Par Yves Le Maner
Né le 10 janvier 1903 à Caudry (Nord), mort le 15 juin 1972 à Caudry ; ouvrier bobineur ; militant syndicaliste et communiste du Nord.
Frère de Jules Sautière*, Lucien Sautière travailla très jeune comme ouvrier bobineur dans le secteur de la préparation textile. Il adhéra en 1919 au syndicat des ouvriers et ouvrières de la préparation de Caudry et en devint le secrétaire en décembre 1921 alors qu’il n’avait que dix-huit ans. En 1922, il entraîna une fraction du syndicat à la CGTU, mais, dès 1930, une réunification, ou plutôt une absorption eut lieu : le syndicat confédéré s’intégra au syndicat unitaire et Sautière conserva la direction du groupement. La même année, il devint secrétaire général du comité intersyndical CGTU de Caudry, ce qui lui valut d’entrer, en 1934, à la commission administrative de l’Union régionale des syndicats unitaires du Nord.
Chômeur temporaire de 1927 à 1935 (période de crise du textile caudrésien due à la concurrence irlandaise), Lucien Sautière gagna sa vie en travaillant comme scieur de bois dans les entreprises de menuiserie. Contrairement à son frère, il n’accorda à la propagande politique qu’une place restreinte dans son action militante. Membre du Parti communiste, il refusa de se présenter à une quelconque élection, à l’exception des élections municipales de 1935 à Caudry, et ce sans succès.
Inscrit au carnet B, Lucien Sautière fit l’objet d’une surveillance étroite pendant l’Occupation allemande mais parvint à échapper à l’arrestation. A la Libération, il reprit ses activités syndicales, mais à un rythme plus réduit qu’auparavant.
Par Yves Le Maner
SOURCE : Alain Duchatelle, Biographie des militants ouvriers de l’arrondissement de Cambrai entre les deux guerres, Mémoire de Maîtrise, Lille III, 1973.