SAUVERTIN Édouard, Alfred

Fils d’un pépiniériste du quartier de Lemps, à Alissas, Édouard Sauvertin quitta l’école après le Certificat d’études et travailla dans l’exploitation familiale dont il hérita par la suite. Il adhéra au Parti communiste en 1924, mais il eut quelque peine à se fixer politiquement. Le 12 février 1925, en donnant sa démission, il écrivait : « Mais je ne tomberai pas dans les rangs des SFIO. [...] Ce sont les premiers à la Chambre à combattre la Révolution russe ! » Pourtant La Provence ouvrière et paysanne, qui rappelait le 18 avril 1926 cette déclaration, reprochait à Édouard Sauvertin de participer à une réunion publique, au village voisin de Coux, pour y constituer une section socialiste.

Il revint toutefois, peu après, au Parti communiste, et il lui demeura désormais fidèle. De tempérament ardent, il fut à plusieurs reprises menacé d’arrestation, notamment lors d’un rassemblement qui troubla l’inauguration par le ministre Deligne du pont suspendu du Teil, le 8 novembre 1931. Excellent horticulteur, Édouard Sauvertin ne pouvait s’empêcher de mêler la politique à ses affaires, même au marché de Privas, où la conversation avec la clientèle tournait à la réunion publique. Il connut bien des difficultés financières, car il négligeait fréquemment son travail pour aller assurer des réunions et beaucoup de paysans influencés par la propagande réactionnaire n’osaient pas se procurer leurs plants chez un communiste militant. Épris de culture et poète à ses heures, il organisa à plusieurs reprises au bourg de Chomérac des soirées théâtrales, avec le concours du groupe artistique ouvrier du Teil.

Édouard Sauvertin se présenta aux élections cantonales à Rochemaure en 1928, à Aubenas en 1934, à Chomérac en 1937. Aux élections législatives de 1928, dans la 1re circonscription de Privas, il réalisa le meilleur score atteint là par son parti, en obtenant 1 172 voix sur 16 310 inscrits ; mais dans le même secteur, il n’en retrouva le 1er mai 1932 que 408 sur 16 270 inscrits, la plupart des électeurs communistes ayant donné leur voix au député socialiste sortant, Léonce Salles*.

Édouard Sauvertin fut conseiller de la République de 1946 à 1948.