SAVANIER André, Jean, Émile

Par Rodolphe Prager

Né le 21 août 1897 à Sommières (Gard), mort le 25 septembre 1956 à Paris ; postier puis correcteur ; militant syndicaliste ; militant communiste, puis de La Révolution prolétarienne.

Fils de Paul Dieudonné Savanier et de Louise née Audemard, André Savanier s’engagea à l’âge de dix-huit ans, pendant la Première Guerre mondiale. Employé des postes à Creil (Oise), domicilié à Nogent-sur-Oise, il fut l’un des fondateurs, en mars 1920, des Groupes révolutionnaires de l’Oise où se retrouvaient des minoritaires du Parti socialiste et de la CGT ainsi que des militants anarchistes. Il joua un rôle actif en 1920 dans la fondation du Parti communiste dans l’Oise. En 1921, il faisait partie de la commission de rédaction et d’imprimerie du Franc-parleur de l’Oise, hebdomadaire communiste. Il y publia de nombreux articles et des poèmes. Il quitta ensuite la région et s’établit à Antibes en avril 1922 où il fut commis des PTT et où il se maria le 16 juillet 1923 avec Hélène, Renée, née Jouvencal. Le ménage eut trois enfants. Après Antibes, le couple habita un temps Menton et André Savanier y exerçait la fonction de clerc de notaire.


Le couple s’installa bientôt à Paris et y demeura jusqu’en 1933. André Savanier y devint correcteur (membre du syndicat), se lia durablement à La Révolution prolétarienne et entretint des relations amicales avec Pierre Monatte, Alfred Rosmer, Robert Louzon, Maurice Parijanine. Il fréquenta également Henry Poulaille et Maurice Wullens. Il semble s’être éloigné du PC à cette époque. Sa vocation pour la peinture et pour l’écriture (journalisme, poésie) s’affirma.

Installé à Antibes (Alpes-Maritimes) en juillet 1933, André Savanier collabora au Petit Niçois, assura la rédaction du Réveil d’Antibes, puis sortit sa propre feuille, Le Petit Antibois qui n’eut pas une longue existence. Jusqu’en février 1934 au moins, il fréquenta les milieux communistes d’Antibes. Vivant difficilement des revenus de sa boutique d’art local, il sous-loua quelques chambres de la Villa Marie aux estivants et fit pension de famille. Y venaient régulièrement, ses amis de La Révolution prolétarienne et des trotskystes. Ainsi Léon Sedov, fils de Trotsky, y séjourna chaque année ainsi que Renata Steiner (qui s’avéra être un agent des services soviétiques) en juillet 1936, avec l’intention de se lier à Sedov. Impliquée dans l’assassinat d’Ignace Reiss en Suisse, en septembre 1937, arrêtée, elle passa aux aveux. Bouleversé par les articles et photographies qui parurent dans la presse, Savanier écrivit un mémoire sur ces menées visant à attenter à la vie de Sedov (Arch. Trotsky à Harvard, n° 17184, du 5 novembre 1937).

Séparé de sa femme Hélène, qui devint la compagne de Robert Louzon, André Savanier vécut péniblement à Paris en 1955, avec pour seules ressources quelques vacations de correcteurs. Il mourut le 25 septembre 1956 à l’hôpital Laënnec.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130633, notice SAVANIER André, Jean, Émile par Rodolphe Prager, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 27 octobre 2021.

Par Rodolphe Prager

SOURCES : Arch. Nat., 19940475/14 dossier 1310. — Arch. Dép. Oise, série M. — Le Franc-Parleur de l’Oise, 1919-1922. — Notes de G. Mader et de Jean-Pierre Besse. — Les Cahiers Léon Trotsky, n° 13. — L. Trotsky, œuvres, t. 18, p. 252. — Témoignages de Jean et Ilette Savanier. — Notes de François Ferrette.

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