SCHMITT Louis [SCHMITT Xavier, Louis]

Par Léon Strauss

Né le 10 juillet 1887 à Strasbourg( Basse-Alsace, Alsace-Lorraine annexée), mort le 21 janvier 1972 à Saint-Louis, (Haut-Rhin) ; militant socialiste, communiste, revenu au socialisme, syndicaliste CGT, CGTU, revenu à la CGT puis acquis à Force ouvrière (FO) ; secrétaire régional de la Fédération postale CGT, secrétaire départemental de la Fédération FO des PTT pour le Haut-Rhin ; secrétaire de l’Union départementale CGT du Bas-Rhin ; secrétaire de la Fédération socialiste SFIO du Bas-Rhin.

Louis Schmitt était le fils de Barthélémy Schmitt, employé des Postes, et de Fanny Bapst, tous deux originaires de Roeschwoog (Bas-Rhin) et catholiques. Marié avec Marie Catherine Léontine Jacqueline Specht, deux enfants ; en secondes noces à Mulhouse (Alsace annexée de fait) le 26 juillet 1941 Léonie Burel, sans profession ; il se remaria à Saint-Louis (Haut-Rhin) le 31 octobre 1969 avec Marie Kettela. Schmitt entra en octobre 1905 au service télégraphique à Strasbourg comme Postgehilfe (aide des Postes). Il fut nommé Postassistent (assistant des Postes) en 1911. Il fut mobilisé de 1914 à 1918 dans l’armée allemande.

Membre du Conseil des ouvriers et soldats, lors des journées révolutionnaires, Louis Schmitt prit la direction de la Poste centrale de Strasbourg. Après le retour à la France, il devint secrétaire de la région d’Alsace-Lorraine de la Fédération nationale des PTT de la CGT. Il figura sur la liste des candidats du parti radical-socialiste lors des élections législatives de novembre 1919. Il passa ensuite au parti socialiste SFIO. À la suite de la grève générale alsacienne d’avril 1920, il se radicalisa et contribua à l’adhésion de la majorité des socialistes strasbourgeois au nouveau parti communiste en janvier 1921. Il fut de juillet à décembre 1921 responsable de la rédaction du Junge Revolutionär, organe mensuel de l’Entente régionale des Jeunesses communistes d’Alsace et de Lorraine. Dès juin 1921, il était entré en conflit avec Charles Hueber leader strasbourgeois du parti, qui envisageait son exclusion. En septembre 1921, il fut exclu de la section communiste de Strasbourg malgré la protestation de Georges Bohin contre l’exclusion de camarades parce qu’ils étaient révolutionnaires ou parce qu’ils exerçaient leur droit de critique.

Louis Schmitt contribua pourtant en 1922 à la scission de la CGT et à l’implantation de la CGTU dans le Bas-Rhin. Secrétaire du syndicat des employés des PTT, il fit revenir cette organisation à la CGT en février 1926. En 1927-1929, il était président de l’Union locale des syndicats CGT de Strasbourg. À partir du 1er janvier 1927, il occupa la fonction nouvelle de secrétaire permanent de l’Union départementale des syndicats CGT du Bas-Rhin. Il quitta en 1928 le Freidenkerverein (Association des Libres-Penseurs) du député Camille Dahlet, ex-radical-socialiste, fondateur du Parti progressiste (autonomiste) pour fonder l’Association prolétarienne des libres penseurs du Bas-Rhin.

En 1931, il fut élu secrétaire du comité de la fédération socialiste du Bas-Rhin. Nommé commis des PTT en 1923, puis contrôleur-adjoint en 1931, il resta en fonction à « Strasbourg maintenue » durant l’évacuation de la ville en 1939-1940. Et il garda son poste à l’arrivée des Allemands en juin 1940. Muté par l’administration allemande à Saint-Louis (Haut-Rhin). Il signa la déclaration d’adhésion à la Deutsche Volksgemeinschaft (Communauté du peuple allemand) pour pouvoir conserver son gagne-pain. Il fut quand même licencié par la Reichspost le 31 mai 1941 en même temps que 14 de ses collègues. Sa protestation auprès de Jean-Pierre Mourer devenu Kreisleiter de Mulhouse fut sans effet. Après avoir vainement cherché du travail en Alsace, il décida de quitter l’Alsace en fraude. Il franchit la frontière suisse à Schoenbruck près de Bâle, fut retenu trois jours par la police à Bâle. Le consul de France à Genève organisa son rapatriement en zone libre, Le 29 aout, il sollicita sa réintégration dans l’administration française des PTT à la direction régionale de Lyon. Revenu à Saint-Louis après a Libération, il fut en mars 1948 le premier secrétaire départemental pour le Haut-Rhin de la Fédération syndicaliste FO des PTT. En mars 1949, il était aussi secrétaire adjoint du Cartel FO des fonctionnaires et postiers. Revenu au Parti socialiste SFIO dont il fut secrétaire fédéral, il fut conseiller municipal à Saint-Louis et figura sur la liste SFIO du Haut-Rhin aux législatives de 1956.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130743, notice SCHMITT Louis [SCHMITT Xavier, Louis] par Léon Strauss, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 14 août 2022.

Par Léon Strauss

SOURCES : Arch. Nat. F7 13377, 13084. — Arch. Dép. Bas-Rhin 98 AL 635, 1064 ; 121AL 871 ; 286 D 366 ; ; 286 D 354. — Arch. dép. Moselle, 3 W 26 (fonds de la préfecture repliée à Montauban). — Freie Presse, Strasbourg, 1919-1939. — Volkstribüne, Metz, 25 janvier 1921, 18 janvier 1922,21 février 1922, 3 mars 1922, 4 mars 1922. — Der Unabhängige Gewerkschaftler, du 23 février 1929. — Le Syndicaliste des PTT, Strasbourg, 1920 et années suivantes. — Le Syndicaliste, Strasbourg, 1926-1935. — G. Foessel, Strasbourg sous le drapeau rouge. La révolution de novembre 1918, Saisons d’Alsace, 28, 1968, p. 494. — Livet-Rapp, Histoire de Strasbourg, IV, 1982, p. 419 (sous l’orthographe fautive de Schmidt). — C. Lorentz, La presse alsacienne du XXe siècle, Strasbourg, 1997, p. 233, 391. — Nouveau Dictionnaire de Biographie alsacienne, n° 33, Strasbourg, 1999, p. 3484-3485. — CGT-Force Ouvrière, organe de l’UD- FO du Haut-Rhin, puis du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, mars 1948, mars 1949. — Comptes rendus du congrès confédéral FO de 1948. — Notes de Louis Botella.

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