SAVARD André, Eugène

Par Claude Pennetier

Né le 27 mai 1911 à Verdun (Meuse), mort le 25 février 1997 à Castelnau-le-lez (Hérault) ; ouvrier du bâtiment, menuisier ; militant syndicaliste militant communiste ; conseiller municipal de Verdun ; député (1946-1951, 1956-1958).

André Savard
André Savard

Fils de Hyacinthe Savard, menuisier, et de Louise Felten, sans profession, né dans une famille de 10 enfants, André Savard s’était marié le 29 avril 1937 à Verdun avec Louise Danielle Marchal. Titulaire du CEP, il fut ouvrier aux fours à chaux d’Haudainville (Meuse), puis menuisier à Verdun. Il fit son service militaire au 106e RAF comme brigadier radio-téléphoniste. Il adhéra au Parti communiste en 1934 à Verdun et à la CGT en juin 1936. Aussitôt secrétaire du syndicat du Bâtiment de Verdun, il fut élu l’année suivante à la commission exécutive de l’Union départementale CGT.

Dans ses professions de foi des années 1950, il donnait un récit épique de son engagement syndical en 1936 : "Et pourtant, en 1936, Savard, mensuisier de son métier, il aurait pu, s’il l’avait voulu, avoir son avenir et celui de sa famille assurés.
Avec mépris, il refusa tous les avantages que lui offrait le patronat pour sa démission de délégué syndical. Il n’est pas un ouvrier de Verdun et des environs qui ne se souvienne de la lutte qu’il mena contre la réaction pour la défense des intérêts de la classe laborieuse. Ce n’est que par une mésentente des patrons verdunois, qui s’était promis de faire partir Savard de Verdun [...] qu’il put se faire embaucher par surprise, comme ouvrier carrier aux fours à chaux d’Haudainville."

Il participait également au Secours populaire, aux Amis de l’Union soviétique et à la Libre pensée. Il était secrétaire de la section communiste de Verdun en 1938 et 1939.

Capturé par les armées allemandes le 24 juin 1940, André Savard fut envoyé au Stalag VC de juillet 1940 à septembre 1942, puis au SDtalag XIIIF de septembre 1942 au 11 octobre 1942. Libéré il travailla à l’Usine de chaux de la Meuse mais ne reprit contact avec le Parti communiste qu’en septembre 1944.
Un témoin se souvient qu’enfant de cinq ans, André Savard, qui travaillait dans un jardin voisin, l’avait sauvé de la noyade au Parc de Londres à Verdun, vers fin 1943-début 1944. Ce fut "mon Jean Valjean" dit-il (Jean Sage, 17 novembre 2019).

André Savard évoque un épisode de résistance en juillet 1944 : la police allemande suite à un attentat en gare de Verdun l’arrêta et le relâcha le soir même. Il était requis avec d’autres personnes à la surveillance de la gare. Le commission des cadres lui reprocha en 1951 de ne pas avoir pas mentionné ces faits dans ses "biographies" antérieures..

À nouveau militant communiste, André Savard fut après la Libération secrétaire de la Fédération de la Meuse du PCF, conseiller municipal de Verdun de 1947 à 1959 et député de 1946 à 1951, puis de 1956 à 1958.

Après l’intervention soviétique en Hongrie en 1956, il laissa Lucien Pouille, secrétaire fédéral, faire une autocritique pour avoir été "troublé" par les événements, mais il ne la fit pas figurer dans le compte rendu de la conférence fédérale, ce qui fut considéré par le représentant de la direction nationale (Léon Delfosse) comme une "grossière erreur politique".

Non réélu aux élections législatives de 1958, il quitta la secrétariat fédéral en 1964 et le bureau fédéral en 1970 étant parti du département.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130634, notice SAVARD André, Eugène par Claude Pennetier, version mise en ligne le 21 septembre 2015, dernière modification le 18 novembre 2019.

Par Claude Pennetier

André Savard
André Savard

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Le Réveil ouvrier. — L’Éveil de la Meuse. — G. Weill, « La représentation parlementaire de la Meuse depuis 1948 », Bulletin des Sociétés d’histoire et d’archéologie de la Meuse, n° 2, 1965. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable