ; volontaire des Brigades internationales ; résistant ; responsable des organisations CGT de l’UD du Rhône pour l’immigration.

Baptiste Saroglia fit ses premières armes dans le mouvement ouvrier italien au cours des années vingt. En 1922, il avait été horrifié par les tueries perpétrées à Turin par les fascistes. Il rejoignit alors le mouvement ouvrier piémontais dont il fut l’un des plus jeunes responsables. Entre 1927 et 1929 après la « normalisation » qui suivit l’affaire Matteotti, de nombreux militants de son entourage furent arrêtés. En 1929, de plus en plus surveillé et menacé, il passa les Alpes à pied et entra en France le 20 septembre. Il était alors marié et père d’un enfant ; son épouse et son fils le rejoignirent à la fin de l’année.

En France, ouvrier de la métallurgie, il milita au sein des mouvements Paix et Liberté et Amsterdam-Pleyel ainsi qu’au rassemblement mondial pour la paix avant d’adhérer au Parti communiste (il avait été naturalisé en 1934). Appartenant au rayon de Villeurbanne, il devint secrétaire de la cellule n° 23 et membre du comité de rayon assurant de 1936 à 1937 la diffusion du livre et de la presse.

Volontaire en Espagne républicaine de 1937 et 1938, Baptiste Saroglia combattit au sein de la 14e Brigade internationale affectée au 9e bataillon « Commune-de-Paris » sous les ordres de Jules Dumont (voir Jules Joseph Dumont*) puis de Marcel Sagnier* à partir de décembre 1937. L’Italien Bianco dit Krieger y remplissait les fonctions de chef d’état-major. Il participa à l’offensive sur Ségovie devant le Cerro del Puerto et Balsain (fin mai-3 juin 1937), aux combats de Cuesta de la Reina (15-18 octobre 1937) et de la Cité universitaire de Madrid (décembre). De mars à avril 1938, son unité se trouva au cœur de la bataille d’Aragon, face à l’offensive nationaliste, avant d’être chargée de la sanglante diversion de Campredo lors de la bataille de l’Ebre (juillet 1938) et des contre-attaques lancées contre l’offensive nationaliste de la Sierra de Caballs en septembre 1938.

Rentré en France après la retraite des brigades en 1938, Baptiste Saroglia reprit ses fonctions politiques au PC. Affecté spécial en 1939 à la Sofram dont le siège avait été transféré à Angoulême, versé en mai 1940 dans une unité combattante, il participa à la bataille de la Somme. Démobilisé en août 1940, il fut arrêté et incarcéré au fort Montluc pour « désertion et menées antinationales ». Libéré après avoir obtenu un non-lieu, embauché à l’usine Omega, il reprit contact dès 1941 avec l’organisation clandestine du PC et fit partie d’un collectif chargé de préparer le recrutement des FTP. Après l’arrestation du chef de ce collectif, Luc Ricci, il lui succéda. En 1943, il fut responsable du secteur de Villeurbanne et Vaulx-en-Velin. Au début de 1944, Baptiste Saroglia fut chargé du commandement du maquis d’Aiguebelette-La-Brigoire (Savoie). En septembre 1944, il participa, aux portes de Lyon, avec cette unité, aux combats de Pusignan puis apporta une aide à la reprise ultime de l’insurrection de Villeurbanne.

Resté dans l’armée, Baptiste Saroglia termina la guerre d’abord sur le front des Alpes comme capitaine dans la 27e division alpine puis, après la victoire, commanda la 105e compagnie de transports à Grenoble puis le centre technique et du matériel des transports en zone d’occupation française en Allemagne. Démobilisé en 1946, il redevint secrétaire de cellule et membre du comité de section de Villeurbanne et, de 1948 à 1953, fut responsable à l’immigration à l’UD-CGT du Rhône. Au début des années soixante-dix, il était président de la section du Rhône de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR) et président d’une section de Garibaldiens.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130501, notice SAROGLIA Baptiste par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 26 novembre 2021.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Le Résistant du Rhône, septembre 1991. — R. Nodot, « Ceux que nous n’oublierons jamais : B. Saroglia », Le Patriote résistant du Rhône, 4e trim. 1991. — Témoignage du militant. — Arch. AVER.

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