SCHMICKRATH, ou SCHIRMECK

Appelé « Géo » par ses amis (cf. le journal l’Algérie ouvrière, septembre 1931), Schmickrath (quelquefois orthographié Schirmeck) était employé ou ouvrier à Casablanca (Maroc) en 1929-1930. Il avait déployé une grande activité auprès des travailleurs du Livre, du Bâtiment et de la Métallurgie pour les organiser en syndicats qu’il fit adhérer à l’Union locale CGT de Casablanca créée le 2 mars 1930. Au congrès constitutif de l’Union départementale (22 juin 1930), il fut élu « délégué à la propagande ».

Le 19 octobre 1930, la veille de l’arrivée du président de la République Gaston Doumergue à Casablanca, Schmickrath fut arrêté sur son lieu de travail et aussitôt mis sur un bateau en partance pour Marseille. L’émotion fut grande au sein du jeune syndicalisme de Casablanca ; l’UD-CGT appuyée par les forces politiques qui la soutenaient, lança un mouvement de protestation, et alerta Léon Jouhaux* à Paris. La Résidence générale et les services des Affaires étrangères semblent être intervenus auprès de la direction de la CGT en faisant valoir que Schmickrath était communiste. En tout cas, Léon Jouhaux et Paul Texier*, secrétaire général de l’Union départementale, conclurent que Schmickrath était indéfendable parce qu’il s’était vanté d’être communiste (le PC était interdit au Maroc).

Des organisations syndicales du Livre, du Bâtiment, des boulangers, des inscrits maritimes, des garçons de café, des coiffeurs appelèrent (selon l’Algérie nouvelle, organe CGTU d’Algérie) à une manifestation pour le 13 octobre 1931.